Mali - Bamako — Les membres du Comité restreint des chefs d'état-major généraux de la CEDEAO ont approuvé les principes de transformation de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) en une mission des Nations unies (NU), et souhaité que le mandat, les règles d'engagement et les modalités pratiques de cette mutation tiennent compte des réalités du terrain au Mali.
A la cérémonie de clôture, le samedi 9 mars 2013 à Bamako, au Mali, de leur session extraordinaire de deux jours, ils ont décidé de se réunir à nouveau après la séance de travail prévue le lundi 11 mars 2013 entre la Misma et les NU pour la transformation de cette force en une mission onusienne. Le président du Comité des chefs d'état-major généraux de la CEDEAO, le chef d'état-major général des Forces républicaines de Côte-d'Ivoire, le général de corps d'armée Soumaïla Bakayoko, a salué l'initiative de voir la Misma passer sous la bannière des NU en ce sens qu'elle engendrera, a-t-il dit, des équipements et des capacités opérationnelles beaucoup plus élevés pour les troupes de la Misma.
"Les moyens déployés par les NU sont sans commune mesure avec ceux que fournissent de petits pays comme les nôtres. Une mission pilotée par les NU dispose de moyens logistiques lourds et conséquents. De plus, en termes d'effectifs de troupes, les bataillons des armées africaines sont composés de 650 hommes alors que ceux des NU en comptent 850", a précisé le général Bakayoko. Il a toutefois indiqué qu'il n'y aura pas une grande différence entre la Misma originelle et celle sous tutelle des NU, vu que plusieurs pays africains contributeurs de troupes se sont engagés à participer la Misma, même transformée, en répondant aux exigences des NU. A propos justement de pays contributeurs de troupes, le Comité restreint des chefs d'état-major généraux de la CEDEAO les a exhortés à faire diligence, afin que tous les soldats de la Misma soient déployés au Mali avant la fin du mois de mars 2013.
Actuellement, plus de 6 000 soldats sur environ 7 000 attendus, soit plus de 80% des troupes de la Misma, sont déjà déployés sur le terrain des opérations au Mali en même temps que des troupes maliennes, françaises et tchadiennes, a dit le général Bakayoko. Pour sa part, le représentant spécial du président de la Commission de la CEDEAO au Mali et adjoint au chef de la Misma, M. Aboudou Cheaka Touré, a toutefois déploré l'absence de visibilité des activités de la Misma, donnant l'impression qu'il n'existe sur le territoire malien que de troupes françaises et tchadiennes, alors que les forces armées maliennes et les soldats de la Misma y sont également présents.
Autre décision de cette session extraordinaire, le Tchad fait désormais partie intégrante de la Misma, conformément à la résolution du 42ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO tenu les 27 et 28 février 2013 à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire. A ce titre, ce pays participera aux sessions du Comité restreint des chefs d'état-major généraux de la CEDEAO, comme c'est le cas de la présente session à laquelle a pris part, pour la première fois, le chef d'état-major général des armées tchadiennes, le général de brigade Brahim Seid Mahamat. Par ailleurs, ce Comité a décidé que le Tchad nomme un général en qualité d'adjoint (un deuxième) au commandant de la Misma.
A noter que le commandant de la Misma est le général de division Shehu Abdul Kadir, du Nigéria, et son adjoint, le général de brigade Garba Yayé, du Niger.