Abuja-Nigeria — Une soixantaine d'experts en provenance des Etats membres de la CEDEAO et des représentants d'organismes du système des Nations unies ont entamé ce mardi 11 juin 2013 à Abuja un atelier de quatre jours destiné à mieux faire comprendre la dynamique du genre et du commerce en Afrique de l'Ouest.

La rencontre, dont la séance d'ouverture a été présidée par la commissaire chargée du Développement humain et du Genre de la Commission de la CEDEAO, Dr Adrienne Diop, vise à renforcer les capacités humaines et institutionnelles des acteurs clés à intégrer le genre dans les politiques de développement, principalement dans la politique commerciale.

Elle permettra aussi aux participants d'examiner les conclusions d'une étude intitulée «Dynamique du genre et du commerce dans l'espace CEDEAO», de faire une analyse de situation du genre et du commerce dans les Etats membres et de renforcer les capacités en matière d'intégration du genre dans les questions commerciales.

Avec des spécialistes de la question comme venus d'organismes tels ONU-Femmes, le PNUD, la FAO, l'OMS, etc., l'atelier, qui se tient au siège de la CEDEAO dans la capitale nigériane, devrait aussi adopter une feuille de route en vue de la formulation d'un plan d'action pour le genre et le commerce dans la sous- région ouest-africaine.

Outre la directrice du genre de la Commission de la CEDEAO, Mme Sintiki Tarfa Ugbe, et son homologue du commerce, le Dr Gbenga Obideyi, la rencontre se déroule en présence de la vice-ministre chargée du Genre et du Développement du Libéria, Mme Annette M. Kiawu, ainsi que des représentantes d'ONU-Femmes Libéria et ONU-Femmes Nigéria.

Des différentes allocutions prononcées à l'ouverture des travaux, il ressort que le commerce et la dynamique du genre représentent de plus en plus un domaine d'exploitation aux niveaux national, régional et international en termes de formulation et de négociation de politique commerciale.

Les changements des tendances commerciales affectent non seulement les relations entre les sexes, mais les disparités entre les sexes constituent en elles-mêmes un important facteur qui affecte les performances commerciales en général. Des études menées sur le commerce et le genre, notamment par la CNUCED en 2003, ont confirmé une différence de l'impact du commerce sur les différents groupes de la population, rendant prioritaire une analyse de la politique commerciale basée sur le genre.

Ces résultats mitigés montrent que l'effet de la libéralisation du commerce sur les femmes dépend de plusieurs facteurs, notamment la diversité du niveau du pays concerné, le processus de libéralisation lui-même, les conditions initiales en termes de politiques économiques et la structure des marchés de l'emploi.

La gent féminine occupe l'essentiel du secteur informel de l'économie, lui- même caractérisé par l'absence de réglementations ou de politiques, ce qui rend le commerce non conventionnel et le résultat non avantageux. Par conséquent, la libéralisation du commerce expose les femmes à plus de pertes qu'à des bénéfices.

Du reste, un documentaire sur le commerce transfrontalier en Afrique de l'Ouest a été diffusé à l'intention des participants. Réalisé par l'Autorité nigériane de télévision (NTA) en collaboration avec la Commission de la CEDEAO et ONU-Femmes Libéria, le film, qui sera diffusé dans tous les pays de la CEDEAO, décrit avec pertinence les tracas et difficultés des actrices de cette activité.