Lorsqu'au cours du mois de juillet 2013, le Président Barack Obama annonçait, en Tanzanie, l'initiative de son administration dénommé 'Power Africa', dont le budget s'élève à 7 milliards de dollars américains, Tony Elumelu, homme d'affaires et philanthrope Nigérian, était à ses côtés. Sa société d'investissement, Heirs Holdings, a promis de contribuer à hauteur de 2,5 milliards de dollars pour la mise en place d'un fonds du secteur privé, estimé à près de 9 milliards de dollars, destiné à booster ce projet d'électrification.
Quelques semaines plus tôt, il était au Cap, à côté de Judith Rodin, Présidente de la Fondation Rockefeller, pour annoncer le partenariat entre la Fondation Tony Elumelu et la Fondation Rockefeller en vue de lancer l'"Impact Economy Investment Fund" (Fonds d'innovation d'économie d'impact). Le fonds nouvellement mis en place, qui est administré par le Global Impact Investing Network (Réseau global de l'investissement d'impact), offre des financements à des projets de douze mois, sélectionnés sur concours.
Elumelu considère aussi bien ses activités à but lucratif que ses activités philanthropiques comme une application de la philosophie de 'l'Africapitalism' – une recette pour l'investissement du secteur privé dans l'avenir de l'Afrique. Les Africains qui en ont les moyens, a-t-il dit, devraient s'engager dans des "investissements à long terme, dans des secteurs clés qui favorisent la prospérité économique tout en prenant en charge les besoins de la société, générant ainsi des profits pour eux-mêmes et un bien-être social pour les populations". Il est le pionnier de ce modèle qu'il a lancé à l'âge de 34 ans, en investissant 5 million de dollars pour acheter une petite banque nigériane qui devint UBA - United Bank for Africa – un groupe qui offre des services financiers et qui emploie 25.000 personnes dans 19 pays africains, au Royaume Uni, en France, et aux Etats-Unis. Avant de rejoindre la délégation d'Obama, il a donné son point de vue sur les affaires, la philanthropie, et le développement de l'Afrique, lors d'un entretien donné au siège de son entreprise, à Lagos.
Il y a un débat majeur sur la question de savoir si l'Afrique a besoin d'assistance internationale pour se développer, ou si l'aide devrait plutôt être réorientée vers le commerce et les investissements. Peut-on dire que vous prônez une sorte de 'troisième voie'?
D'abord, vous devez reconnaitre que les organisations philanthropiques, comme la Fondation Bill and Melinda Gates, ont fait et font encore beaucoup de choses pour l'Afrique. Les actions humanitaires aident également dans des situations comme celle vécue au Nigeria l'année dernière, avec les dégâts causés par les inondations. Certaines organisations philanthropiques comme la nôtre, ont été sollicitées pour apporter de l'aide. Quelques-unes se sont portées volontaires pour apporter leur assistance aux victimes. J'ai fait un don d'un milliard de Nairas, soit près de 6 millions de dollars, en plus des visites effectuées au niveau des sites d'accueil, pour discuter avec les sinistrés, afin d'essayer de leur donner de l'espoir.
Cependant, nous avons aussi besoin de solutions provenant du secteur privé pour résoudre les questions de développement. Personnellement, je crois que la meilleure forme d'aide dont l'Afrique a besoin est une aide dans les affaires. Nous devons nous battre, prêcher et croire que l'aide qui vaut la peine d'être apportée est celle qui permet aux entreprises de se développer. Le secteur privé détient la clé du développement durable.
Vous pensez que le secteur privé peut apporter des solutions durables dans des domaines traditionnellement soutenus par des fonds publics ou par des fonds d'aide internationaux, comme le secteur de la santé?
