Banjul - the Gambia — La réunion des experts de la CEDEAO sur l'éducation des filles et des autres groupes vulnérables s'est achevée ce vendredi 19 avril 2013 à Banjul sur d'importantes recommandations dont la mise en œuvre devrait aider grandement à une meilleure promotion de la scolarisation des membres de ces catégories sociales marginalisées.
Adressée à la CEDEAO, la première série de recommandation insiste d'abord sur la nécessité de soutenir et appuyer les acteurs intervenant dans les Etats membres à travailler de manière cohérente et globale en vue de mobiliser un soutien technique et financier des organes compétents pour une mise en œuvre efficace des programmes et activités sur l'éducation des filles/femmes et des autres groupes vulnérables. Il faudra aussi que l'organisation sous-régionale tire profit des principaux progrès réalisés dans certains Etats membres et appuie les autres à rattraper leur retard. Il s'agira également de soutenir et appuyer les Etats sur le plaidoyer de haut niveau afin d'accroître le taux de financement pour la mise en œuvre des programmes et activités.
En ce qui concerne la crise actuelle au Mali, les participants ont pris note des effets de telles crises sur les infrastructures scolaires et ont recommandé à la Commission de la CEDEAO l'intégration du volet éducation dans ses interventions d'urgence dans les Etats membres, avec une référence particulière à ce pays. Une autre recommandation consiste, pour la CEDEAO, à instituer un forum des partenaires impliqués dans l'éducation des filles et des autres groupes vulnérables dans les Etats afin d'assurer une intervention mieux coordonnée et la mobilisation des ressources. Elle devra en outre fournir des fonds de contrepartie en faveur des programmes et projets engagés par les partenaires.
Quant aux Etats eux-mêmes, il leur a été recommandé de créer une ligne budgétaire spéciale en faveur des filles et enfants vulnérables. Notant que l'éducation des filles et des autres groupes vulnérables dans les Etats membres transcende les différents niveaux et ministères, la réunion de Banjul a donc recommandé que les coordonnateurs nationaux, qui devraient également être des points focaux et membres du réseau régional, soient désignés par les Etats afin d'assurer une approche mieux coordonnée.
Les Etats vont devoir mettre en place des législations/cadres juridiques qui garantissent les droits des filles et des autres groupes défavorisés, mais aussi promulguer des lois qui rendent l'éducation de base obligatoire et gratuite, tout en prévoyant des amendes ou sanctions institutionnalisées à l'encontre des parents qui refusent d'envoyer leurs enfants à l'école. Ils devront également faire en sorte qu'au moins l'éducation de base soit effectivement gratuite en termes de frais de scolarité, d'uniformes, de manuels et autres matériels didactiques, pendant qu'ils devront consacrer régulièrement une partie de leur budget aux filles et autres groupes marginalisés et mettre en place des mécanismes pour veiller à ce que ces fonds soient effectivement affectés à cette fin. Une autre recommandation adressée aux Etats consiste en la mise en œuvre de politiques et programmes pour l'introduction des langues nationales, du folklore et autres modes culturels dans le système éducatif afin d'atténuer l'effet de la transition de la maison à l'école et de faciliter l'apprentissage.
Renforcer les Systèmes d'information pour la gestion de l'éducation (EMIS) existants afin de produire des données régulières et crédibles qui influent sur la planification et encourager la participation des femmes dans le système éducatif pour servir de modèles à la communauté, en particulier dans l'enseignement constitue une autre recommandation pour les Etats. Pour ce qui est des partenaires, ils ont été appelés à mener des actions de plaidoyer avec la CEDEAO et les Etats membres sur le déploiement des ressources humaines et financières pour des programmes et activités identifiés. Ils devront aussi conduire des activités de sensibilisation dans les Etats pour l'accès, la rétention et au moins l'achèvement de l'éducation de base.
Ces partenaires, dont les représentants ont pris une part active à la réunion de Banjul, devront également fournir un soutien technique et financier à la CEDEAO et aux Etats membres en vue de l'accélération des programmes et activités menés pour la scolarisation des filles et des autres groupes vulnérables.
Lors de la cérémonie de clôture de la rencontre, les délégués et autres acteurs clés ont exprimé leur satisfaction pour la qualité du travail effectué et se sont félicités de l'intervention de la CEDEAO, avant d'en appeler à la nécessité de poursuivre une telle intervention utile et pertinente sur la cause de l'éducation des filles/femmes et des autres groupes vulnérables.
Le directeur de l'Education, de la Culture, des Sciences et de la Technologie de la Commission de la CEDEAO, Pr Abdoulaye Maga, a, au nom du président de l'institution, M. Kadré Désiré Ouédraogo, exprimé sa gratitude à tous les participants pour leur contribution au succès de la réunion. Il a assuré que la Commission s'évertuera à s'assurer de la mise en œuvre des principales recommandations avant de demander à tous les délégués de faciliter la mise en œuvre des principales recommandations au niveau des pays.
Dans son discours de clôture, la directrice de l'Education de base et secondaire, représentant le ministre de l'Education de Gambie, a salué et félicité les participants pour la qualité du travail accompli et reconnu qu'avec cette excellente couverture sur les nombreux aspects militant contre l'éducation des filles/femmes et des autres groupes vulnérables, la feuille de route est mise en marche vers le progrès. Mme Amie Kolleh Mbye a en outre réaffirmé l'engagement du gouvernement gambien à redoubler d'efforts en vue de faire avancer la cause de l'éducation des filles/femmes et des autres groupes vulnérables.
Au cours de cette réunion de quatre jours, les participants ont eu droit à une présentation sur l'état de mise en œuvre du programme de la CEDEAO sur l'éducation des filles, ainsi qu'à des communications en provenance de l'Unesco, de l'Unicef, du CIEFFA/UA (Centre international pour l'éducation des filles et des femmes en Afrique de l'Union africaine), du FAWE (Forum des éducatrices africaines) et de l'ANCEFA (Réseau africain de campagne pour l'éducation pour tous).
Ensuite, chacun des Etats membres de la CEDEAO a fait une présentation sur ses propres réalisations dans le cadre de la poursuite des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), de la campagne en vue de l'Education pour tous (EPT) et de la mise en œuvre des programmes de l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique (ADEA).
A noter que pour faire face à la détresse des jeunes filles, des femmes et des autres groupes vulnérables, la Commission de la CEDEAO est en train de conduire des approches multisectorielles telles que la Politique sur l'enfant et celle sur le harcèlement sexuel de la Division du genre, ainsi que la Politique sur la protection de l'enfant de la Division de la gestion des catastrophes.