N’Djamena, Tchad, le 3 mars 2014 (CEA) - L’Afrique centrale est une sous-région à vocation minière mais il y a une faible contribution des industries extractives au développement des autres secteurs économiques, ont constaté des experts réunis à N’Djamena au Tchad pour débattre sur un document préparé par la CEA qui servira de cadre de référence aux politiques nationales de l’industrie extractive dans la sous-région.
Selon le document, malgré la forte contribution des hydrocarbures aux PIB et aux budgets d’un bon nombre de pays de l’Afrique centrale, il existe encore un très faible lien avec les autres secteurs de l’économie tels que l’agriculture, avec un impact social inadéquat.
Pour faire face à ce défi, les pays de la sous-région, devraient diversifier la production minière pour renforcer les liens entre le secteur minier et les autres secteurs à travers un plus grand investissement des revenus miniers dans ces derniers. Autres mesures préconisées sont l’appropriation de la connaissance géologique du potentiel minier, afin de corriger la forte asymétrie des informations qui souvent pénalise les pays producteurs dans leurs négociations avec les potentiels investisseurs ; l’accroissement de la valeur ajoutée à travers une plus grande transformation des substances minérales et une plus grande participation locale dans les activités en aval de l’industrie ainsi que l’exploitation des nouvelles opportunités qui s’offrent aujourd’hui au secteur minier africain en terme de financement et d’expertise, notamment les partenariats Etats/ Sociétés minières multinationales.
« Le temps est venu pour les pays d’Afrique Centrale de promouvoir une véritable industrie extractive pourvoyeuse d’emplois et créatrice de richesse,» a déclaré le Ministre de l’énergie et de la géologie de la république du Tchad, Monsieur Oumar Sinin, qui a ouvert les travaux de la réunion d’experts. En notant que 19 états de l’Afrique possèdent d’énormes gisement de réserves minières de gaz et du pétrole, qui pourraient les basculer dans une dépendance a l’exploitation minières sous la volatilité des prix, Monsieur Sinin a fait appel à une diversification des économies des pays africains en générale et ceux de l’Afrique centrale en particulier, dont son propre pays le Tchad.
Pour le Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA, Monsieur Emile Ahohe, la réflexion de N’Djamena découle naturellement de recommandation de la Vision Africaines de mines, préparée conjointement par l’Union Afrique et la Commission Economique pour l’Afrique et adoptée par les Chefs d’Etat africains en 2009. Pour tirer meilleure profit de leurs ressources extractives, surtout pour contribuer à la transformation structurelle de leurs économies, les pays de la sous-région devraient absolument prendre la voie de la coopération, comme préconise la Vision Africaine des Mines, a-t-il ajouté.
Le document du travail de cette réunion ad hoc ainsi que ses recommandations enrichis par les experts, seront largement diffusés auprès des décideurs de la sous-région pour servir de référence aux politiques nationales de l’industrie extractive conformes à l’agenda de transformation de l’Afrique soutenu par la CEA.