Le continent africain attend 260 millions de passagers en 2020. Une projection qui nécessite la disponibilité d’aéroports sûrs, efficaces et une qualité de service en conformité avec les normes internationales.
Malgré les 3% du transport aérien qu’elle recèle, l’Afrique dispose d’un potentiel gigantesque dans ce secteur vu le dynamisme relevé au niveau socio-économique. Le continent abrite un milliard d’individus et représente 20% de la surface terrestre. Selon une étude de l’Air Transport Aviation Group (Atag) que le président de l’Aci/Afrique, M. Pascal Komla, a brandi lors de la Conférence sur la sûreté régionale qui s’est tenue les 9 et 10 avril 2014 à Dakar, le secteur de l’aviation représente 6,7 millions d’emplois sur le continent et 67,8 milliards de dollars de Pib.
Un potentiel qui, d’après M. Komla, est ralenti par plusieurs entraves, notamment le niveau de sécurité, l’état des infrastructures, le niveau élevé des coûts opérationnels et la tendance au protectionnisme des Etats. A cela, s’ajoute l’absence de libéralisation qui est à la source de tous les problèmes de l’aviation africaine. « Elle a des effets préjudiciables sur la sureté, les redevances et la croissance du trafic ». Pascal Komla estime que la sécurité et la sûreté sont les défis majeurs et constituent des principaux points noirs de l’aviation en Afrique avec un taux d’accident deux fois supérieure à la moyenne mondiale.
Malgré ces contraintes, une volonté de renverser la tendance s’affiche au niveau des intervenants et partenaires de l’industrie aéroportuaire pour améliorer la sûreté et réduire les taux d’accident constatés. Pour le président d’Aci/Afrique, ces efforts demeurent inefficaces en l’absence d’une étroite collaboration et d’une feuille de route réaliste contenant un plan d’action globale et ciblé. Un point qui cadre avec les objectifs de la présente conférence de Dakar autour de la « sûreté du transport aérien ».
L’optimisme qui se dégage repose sur une situation politique de plus en plus stable dans beaucoup de pays africains ainsi que des économies en plein essor. Dans ce cadre, le président de l’Aci/Afrique appelle les projections de la Banque mondiale qui table sur une croissance de 6% en Afrique en 2014. Une situation qui va permettre une augmentation du pouvoir d’achat ainsi que l’émergence et l’expansion d’une classe moyenne, intéressée par les voyages en avion, et notamment pour les affaires.
Ces assises de Dakar ont le but de démontrer l’importance de la coopération entre toutes les parties prenantes afin d’améliorer le niveau de sûreté dans les aéroports. Il sera question de permettre aux gestionnaires d’aéroports de contribuer aux exigences d’un système de transport aérien plus sûr et en constant changement.
Le ministre sénégalais des transports aériens et du tourisme, M. Oumar Guèye, venu présider l’ouverture du forum, pense qu’en combinant la mise en œuvre de solutions intelligentes avec l’exploitation judicieuse d’équipements de nouvelle génération, les acteurs contribueront à rendre les procédures de sûreté plus efficientes en réduisant les contrôles inutiles ou redondants tout en améliorant la facilitation et la qualité des services fournis aux usagers des aéroports.
M. Guèye invite les aéroports membres de Aci/Afrique et Aci/Monde à travailler davantage dans le cadre d’une coopération inter-aéroportuaire féconde, pour se conformer aux normes internationales, régionales et nationales. Ce qui aidera à mettre en place des plateformes aéroportuaires encore plus sûres afin de tirer le maximum de profit de toutes les politiques d’ouverture initiées en Afrique pour améliorer sa connectivité et rendre le voyage intra-africain plus accessible et plus efficace.