Abuja - Nigeria — La Commission de la CEDEAO a invité les Etats membres à soutenir la mise en oeuvre de la politique régionale et du Plan d'action pour la Protection des enfants et la lutte contre le trafic d'enfants, comme point de départ pour relever les défis liés à la protection des droits des femmes et des enfants dans la région.
Dans une allocution prononcée à l'ouverture d'un atelier de formation de trois jours, qui a démarré le 26 novembre 2012 à Abuja, sur la mise en oeuvre de la politique régionale et du Plan d'action dans les Etats membres, la Commissaire de la CEDEAO en charge du Développement humain et du genre, Dr. Adrienne Diop a déclaré que la Commission a adopté une approche qui reconnaît la corrélation entre la protection des enfants, le trafic d'êtres humains et le travail des enfants. Dans le discours prononcé en son nom par le Directeur des Affaires humanitaires, Dr. Daniel Eklu, la Commissaire a noté que trois éléments soutiennent la politique et le Plan d'action sur la protection des enfants, (le cadre de suivi & évaluation de la Protection des enfants, adopté il y a un mois), notamment le Plan d'action sur le trafic d'êtres humains, la Politique de protection et d'aide aux victimes de la traite d'êtres humains et le Plan d'action régional pour la lutte contre le travail des enfants. Elle a indiqué que ces trois éléments "constituent le support sur lequel reposent les efforts déployés pour la protection des enfants et autres groupes vulnérables". La Commissaire a déclaré que la réunion a un objectif double qui vise à "examiner le rapport de synthèse sur la mise en oeuvre du Plan d'action de la CEDEAO pour la lutte contre le trafic au cours de l'année passée, et le renforcement des capacités des participants pour la mise en oeuvre du Plan d'action pour la lutte contre le trafic d'êtres humains ainsi que d'autres mesures similaires pour la protection des enfants dans la région.
Ainsi, les Etats membres seront en mesure de faire face aux causes du trafic d'enfants, a-t-elle dit, ajoutant que "les mêmes infrastructures mises en place pour lutter contre ce trafic, pourront servir également dans des cas spécifiques, à combattre un certain nombre des causes. Les mécanismes mis en place pour traiter les questions relatives à la traite d'êtres humains peuvent également être utilisés à cet effet". La Commissaire a indiqué que cette formation offre également aux participants, l'occasion de se familiariser avec les cadres existants au sein de la CEDEAO, pour la lutte contre le trafic d'êtres humains et la protection des enfants ; une occasion pour proposer les stratégies nécessaires pour assurer un environnement adéquat et protecteur pour les enfants dans région.
Un représentant de l'Organisation internationale du travail, Mr. Krishnamoortht Kukkikatte a souligné les facteurs qui entravent le bien-être et le développement des enfants en Afrique de l'ouest, notamment l'exploitation, le trafic et toutes sortes de travail de l'enfant. Il a invité les Etats membres à soutenir les initiatives de la CEDEAO et la mise en oeuvre de la Politique régionale et du Plan d'action. De même, Mr. Martin Ocaga de l'Organisation internationale pour les migrations, a indiqué que cette agence des Nations Unies soutient pleinement les efforts déployés par la CEDEAO "pour mettre en place dans les Etats membres, un cadre de protection des enfants qui offrira un environnement où les filles et les garçons seront protégés de la violence, de l'exploitation, et des abus ; un environnement où les lois, les services, les comportements et les pratiques permettent de réduire la vulnérabilité des enfants, de lutter contre les facteurs de risque et de renforcer la capacité d'adaptation des enfants".
Le Président de la réunion, Mr. Kouadio Kra Hervé, Directeur de la Protection des enfants au Ministère de la famille, des femmes et de la Protection des enfants, de la Côte d'Ivoire, a invité les Etats membres à harmoniser les différents efforts nationaux déployés pour soutenir les initiatives régionales pour une protection effective des femmes, des enfants et d'autres groupes vulnérables dans la région. Il a souhaité que la réflexion des experts apporte un nouveau dynamisme à la façon dont la région fait face à la question de l'exploitation d'êtres humains.