Les ministres de l'énergie de la CEDEAO adoptent des mesures cruciales pour régler la question de l'électricité

24 Mai 2013
communiqué de presse

Yamoussoukro - Cote d'Ivoire — Les ministres de l'Energie des Etats membres de la CEDEAO ont adopté ce vendredi 24 mai 2013 à Yamoussoukro un certain nombre de résolutions visant à solutionner à terme les questions liées notamment à la faible couverture de la demande énergétique, qui peut constituer un véritable frein au développement de la sous-région.

Ils ont ainsi adopté une résolution relative à la mise en œuvre d'un programme d'urgence d'alimentation en énergie électrique au profit de la Gambie, du Mali et de la Sierra Leone, ainsi qu'une autre portant sur la mise en place d'un fonds de solidarité pour les mesures d'urgence dans le secteur de l'énergie.

Les ministres, dont la session a été précédée et préparée par une réunion d'experts de deux jours dans la capitale administrative ivoirienne, ont aussi adopté une résolution sur la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de l'initiative Energie durable pour tous des Nations unies dans la région CEDEAO.

Pour prendre leurs décisions, les ministres se sont fondés sur le rapport soumis à leur examen par les experts des Etats membres, qui ont débattu de thèmes portant sur les problèmes énergétiques régionaux, en particulier la mise en œuvre de certains projets prioritaires et de programmes d'urgence, ou l'appui de la CEDEAO aux programmes spéciaux de certains Etats membres. Ces experts, représentant notamment les départements en charge de l'Energie, les organes de régulation, les sociétés d'électricité ainsi que les partenaires au développement, se sont également penchés sur les marchés de l'électricité et du gaz en Afrique de l'Ouest, de même que sur la mise en œuvre du «Livre Blanc UEMOA/CEDEAO sur l'accès aux services énergétiques et Initiative Energie durable pour tous».

Ils ont aussi examiné de près les programmes et démarches de structures régionales telles que le Système d'échange d'énergie électrique en Afrique de l'Ouest (EEEOA/WAPP), l'Autorité régionale de régulation du secteur de l'électricité de la CEDEAO (ARREC), le Centre régional des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC), l'Autorité du gazoduc de l'Afrique de l'Ouest (AGAO) et l'Association des sociétés d'électricité d'Afrique (ASEA, ex-UPDEA).

La réunion des ministres de l'Energie de la CEDEAO, qui en était ainsi à sa dixième édition, s'est félicitée des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des programmes et projets énergétiques de la région. Elle a cependant relevé les contraintes et apprécié les propositions formulées par les experts pour accélérer la réalisation de ces projets.

Ainsi pour ce qui est de l'EEEAO/WAPP, elle a souligné la nécessité d'accélérer la mise en œuvre du Plan directeur révisé, en particulier dans les pays de la zone B (Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali et Sierra Leone), afin de leur permettre d'avoir des réseaux électriques interconnectés et par-delà accroître le taux d'échange du marché d'électricité, actuellement très faible (7%).

Au titre de l'appui de la CEDEAO aux programmes spéciaux pour faire face aux urgences d'approvisionnement, la réunion a entériné les requêtes reçues de la Gambie (31,9 millions de dollars US), du Mali (54,34 millions) et de la Sierra Leone (21,8 millions), avant de recommander au Conseil des ministres de l'organisation sous-régionale de les adopter. Elle a également instruit la Commission de la CEDEAO de mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre des projets identifiés.

Les ministres de l'Energie ont formulé bien d'autres importantes mesures relatives, entre autres, à l'initiative Energie durable pour tous et au projet de gazoduc de l'Afrique de l'Ouest, tout en instruisant l'ARREC et le WAPP de coordonner leurs efforts pour la mise en place d'un cadre règlementaire et institutionnel pour le développement d'un véritable marché d'électricité dans la région.

La cérémonie de clôture de la session, présidée par M. Moussa Dosso, ministre d'Etat, ministre de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Formation professionnelle, représentant le Premier ministre de Côte d'Ivoire, M. Daniel Kablan Duncan, s'est déroulée en présence notamment de son collègue des Mines, du Pétrole et de l'Energie, M. Adama Toungara, et du commissaire aux Infrastructures de la Commission de la CEDEAO, M. Ebrima Njie.

M. Dosso a d'abord fait observer une minute de silence en mémoire des victimes du double attentat terroriste qui a fait plus d'une vingtaine de morts et blessés, jeudi 23 mai 2013, dans les villes d'Agadez et d'Arlit, au Niger, avant de rappeler les défis énergétiques de la région où l'offre de service reste largement en-deçà de la demande en dépit de potentialités énormes.

A rappeler que la rencontre de Yamoussoukro était, de la part de la Commission de la CEDEAO qui l'a organisée, la concrétisation d'une directive de la 42ème Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation, tenue fin février 2013 à Yamoussoukro, qui avait instruit le président de la Commission de prendre les dispositions nécessaires pour accompagner les Etats membres dans la mise en œuvre des programmes urgents d'approvisionnement en énergie.

En particulier, elle avait demandé au président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, de «poursuivre les efforts d'extension et d'amélioration de l'efficacité des projets d'interconnexion à l'ensemble des pays de la région, y compris le projet du gazoduc (et aussi) de faciliter la coordination du processus d'élaboration de projets prioritaires» dans les Etats membres.

A cet effet, la Conférence avait demandé au président de la Commission de la CEDEAO de convoquer une réunion des ministres en charge de l'Energie pour se pencher sur les requêtes émanant des Etats membres en vue de faire des recommandations appropriées à cet égard.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.