Plus de 190 mille lampes solaires portables vendues en Afrique, un meilleur accès à l'énergie fourni à plus de 950 mille personnes. C'est le bilan tiré par le programme Lighting Afrique que la Banque mondiale et sa filiale SFI (Société financière internationale) ont lancé depuis 2008. Des résultats obtenus dans le cadre de la promotion des produits d'éclairage hors réseaux en milieu rural.
Le programme Lighting Africa de la Banque mondiale et de sa filiale SFI, est en train de démocratiser l'accès à un éclairage de qualité en faveur des populations du monde rural en Afrique. Une initiative mise en place pour répondre à un besoin de base dont l'absence fait entrave au développement social et économique. Elle vise également à révolutionner les habitudes de centaines de millions de personnes qui sont dépendantes de l'éclairage à la bougie et aux lampes au kérosène. Des sources d'éclairage qui sont jugées coûteuses, inefficaces, et polluent l'environnement.
La Banque mondiale confie que les africains consacrent environs 10,5 milliards de dollars à l'éclairage au kérosène tous les ans. Sur cette même lancée, l'Ong Enda Energy, Environnement et développement informe que malgré la faiblesse de leurs revenus, les ménages du milieu rural dépensent jusqu'à 100 mille F Cfa par an pour avoir accès aux sources d'énergie.
Lancé en 2008, Lighting Africa a démarré ses activités sur le terrain en 2009. Il a déjà été piloté au Kenya et au Ghana et est actuellement développé en Tanzanie, en Ethiopie, au Sénégal et au Mali, avec un potentiel de croissance supplémentaire.
Les responsables de ce programme informent que depuis le début, plus de 190 mille lampes solaires portables ayant passé les tests de qualité Lighting Africa ont été vendues en Afrique, fournissant à plus de 950 mille personnes un éclairage plus propres, plus sûr et de meilleure qualité.
Cet état de fait est perçu comme une opportunité pour le secteur de l'éclairage hors réseau moderne et non polluant. D'où la philosophie du programme Lighting Africa qui mobilise le secteur privé dans le but de développer des marchés durables fournissant des produits adaptés, sûrs, d'un coût abordable et moderne, aux communautés non électrifiées d'Afrique. Au départ son objectif était d'augmenter l'accès à l'électricité et de fournir un meilleur éclairage à 2,5 millions de personnes en 2012 et 250 millions de personnes d'ici 2030.
Lighting Africa considère que l'éclairage moderne peut prolonger la journée pour les petites entreprises, contribuant à augmenter les revenus et améliorer les conditions de travail. Elle vise également à promouvoir l'éducation en prolongeant le temps qu'il est possible de consacrer aux études, d'améliorer la santé en réduisant la pollution de l'aire à l'intérieur des bâtiments.
Ainsi, le programme développe des partenariats avec des fabricants et distributeurs qui s'engagent à fournir des produits de qualités et encourage de nouvelles compagnies à entrer sur ce marché. Actuellement près de 48 produits qui respectent les normes et standards établis par Lighting Africa sont disponibles en Afrique et une cinquantaine sont en train d'être testée.
M. Dan Murphy, directeur du programme au niveau de la Banque mondiale a affirmé que Lighting Africa fonctionne comme un catalyseur destiné à rendre les produits d'éclairage hors réseau de qualité accessibles aux ménages dépourvus d'électricité dans plusieurs régions du continent.
Au Sénégal, à travers la composante Sunny Money qui travaille avec le ministère de l'éducation nationale, en 60 jours, 4798 lampes ont été installées dans des écoles. Un résultat jugé mitigé par les responsables de Sunny Money qui, selon eux, ont vendu, sur la même durée, 109 mille lampes à des étudiants en Tanzanie. Une situation qui, à leur croire, s'explique par l'engagement des autorités tanzaniennes à accompagner cette initiative mais également par le dynamisme du marché de l'Afrique de l'Est avec des mesures fiscales incitatives.
Les responsables de Sunny Money ne comptent pas baisser les bras. Ils envisagent d'atteindre les mêmes résultats au Sénégal ainsi que dans d'autres pays du continent. Leur principal objectif est d'arriver à éradiquer d'ici le 31 décembre 2018 les types de lampes actuellement utilisés dans les foyers et surtout en milieu rural.
Pour arriver à une telle prouesse, le cabinet Dalberg conseille les acteurs de la chaine de valeur des produits de l'éclairage hors réseau à mettre l'accent sur les zones urbaines et la diaspora. Une option qui, pour eux, peut faciliter la promotion des produits en questions en milieu rural.
Au cours de l'atelier de partage organisé le 10 Juillet 2013 à Dakar par la Banque mondiale, l'Agence Sénégalaise d'Electrification Rurale et le Ministère de l'Education du Sénégal, il a été indiqué que le programme Lighting Africa va bientôt prendre fin. Dan Murphy informe que la Banque mondiale a une enveloppe de financement disponible au niveau d'un fonds fiduciaire qu'elle va mettre à la disposition de ses partenaires dans les pays. Pour le moment, précise le responsable du programme, « nous avons plusieurs sources de financement à notre disposition. On est en train de définir les pistes d'actions et les choses à accompagner pour essayer de dynamiser et catalyser le marché de ces kits d'éclairage moderne ».
Après les premiers pays expérimentés, notamment le Kenya, la Tanzanie, le Sénégal, le programme est aussi au Nigéria, en Ethiopie, au Libéria, au Burkina Faso, au Mali et en République Démocratique du Congo. « Je m'en vais la semaine prochaine à Ouganda pour lancer les discussions avec les participants dans ce pays. Le but c'est d'aider le plus de pays du continent africain à bénéficier de Lighting Africa ».