La dix-septième session du comité intergouvernemental d'experts du Bureau sous régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique s'est déroulée du 3 au 4 mars 2014, à l'hôtel Président de Yamoussoukro, sous la présidence du Préfet de la Région du Bélier, Représentant le Ministre d'Etat, Ministre du Plan et du Développement de la Côte d'Ivoire.
Trois importantes allocutions ont marqué la cérémonie d'ouverture. Il s'agit de celle du Directeur du Bureau sous régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique, Dr Dimitri SANGA qui a tout d'abord remercié au nom de la CEA, le Gouvernement ivoirien qui en deux années consécutives a accepté d'accueillir les réunions du Comité Intergouvernemental d'Experts (CIE) du Bureau sous régional. Ensuite il a souligné toute l'importance que revêt la rencontre qui se tient à un moment où la sous-région connait une forte croissance qui fait pâlir d'envie la plupart des régions non seulement en Afrique mais aussi dans le reste du Monde.
En effet, devait-il poursuivre, l'espace CEDEAO a connu une croissance moyenne au-delà de 5% depuis 2005 et les perspectives pour 2014 se situent aux environs de 6.6%. Une performance remarquable qui ne masque pourtant pas certains défis auxquels la région fait face. Il s'agit notamment du chômage, de l'insécurité alimentaire, de la forte explosion démographique. Aux regards de cet éventail de problèmes, Dr Dimitri Sanga, a demandé aux experts de réfléchir et de trouver les voies et moyens à même de transformer les économies de la région afin de les rendre aptes et propices à engendrer une croissance inclusive et génératrice d'emplois. Car ces réflexions, a-t-il conclu, seront soumises à la Conférence des Ministres prévue à Abuja au Nigeria du 25 au 30 mars 2014. Intervenant à son tour, le Président sortant du CIE a remercié et encouragé vivement le Bureau sous régional pour l'Afrique de l'Ouest d'avoir su mettre en oeuvre et de façon cohérente les recommandations formulées lors du 16éme CIE.
Après avoir dressé le bilan des activités menées durant son mandat, notamment les analyses menées sur les thématiques telles que : les exploitations minières, l'économie verte, le genre, l'énergie, les initiatives prises pour améliorer la situation économique et sociale à travers la création d'un forum des OIG intervenant en Afrique de l'Ouest, Mr Anatole TOHOUGHE a émis l'impérieuse nécessité d'avoir une base de données commune pour l'ensemble des pays de la sous-région. Mr TOHOUGHE devait ensuite se féliciter de l'excellence des rapports professionnels et cordiaux qu'il a entretenus avec le Bureau sous régional durant tout son mandat et inviter son successeur à oeuvrer dans la même dynamique.
Présidant la cérémonie d'ouverture au nom du Ministre d'Etat, Ministre du Plan et du Développement, le Préfet de la région du Bélier a d'abord souhaité la bienvenue aux experts avant de se réjouir du choix porté par la CEA sur son pays la Côte d'Ivoire pour accueillir consécutivement une telle rencontre. Pour André Akponon, la sous-région ouest africaine dispose d'un potentiel agricole important avec un écosystème très diversifié qui crée la complémentarité entre les pays et les bassins de productions, facilitant ainsi l'intégration régionale des économies agricoles et d'échanges. La 17éme session du CIE a-t-il poursuivi, permettra donc de mener de solides réflexions sur la sécurité alimentaire notamment le renforcement de la productivité, de la qualité et de la quantité des produits agro-sylvo-pastoraux pour une transformation industrielle.
Les experts ont suivi après la cérémonie d'ouverture, le rapport présenté par le secrétariat sur la revue de l'état d'avancement des OMD et des agendas régionaux et internationaux avec un accent particulier sur le développement durable (l'OMD 7). Les participants ont également écouté de manière attentive le rapport sur les conditions économiques et sociales en Afrique de l'Ouest qui fait ressortir que notre continent a pu enregistrer un bon taux de croissance. Ils ont, en outre, examiné le rapport sur le thème de la réunion : « Sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest : quel apport de l'industrialisation des filières agricoles». Ce rapport souligne que l'agriculture ouest africaine qui occupe plus de 60% de la population active est un secteur déterminant pour l'emploi et la croissance, mais qui peine à se moderniser et à s'industrialiser. Le rapport conseille aux pays membres d'appliquer les modèles d'industrialisation des filières agricoles préconisées, sur les produits alimentaires stratégiques les plus consommés dans la sous-région, en vue d'assurer une sécurité alimentaire durable.
Le Secrétariat a aussi porté à la connaissance des experts les nouvelles stratégies développées par la CEA dans les domaines du renforcement des capacités, de partenariat et de la gestion des connaissances avant de passer en revue les activités réalisées par le Bureau entre mars 2013 et février 2014. Il s'agit notamment des réunions, ateliers, séminaires, publications, et services consultatifs.
En marge du CIE, le Directeur du Bureau Sous régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique a animé conjointement avec le Directeur de l'ENSEA d'Abidjan, qui est également le Directeur Général de l'Institut National Polytechnique de Yamoussoukro Felix Houphouët Boigny (INPHB), une conférence-débat dont le thème est intitulé « Les défis de la mesure des efforts de développement : Tragédie statistique ou opportunité de renaissance ? ».Cette Conférence-débat qui a suscité beaucoup d'intérêts pour l'auditoire, a enregistré une forte mobilisation des experts, des fonctionnaires de l'Etat de Côte d'Ivoire et de 39 étudiants-ingénieurs statisticiens-économistes en fin de cycle à l'ENSEA d'Abidjan.
Les participants à la 17ème session du CIE, ont formulé à la fin de la réunion d'importantes recommandations, qui selon le Préfet de la Région de Bélier, Représentant le Ministre d'Etat, Ministre du Plan et du Développement, permettront sans nul doute de trouver des solutions pérennes à nos problèmes. Ces recommandations qui sont au nombre de 13 visent entre autres à :
- Diffuser largement l'étude portant sur la contribution de la sous-région Ouest Africaine dans le cadre des consultations sur RIO+20 et spécifiquement les objectifs du développement durable tenue à Adis Abeba ;
- Encourager les commissions de la CEDEAO et de l'UEMOA à davantage vulgariser les textes adoptés dans le cadre de l'intégration, notamment les dispositions concernant la mise en oeuvre du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO, en vue d'une bonne appropriation par tous les acteurs concernés comme le secteur privé, la société civile et les professionnels des média ;
- En vue d'atteindre l'objectif de création de la monnaie unique, amener les Etats membres à accepter une surveillance multilatérale plus active qui accorde à la CEDEAO à travers l'AMAO un rôle dans la formulation et l'élaboration des lois des finances et dans le suivi de l'exécution des finances publiques ;
- Appeler les Etats membres de la CEDEAO à sélectionner des produits locaux stratégiques et adopter des modèles d'industrialisation pour développer leurs chaînes de valeur, depuis la production jusqu'à la transformation et la commercialisation;
- Renforcer les mécanismes de promotion des filières agricoles et les structures de recherche et développement ;
- Favoriser les partenariats et les alliances stratégiques à tous les niveaux au sein de l'Afrique de l'Ouest et au-delà des frontières afin de promouvoir à l'échelon régional, les partenariats publics-privés en vue d'intensifier les investissements dans l'agriculture ;
- Inviter les Etats membres de la CEDEAO à renforcer leurs structures statistiques dans le but de produire de statistiques de qualité et les mettre à disposition à temps.