Abidjan - Cote d'Ivoire — La 70ème session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO a pris fin ce vendredi 21 juin 2013 à Abidjan sur de fructueuses conclusions, les travaux ayant permis aux participants de passer en revue, deux jours durant, l'ensemble des points inscrits à leur agenda.
Le ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, Ally Coulibaly, qui présidait la séance de clôture au nom de son collègue des Affaires étrangères Charles Koffi Diby, président en exercice du Conseil des ministres, a tiré un bilan satisfaisant de la rencontre en mettant en exergue la pertinence des différentes interventions.
Parmi les points examinés, le rapport intérimaire 2013 du président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, qui fait ressortir que l'Afrique de l'Ouest a enregistré un taux de croissance positive qui la classe parmi les régions les plus performantes du continent avec des projections de PIB de l'ordre de 7%, contre 6,6% en 2012.
Ce dynamisme de l'économie régionale tient principalement à la consolidation de la croissance des grandes économies de la zone CEDEAO, à savoir le Nigéria (7,2%), la Côte d'Ivoire (8%), le Ghana (6,9%) et le Sénégal (4%). D'autres Etats membres devraient également enregistrer des taux de croissance significatifs, notamment la Sierra Leone (17,1%), la Gambie (8,9%), le Libéria (7,5%), le Burkina Faso (7%), la Guinée (4,5%) et la Guinée-Bissau (4,2%).
Au sujet de l'intégration économique, le président de la Commission a mis en relief le travail accompli pour harmoniser les politiques économiques et financières des Etats de la CEDEAO dans le cadre du Mécanisme de surveillance multilatérale de l'organisation et de la mise en œuvre de la feuille de route définie pour le programme de la monnaie unique. Celle-ci doit conduire, rappelle-t-on, à la mise en place de la seconde zone monétaire de l'Afrique de l'Ouest (ZMAO) et à la création de la monnaie unique de la CEDEAO à l'horizon 2020.
Le rapport intérimaire du président, qui a embrassé divers domaines comme la mise en œuvre du programme de travail de la Communauté, la mise en place de l'union douanière, la finalisation du tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO, les négociations liées aux accords de partenariat économique, etc. a été adopté par le Conseil, qui en a salué la qualité et le contenu.
Le Conseil, qui se compose des ministres des Finances et des ministres chargés de l'Intégration des Etats membres de la CEDEAO, a également examiné et adopté le rapport sur l'état d'exécution des tâches assignées à la Commission par sa 69ème session de même que le rapport du contrôleur financier portant sur l'exercice 2012 ainsi que celui de la 13ème réunion du Comité de l'administration et des finances (CAF), qui s'est tenue du 17 au 19 juin 2013 dans la capitale économique ivoirienne.
Ont aussi été examinés et adoptés le rapport du comité d'audit et le projet d'ordre du jour de la 43ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, prévue les 17 et 18 juillet 2013 à Abuja, au Nigéria. Au sujet du mémorandum de la Commission de la CEDEAO sur l'augmentation de neuf à quinze du nombre des commissaires, le Conseil a demandé au président de le réexaminer en tenant compte des observations formulées par le Conseil.
Dans son allocution de clôture, le président du Conseil des ministres de la CEDEAO a d'emblée souligné la dynamique impulsée par la volonté des Etats de l'organisation d'accélérer la réalisation de tous ces chantiers à fort potentiel intégrateur, ce qui atteste d'une ambition commune d'obtenir des avancées conséquentes sur le chemin de l'intégration et de la construction du marché communautaire.
Evoquant le rapport intérimaire 2013 du président de la Commission, M. Charles Koffi Diby a indiqué que son examen aura permis au Conseil de proposer un certain nombre de recommandations qui devraient aider à approfondir le processus d'intégration régionale. Il s'est alors félicité des efforts entrepris au plan national par chacun des Etats membres, avant d'encourager la Commission à accélérer ses actions pour la finalisation du TEC.
«Les mesures et stratégies proposées pour atteindre une convergence macroéconomique entre nos Etats dépendront de nos efforts en cours visant notamment la levée des barrières tarifaires et non tarifaires, ainsi que l'harmonisation de nos politiques budgétaires et fiscales», a ajouté M. Diby, dont le discours a été lu par son collègue de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, Ally Coulibaly.
Il n'a pas manqué de saluer la récente signature à Ouagadougou, au Burkina Faso, de l'accord entre l'exécutif malien et les associations touarègues, encourageant les acteurs de la crise au Mali à respecter et appliquer les dispositions dudit traité pour une tenue apaisée des élections sur «l'ensemble du territoire» national.
S'agissant de la Guinée-Bissau, le Conseil s'est félicité de l'évolution positive de la situation dans ce pays et encouragé les autorités nationales à poursuivre les efforts en vue de la restauration d'un climat de paix et de démocratie.