Addis-Abeba - Ethiopie — Le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, a sollicité l'appui de la communauté internationale pour aider le Mali à combattre les groupes terroristes qui menacent son intégrité territoriale. S'entretenant avec plusieurs personnalités et représentants d'organisations internationales les 26 et 27 janvier 2013, à Addis-Abeba, en Ethiopie, en marge du 20ème sommet de l'Union africaine (UA), M. Ouédraogo a dit que le terrorisme est devenu un problème mondial, en référence à la récente attaque contre le complexe gazier d'In Amenas, en Algérie.
Les représentants des Nations unies, M. Maged Abdelaziz, Conseiller spécial pour l'Afrique, M. Jeffrey Feltman, chargé des Affaires politiques, M. Hervé Ladsous, en charge des Opérations de maintien de la paix, Mme Ameerah Haq, chargée de soutien sur le terrain, Mme Zainab Hawa Bangura, responsable des Violences sexuelles lors des conflits et M. Rashid Khalikov, directeur du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA, en anglais) ont loué les efforts de la CEDEAO et réaffirmé le soutien des NU dans la gestion de la crise malienne. Pour sa part, M. Ouédraogo, après avoir renouvelé sa gratitude aux Nations unies pour leur contribution dans la résolution des crises en Afrique de l'Ouest, a sollicité leur soutien logistique afin de faciliter l'acheminement des équipements de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) sur le terrain des opérations.
"Nous disposons de soldats, et ils se déploient déjà progressivement sur le terrain. Nous avons maintenant besoin en urgence de moyens logistiques pour assurer le transfert de leurs équipements", a-t-il souligné. Il a aussi invité les NU à oeuvrer pour la coordination et le succès de la conférence des donateurs sur le Mali, prévue le mardi 29 janvier 2013 à Addis- Abeba, et destinée à apporter un soutien financier et logistique aussi bien à la MISMA qu'aux Forces de défense et de sécurité maliennes. Le président de la Commission de la CEDEAO a également plaidé pour une assistance humanitaire d'urgence des NU en faveur des réfugiés maliens installés dans les pays voisins. Il a saisi cette occasion pour rappeler aux représentants des NU l'engagement de la CEDEAO, du gouvernement malien, de la MISMA ainsi que des Forces de défense et de sécurité maliennes à respecter rigoureusement les droits de l'homme dans le cadre de l'intervention militaire au Mali.
Il a d'ailleurs insisté sur la nécessité pour les NU d'aider la composante civile de la MISMA à atteindre cet objectif. Le respect des droits de l'homme, notamment la protection des femmes contre les abus sexuels durant cette intervention militaire, était d'ailleurs au centre des échanges entre M. Ouédraogo et Mme Zainab Hawa Bangura, la représentante spéciale du Secrétaire général des NU pour les Violences sexuelles lors des conflits. Les deux personnalités sont convenues de la nécessité pour leurs institutions de former et de sensibiliser davantage les soldats maliens et les troupes de la MISMA sur les conséquences des violences sexuelles sur les femmes afin qu'ils ne commettent pas sur le terrain de telles atrocités, "lesquelles sont d'ailleurs sévèrement punies par la loi", a souligné Mme Bangura.
La crise malienne était aussi le principal sujet de discussions entre M. Ouédraogo et le vice-Premier ministre et ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, M. Jean Asselborn, d'une part, et le représentant de l'Union européenne (UE), M. Nick Westcott, d'autre part. Ce dernier a notamment salué la concordance de vues entre l'UE et la CEDEAO sur cette crise. M. Ouédraogo a remercié non seulement l'UE pour son assistance de 50 millions d'euros à la CEDEAO pour lui permettre de faire face aux besoins d'urgence de la MISMA, mais aussi la France pour son appui aérien qui a permis d'enrayer l'avancée des islamistes vers Bamako. Le président de la Commission de la CEDEAO s'est également entretenu avec le ministre nigérian des Affaires étrangères, M. Gbenga Ashiru. Outre ces rencontres, M. Ouédraogo a pris part à une réunion consultative sur la Guinée-Bissau.
La rencontre a porté sur l'examen de la situation politique et sécuritaire dans ce pays, à la lumière de la mission conjointe effectuée du 16 au 21 décembre 2012 à Bissau par l'UA, la CEDEAO, les NU, l'UE et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). A l'issue des échanges, les cinq organisations sont convenues de finaliser le plus tôt possible le rapport de cette mission, d'interagir et de maintenir le dialogue permanent entre elles. Elles ont aussi décidé de continuer à soutenir la Guinée-Bissau et d'effectuer une seconde mission conjointe à Bissau après l'élaboration d'une feuille de route de la transition (feuille de route révisée) approuvée par les différentes composantes de la société bissau-guinéenne et répondant aux attentes de la communauté internationale.