Quand Abdou Diouf a perdu les élections en 2000, il s'était montré grand seigneur et n'avait à la bouche que cette phrase qui revenait comme une ritournelle : «Je ne veux pas gêner mon successeur..» Tout le contraire de ce successeur qui, sans en avoir l'air, s'emploie sournoisement à déstabiliser le régime de son vainqueur.
Il ne veut pas comprendre que l'alternance du 19 mars 2000, qu'il croit être une victoire personnelle, est le fruit des efforts de tous les patriotes sans lesquels il n'aurait jamais goûté aux délices du pouvoir. Toute cette agitation après sa chute ne vise qu'à contrecarrer la traque des biens mal acquis. Je ne vois vraiment pas de quelle capacité de nuisance, on pourrait le créditer ; chef suprême d'un parti battu à plates coutures et miné par la transhumance - qu'il s'était évertué à théoriser et qui a grandement contribué à sa chute - lion devenu vieux vomi par ce peuple qu'il a honteusement spolié, il regarde, impuissant, son fils récolter les fruits de son népotisme.
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