N'djamena, Tchad — Apres trois jours de réflexion sur les opportunités et défis de l'économie verte pour l'industrialisation en Afrique centrale, une soixantaine d'experts venant de huit pays de la sous-région et de plusieurs organisations internationales, ont invités les Etats membres et le secteur privé à développer des partenariats utiles et susceptibles promouvoir les technologies particulières pour une industrialisation rentable et durable.
C'était à l'issue de la 30ième session du Comité Intergouvernemental d'Experts (CIE) de l'Afrique Centrale, co-organisée par le Gouvernement de la République du Tchad et la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), dans la capitale tchadienne.
Selon les experts, la nouvelle démarche pour un verdissement fiable de l'industrialisation de l'Afrique centrale « passe par une remise en cause des approches économiques de rente et par l'adoption de politiques industrielles appropriées pour la transformation et la commercialisation des produits à forte valeur ajoutée. » Dans cette perspective, ont-ils dit, l'économie verte est une opportunité majeure en ce qu'elle permet l'adoption de pratiques environnementales saines de manière à conserver et à valoriser le capital naturel, à maîtriser le réchauffement climatique et à améliorer le bien-être des populations.
Outre la création de partenariats public/privé pour le financement durable des investissements verts dans leurs pays, les experts ont recommandé aux États de la sous-région de mettre en place un cadre réglementaire approprié pour la transformation économique et le verdissement des modes de production et de recourir à une fiscalité, à la fois pour décourager les procédés industriels polluants et pour encourager l'adoption des méthodes de production propre. Par ailleurs, les experts ont appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de la CEEAC et des États pour la mobilisation de financements et le transfert de technologies vertes en Afrique centrale.
La 30ième session du CIE de l'Afrique Centrale a bénéficié de la forte implication de l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), dans le cadre d'un forum sur l'état de l'industrialisation et de la mise à niveau des entreprises pour une transition vers l'économie verte dans la sous-région.
La CEA et la Commission de l'Union Africaine (2011) définissent l'Economie Verte comme un système qui vise à améliorer le bien-être humain, à assurer l'équité sociale et à réduire les risques pour l'environnement ainsi que les pénuries écologiques. Selon ces deux organisations, cette économie peut être définie tout simplement comme un système caractérisé par de faibles émissions de carbone, l'utilisation efficace des ressources et l'inclusion sur le plan social. Elle est tirée par des investissements publics et privés, qui contribuent à réduire les émissions de carbone et la pollution, à renforcer l'efficacité énergétique et des ressources et à prévenir la perte de la biodiversité et des services de l'écosystème.
L'ONUDI (2011) définit l'industrie verte comme la production et le développement industriels qui ne se font pas au détriment de la santé des systèmes naturels ou de la santé humaine. L'industrie verte vise à intégrer les considérations environnementales, climatiques et sociales dans les activités des entreprises.