Juliette Andrianarison raconte son calvaire après avoir travaillé pendant près de trois mois au Koweït comme aide familiale. Chassée, elle a retrouvé le pays dimanche avec trente kilos en moins, des brûlures et des traces de matraque électrique.
Hantée par le calvaire qu'elle a vécu au Koweït, Juliette Andrianarison peine à se ressaisir. Revenue au pays samedi aux alentours midi après avoir travaillé en tant qu'aide familiale pendant près de trois mois pour la famille d'un médecin koweïtien, cette mère de famille de quarante-et- un ans, originaire de Toamasina affiche des séquelles apparentes. De l'eau bouillante jetée sur son bras droit et ses mains ont laissé des cicatrices de brûlures du second degré. Et encore, ses vêtements cachent des traces de matraque électrique. Pesant quatre-vingt-dix kilos avant sa descente aux enfers le 15 janvier, cette travailleuse est revenue à Madagascar en épave, avec une trentaine de kilos en moins. Traumatisée, elle a perdu bien plus que du poids pendant son périple houleux au Moyen Orient. «J'ai dû mettre de côté ma conscience jusqu'au point de voler de la nourriture que je mange. Il y avait énormément de tâches ménagères à faire alors que je n'avais droit qu'à quelques miettes de pain avec une tasse d'eau bouillante sucrée dont je n'avais même pas le droit de préparer moi-même », lâche-t-elle dont ton bouleversé. « C'était la patronne qui me les avait servis une fois par jour, tantôt à 21heures, tantôt à 23 heures. Abandonnée à moi-même, je ne pouvais que dissimuler des aliments sous mon tablier, troué au bout d'un certain temps, afin de pouvoir se nourrir, en cachette dans la salle de bain », se rappelle encore cette aide familiale pleine de tourments.
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