Bamako - Mali — Le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, a effectué une visite de travail au Mali du jeudi 18 au lundi 22 Avril 2013.
Durant son séjour, M. Ouédraogo a participé à la 4ème réunion du groupe international de soutien et de suivi sur la situation au Mali et eu des entretiens avec plusieurs autorités, notamment le président de la République par intérim, M. Dioncounda Traoré, le président de l'Assemblée nationale et le Premier ministre, à qui il a réitéré le soutien indéfectible de la CEDEAO pour la résolution de la crise malienne. Il s'est également entretenu avec les responsables de la Commission Dialogue et Réconciliation malienne, ainsi qu'avec le Haut représentant de la présidente de la Commission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel et chef de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), l'ancien président burundais Pierre Buyoya. M. Ouédraogo a aussi rencontré des diplomates en poste à Bamako tout comme des partenaires techniques et financiers du Mali, et visité le siège ainsi que le quartier général de la MISMA.
Il s'est également rendu à Gao, où il a rencontré les populations et visité successivement les troupes françaises puis les contingents nigérien, malien, guinéen et sénégalais présents sur place dans le cadre de la MISMA. Il a exhorté les troupes françaises et africaines à ne pas relâcher la pression sur les islamistes. «Nous sommes conscients qu'il peut toujours demeurer des risques résiduels, et nous pensons qu'il vaut mieux demeurer vigilants et faire en sorte que nous ayons, à tout moment, la capacité de faire face à une incursion ponctuelle», a-t-il déclaré. Faisant le point de sa visite lors de la conférence de presse qu'il a donnée le lundi 22 avril 2013 à Bamako, M. Ouédraogo a échangé avec les journalistes sur des sujets tels que la transformation de la MISMA en une force des Nations unies, le rôle de la Commission Dialogue et Réconciliation malienne et la prochaine élection présidentielle au Mali. S'agissant du scrutin présidentiel prévu en juillet 2013, M. Ouédraogo, réaffirmant la position de la CEDEAO, a dit qu'elle ne se tiendrait pas «dans une partie du territoire, mais sur toute l'étendue du territoire du Mali».
Sur le plan politique, M. Ouédraogo a salué la mise en place de la Commission Dialogue et Réconciliation malienne et souhaité qu'elle joue son rôle dans l'instauration d'un climat apaisé en vue du déroulement des élections. «Nous comptons sur les Maliens eux-mêmes, sur cette commission pour faire comprendre aux Maliens qu'à cet instant précis, la nation a besoin de l'effort et du sacrifice, de la compréhension et du concours de tous, pour que nous puissions réaliser l'objectif qui nous est commun», a-t-il souligné. Concernant la transformation de la MISMA en une force onusienne, M. Kadré Désiré Ouédraogo a dit que le Mali avait besoin d'une force de noyau dur capable à tout moment de repousser d'éventuelles attaques des groupes terroristes, précisant que l'ennemi est vaincu mais qu'à tout moment il peut y avoir des incursions. En dépit de cette transformation de la MISMA, des dispositions sont en train d'être prises pour qu'après le départ de la force française Serval il n'y ait pas de vide, a-t-il affirmé.
Evoquant le processus de libération des villes du nord du Mali, M. Ouédraogo a expliqué que «la question résiduelle est celle de Kidal et du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et son refus de déploiement de l'armée malienne à Kidal. Sur ce point, il a réaffirmé la position de la CEDEAO relative au «désarmement du MNLA, sa renonciation à la violence et à son projet sécessionniste», ajoutant que «l'offre de dialogue existe depuis toujours». Après le Mali, M. Ouédraogo s'est envolé pour le Tchad, où il s'entretiendra avec les hautes autorités de ce pays, notamment le président de la République, M. Idriss Déby Itno, le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale. Il se rendra également au cimetière des soldats tchadiens de la MISMA morts au Mali.