Sénégal: Procès Habré - Les activités des Chambres Africaines Extraordinaires lancées

Palais de justice de Dakar
8 Février 2013

Les activités des Chambres Africaines extraordinaires devant statuer sur l'affaire Hissène Habré ont été lancées ce vendredi 8 février 2013 au Palais de Justice de Lat-Dior à Dakar. Un pas qui réconforte les représentants des quarante mille victimes.

L'affaire devant aboutir au jugement de Hissène Habré avance à pas de géant. Après la désignation des juges et des procureurs appelés à siéger au sein des chambres extraordinaires, le démarrage effectif des activités de cette juridiction a eu lieu ce vendredi 8 février 2013 à Dakar. Une cérémonie présidée par M. Ciré Aly Ba, Administrateur désigné des Chambres Africaines Extraordinaires, en présence des représentants de l'Union Africaine, des Représentants des Partenaires techniques et financiers et des représentants du gouvernement sénégalais.

La cérémonie s'est déroulée dans la grande salle n°4 du tribunal de Dakar qu'avait pris d'assaut la presse nationale et internationale. Une forte présence des défenseurs des droits de l'homme, des partenaires techniques et financiers dont l'ambassadeur d'Allemagne, la représentante résidente de la délégation de l'Union européenne, a été notée. Pendant plus d'une heure, l'assistance a eu droit à deux discours dont celui de l'Administrateur général des chambres relatant la volonté politique qui a conduit ce processus. Il a été succédé de celui du procureur général qui a retracé les attributions des Chambres  Africaines extraordinaires.

Pour Souleymane Guengueng, l'un des représentants des victimes à la cérémonie, une étape importante vient d'être franchie depuis 1990. Même son de cloche pour Assane Dioma Ndiaye, avocat des victimes. Cependant, aucune des dates avancées pour le début du procès n'a été confirmée lors de la conférence de presse qui s'est déroulée après l'installation des chambres. Pour ce cas de figure, le procureur général, M. Mbacké Fall a précisé que : « On n'est pas dans le système accusatoire de la Common law où à l'ouverture du procès on commence à faire des interrogatoires publiques. Cela va commencer par une instruction préparatoire qui doit durer, en principe, quinze mois mais ça peut déborder ».

Contrairement à ce que pensent les avocats de Habré, l'administrateur des chambres M. Ciré Aly Ba estime que « le procès ne sera pas inéquitable parce que les droits de la défense seront respectés ».

Ainsi l'institution qui doit statuer sur le dossier Habré est composée de 14 magistrats sénégalais qui vont essayer de faire la lumière sur des faits graves qualifiés de crimes internationaux commis au Tchad entre 1982 et 1990 sous le règne de Hissein Habré et de poursuivre les auteurs et complices pour leur appliquer la loi pénale.

Un lieu de détention spécial sera aménagé au Sénégal et le quart du budget est actuellement mobilité. L'administrateur des chambres assure que des engagements fermes ont été donnés pour la mobilisation du reste du budget. Concernant l'aide juridictionnelle, des crédits d'un montant de 350 millions ont été dégagés en vue de permettre à la défense et aux parties civiles de présenter leurs thèses respectives et de mener à bien leurs investigations. Le Tchad et la Belgique qui avait déjà commencé à faire des démarches, seront les lieux privilégiés par la Cour pour débuter ses enquêtes.

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