Bamako - Mali — Le ministre des Maliens de l'extérieur et de l'Intégration africaine, Me Demba Traoré, a magnifié l'intégration africaine le mardi 28 mai 2013 à Bamako, lors de la célébration de la 14ème édition de la Semaine de l'intégration africaine initiée par son pays dans le cadre de la commémoration de la Journée de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et le 25 mai de celle de l'Union africaine (UA).
«La Semaine de l'intégration africaine est un moment de brassage intense entre les communautés africaines vivant au Mali et la population malienne, un moment de grande communication pour informer les cadres, les opérateurs économiques et la population sur le contenu des programmes, les défis et les enjeux de l'intégration, un outil de diffusion et de promotion de l'idéal d'intégration sous-régionale et régionale», a indiqué Me Demba Traoré.
Il a saisi cette occasion pour remercier les pays africains, la CEDEAO, l'UA, la France et la communauté internationale pour leurs efforts qui ont permis, a- t-il martelé, «d'inverser le cours du funeste sort que des aventuriers sans foi ni loi voulaient imposer au Mali».
Les journées commémoratives du cinquantenaire de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), devenue en 2002 l'Union africaine (UA), et du 38ème anniversaire de la CEDEAO ont notamment été marquées par l'organisation de conférences-débats sur le rôle de ces institutions dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique.
La communication sur le thème : «la CEDEAO dans la gestion de la crise au Mali» a été présentée mardi matin par le Représentant spécial du président de la Commission de la CEDEAO au Mali, Aboudou Cheaka Touré.
Dans son exposé, le conférencier a fait l'historique de la CEDEAO et indiqué les profonds changements qu'elle a connus, avant de s'appesantir sur son but, ses principes d'action et sa Vision 2020 qui est de «passer d'une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples».
Il a ensuite rappelé à l'assistance les engagements des Etats membres de la CEDEAO qui portent, entre autres, sur le respect par ces derniers des décisions, protocoles et règlements communautaires, ainsi que l'obligation pour chacun d'eux de mieux faire connaître à ses citoyens les buts et les principes fondamentaux de l'organisation. «La force de la CEDEAO, ce sont ses Etats membres, et ceux-ci doivent assumer leurs responsabilités», a-t-il dit.
M. Touré a également insisté sur les principaux instruments de gestion de crise dont dispose la CEDEAO que sont le protocole sur le Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits et de maintien de la paix et de la sécurité, adopté le 10 décembre 1999, et celui additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance qui vise à enraciner la culture démocratique en Afrique de l'Ouest.
Pour finir, M. Touré a longuement fait état des différentes initiatives de la CEDEAO en vue de la résolution de la crise malienne. Il s'agit, a-t-il dit, des actions d'alerte précoce et de missions de bons offices, de la médiation et de la mobilisation des capacités internes de gestion de crise. D'autres actions portent, selon lui, sur la mobilisation de la communauté internationale et des partenaires actifs, l'appui au dialogue et à la concertation inter-maliens, l'effort de guerre de libération et de maintien de la paix, etc.
Le samedi 25 mai déjà, l'assistance a suivi une conférence-débat animée par Issaka Souaré, conseiller politique principal de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) et portant sur le thème : «le rôle de l'Union africaine dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique».
D'entrée, le conférencier a insisté sur la nécessité pour les Africains de mener des réflexions sur le passé en vue de prendre des dispositions pour consolider leurs acquis, de recenser et de corriger leurs erreurs, de surmonter leurs défis et de se lancer dans une marche vers un meilleur avenir.
Après avoir abordé les concepts et les mécanismes de prévention et de résolution des conflits au niveau de l'UA ainsi que l'impact de ces mécanismes sur le terrain, M. Souaré s'est attardé sur le rôle de l'UA dans la résolution de la crise multidimensionnelle malienne.
Concernant cette crise, le conférencier a déclaré que l'organisation continentale a apporté un soutien sans faille à la sauvegarde de l'intégrité territoriale du Mali par son soutien au déploiement de la MISMA et son appui à la mobilisation de la communauté internationale.
Ces deux conférences-débats ont permis à l'assistance de s'imprégner davantage des objectifs, des principes et des instruments de gestion des conflits de la CEDEAO et de l'UA. Elles ont été suivies de questions-réponses ayant permis aux participants de mieux cerner les divers contours de l'intégration régionale et continentale. Ces derniers ont déploré le déficit d'information et de communication au niveau des programmes et réalisations de ces institutions.
L'Organisation de l'unité africaine (OUA), devenue en 2002 l'Union africaine (UA), faut-il le rappeler, a été créée le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, en Ethiopie, alors que la CEDEAO, elle, a vu le jour le 28 mai 1975 à Lagos, au Nigéria.