Addis Abeba — Alors que le Sommet de l'UA s'achève à Addis-Abeba, cette semaine, les pays africains se rassemblent sous la banderole «L'Afrique au secours de l'Afrique» afin de s'engager à apporter son soutien aux pays qui sortent d'un conflit violent et en reconstruction. L'initiative découle d'une décision en 2012 par les chefs d'État africains d'organiser une conférence des donateurs qui visent à développer la collaboration intra-africaine et l'auto-assistance mutuelle et consolider la notion de solidarité africaine.
Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique qui a pris la parole lors de la Conférence, a salué l'initiative et a dit que c'était un signe encourageant que l'Afrique s'active à prendre les devants pour mobiliser du soutien pour la reconstruction et le développement à l'issue des conflits sur le continent.
Il dit que les pertes de vie, la production et les dégâts causés aux infrastructures et aux biens entre 1990 et 2005 dans la seule Afrique, s'élèvent jusqu'à 300 milliards de dollars, ceci est tout aussi coûteux pour les pays et les sociétés ravagés par les conflits de se remettre sur leurs pieds.
Il ajoute: «Restaurer la croissance et les capacités perdues est un processus long et laborieux, même lorsque les structures physiques sont remplacées; nous devons tenir compte de ces besoins supplémentaires à l'esprit lorsque l'on considère l'ampleur du soutien requis par les pays qui sortent d'un conflit».
Il dit que plusieurs pays qui sortent d'un conflit continuent de se débattre avec des problèmes politiques et socio-économiques complexes et l'Initiative de solidarité africaine répond à un besoin vital.
Lopes souligne: «Le meilleur moyen d'éviter les coûts d'un conflit violent est, bien évidemment de le prévenir».
Il a souligné la nécessité de s'attaquer aux causes profondes des conflits liés à la mauvaise gouvernance, la marginalisation, la violation des droits et les ingérences extérieures, entre autres et a noté que les causes économiques des conflits ont leur propre logique et sont souvent profondément enracinées et négligées.
Lopes déclare: «Les luttes pour l'accès aux ressources naturelles, leurs rentes, l'exclusion économique et la répartition très inégale des revenus jouent également leur propre rôle et importent toujours même après que les accords de paix aient été négociés» et souligne qu'une paix durable exige un examen complet des causes et conséquences économiques.
En plus du soutien financier et en nature promis lors de la Conférence, M. Lopes a appelé à des engagements de soutien à travers des programmes d'assistance et de renforcement des capacités.
Il dit: «C'est une aubaine d'établir l'Initiative de solidarité africaine sur des bases solides et je m'engage à ce que la CEA, pour sa part, utilise ses compétences techniques et sa gamme de services de développement des capacités à l'appui de ce programme clé».