N'djamena — « L'économie verte offre à l'Afrique centrale de réelles perspectives de développement industriel au regard notamment de la mutation structurelle rapide dont elle peut bénéficier à travers la transformation de son énorme potentiel de ressources naturelles en produits finis destinés à la consommation locale et à l'exportation » a déclaré la Ministre de l'Economie, du Plan et de la coopération internationale de la République du Tchad, Mme Mariam Mahamat Nour.
C'était à l'ouverture de la 30ieme session du Comité Intergouvernemental d'Experts (CIE) de l'Afrique Centrale qui porte sur le thème « l'Industrialisation et la mise à niveau des Entreprises pour une transition vers l'Economie Verte en Afrique Centrale », ce jour dans la capitale tchadienne. Pour Mme Mahamat Nour, ce type d'économie ne sera effective qu'avec l'implication des opérateurs économiques, à condition que ceux-ci aient une réelle maîtrise des techniques de production à faible intensité énergétique et qu'ils soient capables de produire des biens et services avec un impact limité sur l'environnement.
L'urgence de cette nouvelle dynamique a été également soulignée par Monsieur Tahid Hamid Nguilin, Vice Gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), qui a fait un exposé détaillé sur les pistes de financement de l'économie verte soutenues par son institution à l'instar de la mise en place progressive du Fonds de l'Economie Verte en Afrique Centrale et le refinancement des projets appuyés par les fonds de la Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale (BDEAC). « Avec la BDEAC, a-t'il dit, la BEAC a commencé à militer en faveur de l'extension du mécanisme existant de bonification des taux d'intérêt pour les projets à fort impact social aux projets à fort impact écologique ». Ces propos rejoignent ceux du Secrétaire General des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-moon, citée par le Coordonateur par intérim du Système des Nations Unies au Tchad - Monsieur Mamadou Dicko, qui a déclaré qu'« investir dans l'environnement et une économie verte n'est pas un coût mais une politique d'assurance pour l'avenir que nous voulons tous.»
Les experts de la sous-région, par la voix du Président sortant du CIE, Monsieur Ludovic Ngok Banak, ont vivement remercié la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique pour tous ses efforts d'assistance aux institutions sous-régionales et aux Etats de l'Afrique centrale, notamment dans le cadre dela transition vers l'économie verte. Collaboration CEA/ONUDI acclamée Deux autres orateurs prenant la parole pendant la cérémonie d'ouverture du CIE, Monsieur Edme Koffi de l'ONUDI et Monsieur Emile Ahohe de la CEA, ont réitéré la pertinence pour l'Afrique centrale de se lancer dans la voie d'une industrialisation au service du développement inclusif et de la transformation par le « verdissement » des modes de production. D'ailleurs, la collaboration entre ces deux institutions pour accompagner les pays de la sous-région dans leurspolitiques d'industrialisation verte a été fortement acclamée par plusieurs intervenants présents.
Les débats Au cours de cette rencontre, les représentants des Etats membres et des institutions sous régionales auront l'occasion de débattre des questions actuelles et émergentes de développement et de faire des recommandations pour l'harmonisation et la coordination des politiques de développement économique et social en Afrique Centrale à la lumière des documents de travail préparés par la CEA. En rapport avec le thème du CIE, il est prévu un Evènement Spécial en partenariat avec l'ONUDI au cours duquel les délégués échangeront leurs expériences sur l'état de l'industrialisation et de la mise à niveau des entreprises pour une transition vers l'économie verte en Afrique Centrale et proposeront des voies et moyens pour une exploitation judicieuse de l'économie verte aux fins d'industrialisation et de transformation de la sous-région.