Subvention européenne de 76 millions d'Euros à la CEDEAO pour soutenir la MISMA

9 Avril 2013
communiqué de presse

Abuja - Nigeria — L'Union européenne (UE) a conclu avec la CEDEAO une subvention de 76 millions d'euros destinée, d'une part, à soutenir la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) et, d'autre part, à renforcer la mise en œuvre du protocole sur la libre circulation des citoyens.

Une partie de la somme, soit 50 millions d'euros, servira principalement au paiement des salaires des soldats de la MISMA, tandis que les 26 millions restants seront versés à la CEDEAO pour permettre à la région de faire face aux problèmes liés à la libre circulation et aux migrations. L'UE avait pris cet engagement le 29 janvier 2013 à Addis-Abeba, en Ethiopie, lors de la conférence des donateurs organisée par la CEDEAO durant le sommet de l'Union africaine.

La convention de subvention a été signée le mardi 9 avril 2013 à Abuja par le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, et le chef de la Délégation de l'UE au Nigeria, M. David MacRae, en marge de la 9ème réunion annuelle de coordination entre la CEDEAO et ses partenaires techniques et financiers, qui se tient du 8 au 10 avril au siège de l'organisation. «La mise à disposition de la somme de 50 millions d'euros témoigne une fois encore de la volonté inébranlable de l'UE d'apporter son appui à la CEDEAO dans le cadre de la gestion de la crise au Mali et de la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique», a déclaré le président Ouédraogo au cours de la cérémonie de signature de la convention.

M. Ouédraogo a également rendu hommage à l'UE, dont l'équipe a «travaillé assidûment en vue de mettre sur pied une cellule financière au sein de la Commission» devant soutenir la CEDEAO pour garantir une gestion des fonds conforme aux procédures européennes. Il a ajouté que la MISMA était sur le point de franchir sa phase de consolidation et de stabilisation. «Je n'ai aucun doute que la CEDEAO pourra toujours compter sur le soutien de l'UE et de tous les autres partenaires au développement en faveur de la MISMA et des Forces de défense et de sécurité du Mali dans cette phase la plus critique et la plus intensive en termes de besoins logistiques», a souligné le président de la Commission.

D'autre part, M. Ouédraogo a mis en exergue l'importance de l'appui européen en faveur de la libre circulation et des migrations dans l'espace CEDEAO, en déclarant que le soutien ainsi apporté permettra de renforcer la coopération entre la CEDEAO et l'UE dans l'un des aspects du processus d'intégration. «Afin de nous permettre de réaliser notre rêve de croissance économique, de développement et d'intégration régionale, les droits d'entrée, de résidence et d'établissement des citoyens de la Communauté doivent être pleinement garantis. De même, les questions liées à la migration et à la mobilité de la main d'œuvre doivent être coordonnées et gérées efficacement», a-t-il ajouté.

Tout en reconnaissant les défis auxquels se heurte la mise en œuvre cohérente du protocole régional phare, M. Ouédraogo a qualifié la signature de la Convention de subvention d'opportune et susceptible de permettre à la région d'aborder certains des domaines prioritaires critiques identifiés en vue de la mise en œuvre cohérente du protocole. Il s'agit du renforcement des capacités de la Commission à promouvoir le dialogue intra-régional sur la libre circulation et les questions liées à la migration ainsi que ceux des Etats membres dans le domaine de la gestion des données relatives à la migration, à l'élaboration de politiques, à la gestion des frontières, à la gestion des travailleurs migrants et à la traite des personnes.

En réponse, l'ambassadeur européen a indiqué que la signature de cette convention «concrétise l'engagement pris lors de la conférence des donateurs et témoigne de la détermination de l'UE à appuyer l'objectif d'aider le Mali à restaurer intégralement l'autorité de l'Etat et l'ordre public, en plus d'apporter le soutien nécessaire au processus de stabilisation du pays sur les plans politique et militaire ainsi que de contribuer à son redressement rapide». Selon M. David MacRae, l'UE s'est également engagée à apporter son appui à la feuille de route en vue de la transition vers un régime démocratique et constitutionnel, un dialogue national inclusif ainsi que l'organisation d'élections libres et transparentes. Il a cependant exhorté les autorités maliennes à accélérer le retour à l'ordre constitutionnel et la reconstruction politique du pays.

Comme preuve de soutien au développement du Mali, le diplomate a annoncé que l'UE avait repris son aide au développement en faveur de ce pays pour lequel 250 millions d'euros sont prévus dans le cadre du Fonds européen de développement, en plus de 20 millions d'euros additionnels disponibles en décaissement rapide au titre de l'instrument de stabilité de l'Union. M. MacRae a félicité la CEDEAO pour le déploiement rapide des troupes régionales en appui aux forces françaises et tchadiennes qui sont engagées dans la lutte contre «les groupes terroristes et criminels retranchés dans le nord du Mali avec pour objectif, à long terme, de rétablir intégralement l'autorité de l'Etat et l'ordre public dans cette partie du pays».

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