La 24e édition des Journées cinématographiques de Carthage rend hommage à trois monstres du cinéma arabe et africain, le Tunisien Taïeb Louhichi, l'Egyptien Tawfik Salah et le Malien Souleymane Cissé. Ce dernier avait annoncé, lors de la cérémonie d'ouverture des JCC, que ce festival lui avait tout donné en primant un de ses premiers films Cinq jours d'une vie en 1972, lançant ainsi sa carrière de cinéaste. Le même festival lui a décerné un Tanit d'argent en 1978 pour son film Baara et, enfin, un Tanit d'or en 1988 pour Finyé. D'autres consécrations ont suivi depuis, notamment un prix à Cannes (compétition officielle) pour son opus Yeleen en 1987. Une exclusivité pour l'Afrique subsaharienne. Ce même film est présenté en 1988 lors des JCC, en présence de son réalisateur qui, depuis, n'est plus retourné à Carthage. «Je trouvais à l'époque qu'il était aberrant de ne pas projeter pour le grand public, en aval du festival, les films qui y sont primés. C'est ce qui explique le fait que je l'aie boudé. J'espère que cela va changer maintenant», a déclaré le cinéaste lors de la leçon de cinéma qu'il a dirigée, mardi dernier, en présence de cinéastes et cinéphiles, toutes nationalités et générations confondues.
Le cinéaste de la mémoire
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