Addis-Abéba — Le Groupe de Haut Niveau chargé de la question des flux financiers illicites (FFI) en provenance d'Afrique, mené par son président, va rencontrer des représentants du gouvernement mauricien, du secteur privé, du monde académique et de la société civile durant une visite de l'Ile Maurice pour discuter de la problématique des FFI, qui ont, ces dernières décennies,contribué à ralentir les efforts de développement en Afrique.
La visite du Groupe, qui se déroulera du 6 au 7 Mars 2014 à Port Louis a pour but de discuter avec les autorités mauriciennes et d'autres parties prenantes d'importance de l'échelle, des différentes formes et de l'impact négatif des FFI sur le développement et la gouvernance en Afrique. La visite permettra aussi d'examiner la question de ces flux du points de vue des économies des petites îles..
Soulignant l'importance des discussions, le président Mbeki a déclaré: "Les indications de nos recherches démontrent qu'agir rapidement pour juguler les flux financiers illicites en provenance d'Afrique mettra à la disposition du continent dans un proche futur des vastes ressources nécessaires à son développement. C'est précisément de cet aspect des choses que nous souhaitons parler avec les parties prenantes mauriciennes."
Les FFI sont un problème mondial, mais leur impact particulier sur l'Afrique constitue une menace énorme contre la gouvernance et le développement économique sur ce continent. Des études récentes indiquent qu'entre 1970 et 2008, l'Afrique a perdu plus de 854 milliards de dollars américains en FFI, ce qui correspond à une moyenne annuelle de près de 20 milliards de dollars. La tendance s'est accélérée avec le temps et notamment lors de la dernière décennie, durant laquelle ces flux ont atteint une moyenne annuelle de 50 milliards de dollars entre 2000 et 2008. La hauteur des FFI dépasse celle de l'aide publique au développement en faveur du continent laquelle, en 2012, s'est élevée à 46,1 milliards de dollars.
Les effets de ces flux sont entre autres l'épuisement des réserves de change, qui empêchent les pays africains de satisfaire leurs besoins en importation; la réduction des recettes fiscales; la suppression des flux d'investissements et l'augmentation de la pauvreté. Les flux financiers illicites minent l'état de droit, déséquilibrent le commerce et détériorent les conditions macroéconomiques..
Le Groupe de Haut niveau sur les FFI a été créé par la Commission Économique pour l'Afrique (CEA) et l'Union Africaine (UA) en Février 2012 pour trouver une solution aux effets débilitants des FFI en provenance d'Afrique. Le Groupe est dirigé par l'ex-président sud africain, Thabo Mbeki et est composé de 9 autres hautes personnalités d'Afrique et d'ailleurs.