Les médias ont été priés de relater les vrais faits de l'histoire de l'Afrique

11 Novembre 2013
communiqué de presse

Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique a appelé les responsables des médias africains de «tourner une nouvelle page et de relater les vrais faits de l’histoire du continent africain en entier».

Dans une déclaration faite à l'issue du Forum des responsables des médias africains qui a pris fin vendredi, M. Lopes s’est longuement exprimé sur les nombreux, riches, récits de l'expérience africaine et a dit: «échouer résulterait en la persistance de récits négatifs et désobligeants sur l' Afrique qui sont dictés et écrits principalement par d'autres, mais étonnamment parfois par les Africains tout aussi bien». Il a également souligné que le nouveau récit de l'Afrique doit se concentrer sur le programme de transformation et des réalités d'un continent en pleine croissance.

Le Forum a été organisé à Addis-Abéba, du 6 au 8 novembre sur le thème, «médias et Renaissance africaine» d’ici 2063; et a réuni des représentants clés des médias basés en Afrique et ailleurs pour discuter des développements en matière d'industrie et a abordé parmi de nombreuses questions, la question de durabilité, liberté et capacité des médias.

M. Lopes a déclaré que l'Afrique a souvent été dépeinte dans les écrits historiques comme un continent impitoyable de désolation incompréhensible où règne une culture humaine hideuse, sans aucune référence à la contribution africaine de l'ère dite de l'illumination et que la parodie et les perceptions erronées au sujet de l'Afrique persistent. «Beaucoup de ces dires continuent de laisser un stigmate bien présent sur la société mondiale ; il ajoute aussi que de nombreux savants actuels,écrivains et journalistes, continuent de jouer cette carte de mauvais goût à l’encontre de l’Afrique.

Il a déclaré au Forum que, malgré le taux de pénétration de l'Internet de 100% en Europe et en Amérique, il n'est toujours pas inhabituel de percevoir l'Afrique uniquement comme un lieu de famine, faim et guerres.

Il dit: «Parmi les huit années des dix dernières années, l'Afrique a connu une croissance plus élevé que l'Asie de l’Est. Avec 600 millions d'utilisateurs de téléphones mobiles, l'Afrique a dépassé les Etats-Unis, l’Europe ou l’Inde en termes de pénétration et de propagation de la téléphonie mobile».

Il a noté que tandis que les médias financiers et commerciaux et les cabinets de consultation tels que The Economist, Financial Times, Business Week, Forbes, ou Ernst & Young, Pricewater House Coopers et Boston Consulting Group ont le regard sur l'Afrique comme une opportunité où faire des affaires mais son récit a aussi ses propres nuances et dans de nombreux cas, sans une orientation claire sur ce qu’est ou veut l'Afrique.

Il a également déclaré à l'assemblée que le récit africain ne devrait pas mettre l’accent sur les défis de l'Afrique ou exagérer sur ses possibilités. Il souligne: «Je ne veux certainement pas dire que nous ne devrions pas écrire sur les injustices où celles-ci existent ou que l'on ne doit pas dire la vérité au pouvoir, je demande simplement que les médias africains appréhendent ceux en quête de connaissances aux bonnes sources, et consciemment rebaptisent notre continent» et ajoute: «Comme le récit du continent continue d'évoluer, nous devons être à la pointe de l'écriture, de l'analyse et de l'enregistrement, et pas seulement en citant ceux qui nous observent de loin-même s'ils semblent gentils avec nous».

Le Vice-Premier Ministre de la République fédérale démocratique d'Ethiopie, Demeke Mekonnen, le Vice- Président de la République du Kenya, William Ruto, le Président de la Commission de l'Union africaine, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, et le Président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberukaétaientprésents lors de la clôture.

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