L'aide peut être productive si elle est affectée aux activités économiques à but lucratif. Prenons la question des nouvelles découvertes dans le domaine pharmaceutique. La recherche pourrait aider à trouver de nouvelles solutions pour résoudre les problèmes de santé publique. Si nous octroyons des dons aux instituts de recherche, si nous leur accordons des réductions d'impôts et si nous leur permettons d'innover, ils trouveront des solutions qui pourraient aider à résoudre les problèmes de santé publique.
Par rapport à la fourniture de services de santé préventive, il y a parfois une résistance locale découlant des doutes de la population ou de leur incompréhension. Mais s'il s'agit d'une intervention à but lucratif qui implique des habitants de la localité concernée, les promoteurs s'adresseront à leurs parents de la même localité - vendront le projet – en leur disant 'nous en avons besoin'. Ainsi la question sera plutôt de savoir: Que peut-on faire pour arrêter le système de dépendance, influer sur l'environnement de la santé, et sauver des vies de façon durable ?
Comment est ce que 'l'investissement d'impact' devenu quelque chose à laquelle vous tenez particulièrement ?
C'est la même raison qui nous a poussé à mettre sur pied la Fondation Tony Elumelu, à savoir notre expérience vécue. Nous nous sommes rendu compte que le petit investissement – un investissement de 5 million de dollars seulement - que nous avions fait en reprenant une société financière en détresse, a permis de créer plus de 25.000 emplois à travers l'Afrique. Si nous partons du constat selon lequel un salarié africain a, disons, cinq à dix dépendants, vous voyez la taille et l'ampleur de ce que nous avons fait.
Aujourd'hui, par exemple, cette expérience a permis d'avoir près d'un millier d'agences qui impactent l'économie des localités où elles sont installées. Il faut également tenir compte du fait qu'elles paient des taxes au profit de chacune de ces localités. En outre, elles ont également permis de faciliter les échanges – les échanges intra-africains – en facilitant les paiements entre les pays africains et même, dans une certaine mesure, en facilitant la circulation des populations et l'émergence de nouveaux dirigeants d'entreprises au service de l'Afrique. Il arrive que quelques-uns de ces dirigeants finissent par travailler dans le secteur public, et contribuent à reformer et à mettre en place de nouveaux systèmes politiques et économiques.
Compte tenu de tous ces aspects, je dirai, "Ceci est vraiment efficace. C'est quelque chose de très important." Alors quand nous mettions en place la fondation, nous nous étions dit qu'un de nos piliers devrait être de promouvoir un secteur dédié à l'investissement d'impact. En tant que fondation, nous devons avoir l'objectif d'aider à faire des investissements qui produisent un impact économique et social.
Est-ce difficile ?
Ça l'est. C'est une tâche difficile. Lorsque vous faites un don, disons un don d'un million de dollars, vous pouvez répartir l'argent pour financer 100 projets. Si 10 parmi eux réussissent, cela aurait un grand impact. L'idée d'effectuer des investissements d'impact pour relever les défis auxquels l'Afrique est confrontée nous vient de notre vécu. Pour réaliser un projet, il vous faut des moyens. Avant d'avoir des entreprises et des projets d'affaires dans lesquels vous voulez investir selon le principe de l'investissement d'impact, il faut avant tout les créer. A cet effet, Il est primordial de créer l'environnement et les infrastructures qui favorisent les investissements privés d'impact.
Mais, il est important de souligner que ce n'est pas la première fois que nous intervenons dans ce secteur. A l'image de la Silicon Valley, il y a au Nigeria ce que l'on appelle la Co-Creation Hub (plaque tournante de la création conjointe d'entreprises). A travers la Fondation Tony Elumelu, nous leur avons apporté notre soutien. Nous soutenons les personnes qui ont de brillantes idées. Ceci peut être insignifiant si on raisonne en termes de dollars, mais il s'agit quand-même d'une assistance qui leur permettra de concrétiser leur idée. Les postulants soumettent leur projet à un jury et si l'idée est bonne, nous leur donnons un peu d'argent tiré de notre budget d'assistance. Les projets doivent répondre à certains critères. Ils doivent être durables. Ils doivent être évolutifs et doivent pouvoir contribuer à la recherche de solutions des défis qui se posent à la société.
