Abidjan - Cote d'Ivoire — Le séminaire-atelier d'experts indépendants sur la Stratégie maritime intégrée (SMI) de la CEDEAO s'est achevé le vendredi 22 février 2013 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, sur un constat d'entière satisfaction chez les participants, qui ont produit un document prenant davantage en compte les préoccupations liées à la sécurité maritime sur la côte occidentale de l'Afrique.
En tirant les conclusions de la rencontre, dont il s'est réjoui des résultats, le lt-col. Abdourahmane Dieng, chef de la division Sécurité régionale de la Commission de la CEDEAO, a indiqué que le nouveau document fera l'objet d'un prochain examen de la part de la société civile et de la presse avant d'être soumis à un processus d'appropriation au sein de la Commission de la CEDEAO. Après cela, ce sera au tour des chefs d'état-major de se saisir du document en vue de l'enrichir par le choix des notions appropriées avant qu'il soit soumis aux chefs de police, puis envoyé aux Etats membres qui auront deux mois pour l'étudier en profondeur avant qu'il ne soit transmis aux experts gouvernementaux, dernière étape avant son adoption par les chefs d'Etat lors de leur dernier sommet de 2013. "Après que le document aura été adopté par les chefs d'Etat, il sera organisé, au début de l'année 2014, une réunion avec les parties prenantes, destinée à guider et à orienter sur le bon chemin l'enfant que vous avez ainsi aidé à mettre au monde", a notamment déclaré le lt-col. Dieng, remerciant tous les participants pour leur précieuse collaboration.
L'idée d'élaborer une SMI est partie du fait que les Etats membres de la CEDEAO sont confrontés à des défis de plus en plus importants et qui ont noms surexploitation des ressources halieutiques, dégradation de l'environnement marin, piraterie, vols à main armée, contrebande, migrations illégales et diverses formes de trafic, etc. Un tel contexte a fini par se traduire en véritable manque de sécurité et de sûreté de la navigation maritime dans les eaux de l'espace CEDEAO. Le manque de sécurité en particulier a eu des effets dévastateurs dans les économies nationales de certains Etats tels que le Bénin du fait de la piraterie et des activités criminelles commises en mer, alors même que les institutions d'un Etat comme la Guinée-Bissau étaient progressivement détruites du fait de la drogue importée par voie maritime. Cette situation à amené le président du Bénin à saisir les Nations unies pour que la communauté internationale lui apporte son soutien afin de faire face aux multiples périls qui menaçaient la côte occidentale de l'Afrique.
L'initiative aboutira à l'adoption, notamment en 2012, de la résolution 2039 qui marque un tournant dans le cadre de la coopération entre la CEDEAO et la CEEAC (Communauté économique des Etats d'Afrique centrale) en matière de lutte contre la piraterie et les activités illicites commises en mer. C'est dans ce cadre que la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO a donné mandat à la Commission d'élaborer une Stratégie maritime intégrée et de la soumettre à son approbation.
En exécution de ce mandat, une étude a été commise pour le développement d'un projet de stratégie dont la première mouture a été développée par l'Institut d'études de sécurité (IES). Outre les experts issus des départements de la CEDEAO s'occupant d'affaires politiques, d'environnement, de transports, d'affaires juridiques, d'alerte précoce et de libre circulation, les participants sont venus des pays ci-après : Etats-Unis, Allemagne, Autriche, Espagne, France, Pays-Bas, Portugal, Royaume- Uni, Afrique du Sud, Burundi, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Nigéria, Sénégal. Etaient également représentées des institutions telles que la CEAC, l'Union africaine, l'Union européenne, l'Organisation maritime internationale (OMI), l'Organisation des Nations unies contre la dogue et le crime (ONUDC), sans oublier le Commandement militaire américain en Afrique (Africom) et le Centre (américain) d'études stratégiques de l'Afrique (CESA).