Yamoussoukro - Cote d'Ivoire — La réunion extraordinaire du Comité des chefs d'état-major de la CEDEAO (CCEM) a lancé, ce mardi 26 mars 2013 à Yamoussoukro, un appel pour une coopération et une coopération efficaces en vue de la transformation de la Mission de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) en une opération des Nations unies.
Cette rencontre deux jours réunion dans la capitale ivoirienne a permis aux participants de se pencher sur les modalités pratiques de la transformation de la Misma en une mission onusienne. Ils ont aussi invité les pays contributeurs de troupes à continuer à équiper leurs contingents comme prévu et à poursuivre leur déploiement. Composée de troupes des Etats membres de la CEDEAO ainsi que du Tchad, la Misma devrait être renforcée dans le cadre d'un plan de mise sur pied de forces qui a été examiné au cours de la réunion de Yamoussoukro. La nouvelle équipe dirigeante de la Misma, prévue provisoirement pour prendre fonction en juillet 2013, envisage une mission forte de 11.200 soldats et de 1.440 policiers pour jouer un rôle offensif et de stabilisation sous l'égide de l'ONU afin de délivrer le Mali du terrorisme, de l'insurrection et des activités criminelles, ainsi que pour restaurer l'intégrité territoriale du pays avec le soutien des forces armées maliennes.
La réunion de Yamoussoukro faisait suite à la rencontre tenue du 14 au 16 mars 2013 entre les responsables de la Misma et une équipe technique de l'ONU à Bamako, au Mali. Au cours de cette réunion, des comptes rendus ont été faits par le commandant de la force de la Misma, le major-général Abdoulkadir Shehu, le commandant de l'opération française Seval au Mali, le général Grégoire de Saint-Quentin, et le commandant de la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau, le colonel Gnibanga Barro. Le conseiller militaire de l'ONU chargé des questions de maintien de la paix, le lieutenant-général Babacar Gaye, a également fait une présentation relative aux exigences des normes à respecter pour les opérations de l'ONU. Un autre fonctionnaire des Nations unies, Mme Kathryn Jones, a expliqué la politique onusienne en matière de protection des droits de l'homme tout en mettant en exergue la politique de l'organisation contre les forces se rendant coupables de violations dans ce domaine.
En ce qui concerne la Guinée-Bissau, les chefs d'état-major ont lancé un appel en faveur de l'intégration des actions civiles et militaires de l'ECOMIB, l'inspection en toute urgence des troupes et des matériaux au sol, ainsi que le respect des engagements de la CEDEAO envers les pays fournisseurs de contingents. La réunion a également recommandé l'envoi d'une équipe technique de la CEDEAO en Guinée-Bissau pour effectuer une évaluation technique en vue du déploiement de la composante navale de la mission.
En clôturant la réunion au nom du général Paul Kofi Kofi, ministre de la Défense de Côte d'Ivoire, le président du CCEM, le général Soumaila Babayoko, a réitéré son appel lancé lors de la cérémonie d'ouverture, invitant les uns et les autres à monter au créneau à travers un engagement international soutenu afin de débarrasser le Mali des fléaux dangereux que sont le terrorisme et la criminalité, qui menacent non seulement le pays, mais également la région dans son intégralité, ainsi que le reste du monde.
S'exprimant au nom de la Commissaire de la CEDEAO chargée des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité, Mme Salamatu Hussaini Suleiman, le chef d'état-major de la Force en attente de la CEDEAO, le général Hassan Lai, a vivement remercié la France, les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Union africaine et les Nations unies leur bienveillance et leur soutien constant en faveur du règlement de la situation sécuritaire au Mali. Le chef d'état-major tchadien, le général Brahim Sehid Mahamat, ainsi que le représentant spécial de la CEDEAO au Mali, M. Aboudou Cheaka Touré, ont également pris part à la réunion.