Qu'en est-il de votre implication dans le secteur de l'agriculture, comme Matanga Farms, en Tanzanie, la Bourse des Marchandises au Rwanda, par exemple? Comment, ces activités, s'inscrivent-elles dans la philosophie 'investissement d'impact'?
Ce qui sous-tend cette philosophie d'investissement, c'est ce que nous appelons l 'Africapitalism' qui est la philosophie selon laquelle pour résoudre les équations du développement en Afrique, il faut des solutions qui émanent du secteur privé. A cet égard, il est nécessaire de faire des investissements à long terme dans des secteurs clés qui favoriseront la prospérité économique tout en répondant aux besoins de la société. Notre modèle est basé sur le fait que le secteur privé est essentiel donc la Fondation apporte de l'assistance – notamment à ceux qui aspirent à être des entrepreneurs.
Mais la Fondation ne dispose pas de toutes les ressources de la terre. Du coté de nos activités à but lucratif, nous croyons que nous ne devons pas nous engager dans une entreprise qui n'est pas en accord avec notre philosophie. Nous croyons qu'en définitive, sur le long terme, nous serons en mesure de créer d'importants bénéfices pour les actionnaires et pour la société.
Par conséquent, en regardant de près certains investissements, on peut constater que des opportunités pourraient provenir de la Fondation Tony Elumelu. Mais pour les autres investissements qui requièrent d'énormes moyens que la Fondation n'a pas, nos activités à but lucratif peuvent apporter un soutien.
Concernant la bourse des marchandises du Rwanda. Nous avons un grand nombre d'agriculteurs en Afrique. L'Agriculture contribue pour près de 30 à 40 pourcent du PIB sur l'ensemble du continent. Cependant, nous n'avons pas assez de bourses de marchandises viables. Alors, nous avons estimé qu'il est possible de créer un impact considérable en ayant des bourses de marchandises qui permettraient d'assurer la transparence au niveau des marchés et encourageraient les agriculteurs à augmenter leurs productions.
Cette démarche permettrait de résoudre le problème de sécurité alimentaire et aiderait les agriculteurs à être indépendants. Les agriculteurs pourraient ainsi être rémunérés convenablement. Toutefois, pour mettre en place une bourse des marchandises, il faut des dizaines de million de dollars. Il faut également un environnement favorable, notamment de bonnes infrastructures routières et de stockage. C'est à ce niveau que nous parlons de partenaires au développement et du type d'assistance dont l'Afrique a besoin. Comme il s'agit d'une démarche nouvelle, elle a besoin d'assistance.
Pour ce projet, notre partenaire Américain, Nicolas Berggruen, a fourni la moitié des fonds que nous devions verser (Berggruen Holdings a investi conjointement avec Heirs Holdings, 50 Ventures et la société Ngali Holdings dont les parts sont majoritairement détenues par le Rwanda). Je pense que ce qu'il a fait est fabuleux. C'est ce genre de partenariat, ce genre d'intervention ou d'appui dont l'Afrique a besoin. Ce projet a permis de créer des milliers d'emplois. C'est ce que nous essayons de faire aussi à Matanga où la Fondation Tony Elumelu a investi. La ferme a permis d'améliorer les plants de pomme de terre et de renforcer davantage les revenus des agriculteurs de cette localité.
Ici au Nigeria, le Ministre de l'Agriculture, Akinwumi Adesina, a lancé un certain nombre de projets ambitieux qui visent à permettre au pays d'assurer sa sécurité alimentaire. Pensez-vous que ses objectifs sont réalisables?
Réalisables et durables, oui. Avant sa nomination au poste de Ministre de l'Agriculture du Nigeria, l'agriculture était perçue comme un service social. Ce qui signifie une forte implication de l'Etat qui apporte de l'assistance et des subventions. Le nouveau ministre de l'agriculture est en train d'apporter un nouvel état d'esprit dans ce secteur. Il dit : 'Considérons l'agriculture comme une entreprise'.
