Devenu désormais un événement très attendu et fort suivi par les divers acteurs de développement, les décideurs politiques et économiques et les médias, le Comité Intergouvernemental d'Experts (CIE) de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique a démarré les travaux de sa 29 ème session mardi 4 mars, en présence de M. Idriss Azami, Ministre délégué au budget du Royaume du Maroc, M. Mahdi Ghanya, Ministre de la Planification de la Libye et M. Habib Ben Yahia, Secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), sous la présidence du Bureau sortant (Algérie).
Soulignant la pertinence du thème choisi pour cette année « Développer des chaines de valeur régionales pour accélérer la diversification et la sophistication des économies nord-africaines», M. Azami a rappelé les recommandations issues de la précédente session du CIE sur la diversification des produits pour un meilleur positionnement de la région sur les marchés internationaux, qui est en fait l'un des leviers principaux du processus de transformation structurelle dans lequel la région commence à s'engager.
Le ministre a souligné à cet égard l'importance de la statistique pour informer et guider les politiques que nos pays doivent développer à cette fin. Il a salué dans ce contexte les nouvelles orientations de la CEA qui, comme l'a expliqué son Secrétaire Exécutif Dr. Carlos Lopes lors de sa visite au Royaume en 2013, s'articule autour des nouveaux impératifs de la transformation structurelle des économies du Continent, et donnent une place plus grande à la statistique dans l'ensemble de son action pour aider les pays membres à formuler les politiques et les stratégies dont ils ont besoin.
Il n'y a pas de transformation sans industrialisation, a déclaré le ministre marocain qui a résumé les fondamentaux des politiques d'industrialisation sur lesquelles nos pays doivent miser, notamment le développement des mécanismes institutionnels adéquats, davantage d'ouverture et de partenariat avec le secteur privé, l'accélération des processus d'intégration sectorielle, le renforcement des capacités et l'opérationnalisation des mécanismes de gouvernance.
L'importance de ces fondamentaux a été aussi mise en exergue par Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice du Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord, qui a indiqué dans son discours d'ouverture que la région commence à connaitre quelques signes de reprise, après une forte contraction du PIB régional ( une moyenne de 2,5% en 2013 contre 6,6% en 2012) et la persistance d'un climat politique incertain, causant un effet dépressif clair sur plusieurs secteurs d'activité tels le tourisme et les flux d'investissements directs étrangers.
Le contexte mondial un peu plus amène en termes de redressement économique en 20014, couplé à la progression, certes lente mais encourageante, des transitions politiques en cours augurent de perspectives plus propices pour l'Afrique du Nord, a- t- elle souligné. La région devrait les saisir pour accélérer la croissance économique et relever le défi de l'emploi, d'autant plus qu'elle a des atouts, tel que l'a établit le Rapport sur les conditions économiques et sociales en Afrique du Nord en 2013. Parmi ces atouts : le potentiel humain, le réseau important d'infrastructures dont dispose la région, sa position géostratégique, le potentiel prometteur de son marché intra régional et les perspectives de croissance du Continent africain.
Mettre à profit ces atouts sera plus aisé grâce à une meilleure opérationnalisation des mécanismes de l'intégration régionale, tel que cela a été fortement souligné par M. Habib Ben Yahia, Secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), qui a aussi rappelé l'importance de l'industrialisation sectorielle, dont celle de l'énergie renouvelable, en vue de définir des axes de partenariat et stimuler un marche régional attractif.
Cependant, cela ne serait pas aisé sans un préalable crucial, selon le ministre libyen de la planification, celui de l'intégration au niveau d'un même pays, afin d'asseoir les prémisses du développement durable et de développer subséquemment un modèle de croissance tourné vers l'industrialisation, avec le concours du secteur privé.