Comme un éléphant dans un champ de porcelaine, le capitaine Amadou Sanogo vient de remettre les pieds dans les plats en contraignant le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra à la démission. Les bruits de désamour entre l'ex-junte militaire et le chef du gouvernement ne datent pas d'hier. Et nombre de personnes, compte tenu de l'influence que continuait à avoir le jeune capitaine de Kati sur la vie politique malienne, annonçaient même la fin du règne du «savant de Ségou».
Mais c'est finalement dans la nuit du lundi 10 au mardi que l'impénitent capitaine putschiste qui a déjà fait tomber le président Amadou Toumani Touré, un général, est de nouveau passé à l'acte, mettant aux arrêts et contraignant à la démission, Cheikh Modibo Diarra. Coupant l'une des têtes de l'attelage à trois têtes qui dirigeait le Sud-Mali, le capitaine Sanogo fait passer un signal fort: il reste maître du jeu. Et bat et distribue les cartes selon ses humeurs, n'en déplaise aux naïfs qui croient que le pouvoir se trouvent à Bamako. Non, c'est bien à Kati que se joue le présent et l'avenir du Mali. À moins que le désormais ex- premier ministre ait provoqué sa démission pour pouvoir briguer, comme il en a l'ambition, le fauteuil présidentiel au moment opportun. Simple hypothèse, peut- être sans fondement mais qui garde sa valeur, compte tenu du scénario de démission de M. Diarra.
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