Regardez ce qu'il a fait dans le domaine des engrais. Auparavant, il y avait une conspiration dans le pays pour l'importation d'engrais! Mais dès que cet homme-là a pris fonction, ce système a disparu. Les engrais sont fournis directement aux utilisateurs. Il n'y a plus d'intermédiaires. Et maintenant, les Nigérians apprennent à créer des usines de production d'engrais car, avec la non-implication de l'Etat, c'est une grande opportunité qui s'offre au secteur privé. Certainement avec le temps, les forces du marché contribueront à la baisse des prix.
Je suis membre du conseil présidentiel pour la réforme agraire, ce qui me permet de me rendre compte de toute la passion, de la vision et de l'expérience dont le Ministre de l'Agriculture fait montre dans ce domaine. Il est en train de mener une grande révolution qui, à mon avis, aura des effets durables. Grâce à son leadership, les hommes d'affaires comme moi, sont encouragés à explorer les opportunités d'affaires offertes par le secteur agricole.
Concernant l'énergie, peut-on changer la situation qui prévaut actuellement dans ce secteur au Nigeria? Les gens en parlent depuis un bon moment.
Notre fondation croit en la promotion de l'entreprenariat tout en estimant que cela ne peut se faire que dans un environnement opérationnel favorable. Encore une fois, l'une des conditions permettant au secteur privé de s'épanouir est l'existence d'infrastructures de base. Et l'énergie est un secteur clef de l'économie.
Si l'on examine la philosophie qui sous-tend nos engagements philanthropiques et commerciaux, le concept de l'Africapitalism' consiste à faire des investissements à long-terme dans des secteurs stratégiques à fort potentiel de création de valeur économique et de bien-être social. Si nous disposons de l'énergie - électricité - au Nigeria, l'économie se transformera considérablement. Mais, jusqu'à présent, c'est un problème.
C'est pourquoi, lorsque le gouvernement a décidé de privatiser le secteur de l'énergie, nous avons pensé qu'il s'agissait là d'une grande opportunité pour mettre en œuvre ce que nous avons toujours prôné. C'était bel et bien une opportunité de faire des investissements à long terme dans un secteur clé qui a un énorme potentiel pour transformer l'économie du pays.
Ainsi, nous avons décidé de construire la plus grande centrale thermique du pays et le résultat auquel nous sommes parvenus n'est autre que la centrale énergétique d'Ughelli qui pourrait produire près d'un millier de mégawatts d'électricité.A cette fin, nous avons signé un accord de coopération avec General Electric (GE). Son Président Directeur Général, Jeffrey Immelt, est venu le signer au Nigeria. Il s'agit d'un accord de coopération d'une durée de cinq ans qui permettra à la centrale de passer à 1500 mégawatts, puis à 2000, et même à beaucoup plus par la suite. Nous poursuivons les efforts allant dans ce sens.
Nous envisageons également d'acheter des centrales électriques indépendantes pour mieux jouer notre rôle dans ce secteur. Je pense que le gouvernement a fait de gros efforts pour créer un environnement propice à la transformation du secteur de l'énergie au Nigeria. Je pense qu'il est maintenant de notre responsabilité, nous les entreprises du secteur privé, de saisir les nouvelles opportunités pour améliorer la fourniture de l'électricité à travers le pays.
Nous avons non seulement des sociétés de production, mais également des sociétés de transport et de distribution. Il nous faut ces différents maillons dans la chaîne pour que tout se passe convenablement dans le secteur. Nous nous chargerons de la production de l'électricité, d'autres sociétés assureront le transport et au bout de la chaîne, des sociétés s'occuperont de la distribution.
