La côte africaine allant de la région ouest jusqu'au Maroc est le théâtre d'une campagne d'Approche éco-systémique de la gestion des pêches et de l'environnement marin (Awa). Une opération scientifique dont le principal objectif est de documenter le fonctionnement de l'écosystème ouest africain.
Mieux étudier les mécanismes qui régissent le fonctionnement de l'écosystème de l'Afrique de l'Ouest face au changement climatique global. C'est l'objectif recherché par le projet Approche éco-systémique de la gestion des pêches et de l'environnement marin en Afrique de l'Ouest (Awa). Le projet cherche à identifier comment la physique interagit avec la bio-géochimie et modifie l'habitat des poissons pélagiques. Ceci permettra aux spécialistes de mieux étudier la variabilité du climat sur cet écosystème et mesurer l'impact du changement climatique sur la pêcherie.
C'est dans ce sens que la Commission sous-régionale des pêches (Csrp), en collaboration avec l'Institut de recherche pour le développement (Ird) et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifmer), a organisé, le vendredi 14 mars 2014 au port de Dakar, une visite à bord du navire océanographique Thalassa.
Ce navire d'Ifmer qui dispose d'installations et d'équipements de recherche de haute technologie compte à son bord, pour cette campagne, plusieurs scientifiques de France, d'Allemagne, de Belgique, de Mauritanie, du Sénégal, de Gambie et du Maroc. Les scientifiques issus des pays d'Afrique participent à la collecte et à l'analyse des données à bord du navire affrété dans le cadre de ce programme multi-partie financé par la France et l'Allemagne.
Le Directeur de l'Institut de Recherche pour le développement (Ird) à Dakar, M. Yves Duval, informe que la campagne a permis d'évaluer les quantités de poissons, la qualité de l'eau, les températures… « Ce qui permettra d'avoir une idée sur l'état de la ressource, les types de poisson qui la constitue, leurs caractéristiques afin de faire des modèles et des prévisions pour l'avenir ». A son avis, il est question de circonscrire l'exploitation des ressources avec la surpêche mais aussi l'évolution du climat qui apporte des modifications dans l'évolution de la ressource halieutique, pouvant poser des problèmes en termes de sécurité alimentaire.
Un refroidissement constaté dans les eaux sénégalaises
Le projet Awa est jugé plus qu'opportun du moment que les effets des changements climatiques se signalent de plus en plus sur les côtes africaines en plus de la surexploitation des ressources. C'est à l'image du phénomène noté cette saison au Sénégal et qui a conduit au refroidissement des eaux sur la côte. Un phénomène qui, selon le coordonnateur du projet Awa, M. Patrice Bremer, rend difficile la pêche des populations de « Yaboye » (sardinelles).
Ce phénomène de refroidissement des eaux sénégalaises a totalement bouleversé le fonctionnement de la pêche artisanale dans le village de pêcheur à Saint-Louis ou des milliers d'âmes vivent principalement de l'activité halieutique.
C'est dans ce sens que le secrétaire permanent par intérim de la Commission sous-régionale des pêches (Csrp), Mme Marième Diagne Talla, a avancé que les Etats membres sont soutenus à travers le projet Awa pour mettre en place une pêche durable et des systèmes de gestion de l'environnement marin aux plans biologique, économique et social.
La finalité sera ainsi d'améliorer les connaissances sur les effets des changements climatiques sur les ressources marines vivantes par rapport au fonctionnement de leurs habitats. Il est également question de renforcer et former les étudiants, y compris les chercheurs des institutions et des universitaires d'Afrique de l'Ouest, en vue d'établir les bases d'un observatoire sous-régional.