Étant donné qu'au niveau du secteur de l'énergie, nous sommes motivés par la nécessité de créer des plus-values économiques pour nos actionnaires, les investisseurs veilleront à ce que nous produisions – parce qu'ils sont convaincus que le marché existe bel et bien. Par ailleurs, en plus de la nécessité de créer des plus-values économiques, il y a également la nécessité d'avoir un impact social qui profitera tous. Nos entreprises ne pourront se développer sans l'électricité.
C'est aussi dans l'intérêt des sociétés privées de distribution de vendre l'électricité que nous produisons. Car, si elles ne fournissent pas l'électricité aux domiciles et aux usagers, elles ne gagneront pas de l'argent. Ainsi, elles mettront la pression sur toutes les autres sociétés pour qu'elles fassent le nécessaire. C'est ça la force de la solution du secteur privé.
Si vous voulez 'aider l'Afrique ou le Nigeria, vous pouvez dire, "Voilà, je vais vous aider à renforcer vos capacités et créer un environnement propice au développement du secteur de l'énergie." Il s'agit là, je pense, d'une forme d'assistance plus productive à l'endroit du Nigeria. Dans deux ans, nous verrons la différence dans ce secteur.
Le secteur privé nigérian peut-il résoudre le problème du transport?
Le secteur privé en est capable. Je pense que le gouvernement ne lui a pas donné une chance de le faire. Les autorités ont signé un contrat avec une société canadienne pour assurer le transport de l'électricité – et j'espère qu'un bon système incitatif a été mis en place. Si ce n'était pas le cas, les entreprises de production et les sociétés de distribution s'attendront à ce que le gouvernement fasse le nécessaire.
Je suis convaincu que nous commencerons bientôt à voir un changement. Si on ne produit pas, on ne gagne pas d'argent. Et si nous produisons et les utilisateurs finaux ne reçoivent pas le produit, les sociétés de distribution aussi ne gagneront pas d'argent. Il y aura alors une pression naturelle et rationnelle pour que chaque acteur fasse correctement ce qu'il a à faire. L'Etat n'est impliqué à aucun niveau du processus. Cela marchera.
Vous avez mentionné « l'échelle » de l'investissement en parlant de l'investissement d'impact. Le secteur de l'énergie nécessite des investissements à grande échelle. Cependant vous faites aussi des investissements à petite échelle.
Jim Collins, dans son livre intitulé Good to Great, parle "du génie du 'et' la tyrannie du 'ou'. J'ai bien aimé cela. Il s'agit ni de l'un, ni de l'autre, mais d'une combinaison des deux. Nous avions commencé comme petite entreprise puis avons grandi pour avoir une présence sur le plan national et puis sur le plan panafricain.
Pour créer des milliers d'entreprises panafricaines, il faut commencer quelque part, à l'exemple de la Silicon Valley que j'ai évoqué tantôt – nous soutenons les idées, en premier lieu. Juste les idées. Certains ont dépassé ce stade et il faut alors les aider à avoir accès aux capitaux et parfois, ils peuvent avoir besoin de bénéficier de formation ou d'accompagnement.
Nous rencontrons également des personnes qui transitent du secteur des PME et qui souhaitent peut-être bénéficier de services de réseautage.Nous avons organisé le concours "Nigeria 50" qui nous a permis d'identifier 50 entreprises nigérianes qui ont eu l'expansion la plus rapide et nous les avons primées. Nous leur avons fourni des conseils, de l'aide et leur avons dit ce qu'elles peuvent faire pour se développer davantage.
Donc, il faut commencer quelque part. A chaque niveau, nous essayons de créer de la valeur ajoutée, aussi bien en termes d'emplois qu'en termes de richesses, dans tous les domaines, au profit des actionnaires et de la société. L'objectif principal est de créer des institutions panafricaines emblématiques – les futures UBAs. Nous réalisons qu'il faut commencer quelque part et c'est pourquoi nous nous impliquons dans tous les maillons de la chaîne. Le monde est binaire!