Addis-Abeba — Au cours d'un atelier organisé par le CAPC pour le Groupe Afrique de Négociateurs du 12 au 14 mai 2014, les participants ont convenu que les perspectives de plafonnement de la hausse de températures à 2 degrés au-dessus des niveaux préindustriels semblent déjà peu encourageantes, compte tenu du rythme des négociations sur le changement climatique.
Au moment même malheureusement et sur la base de récents rapports du Groupe de travail du GEIC RE5, des bouleversements guettent l'humanité si ces prévisions venaient à se réaliser. Le rapport du Groupe de travail II du GIEC RE5 indique de façon certaine que la sécurité alimentaire, déjà un défi pour les groupes vulnérables en Afrique, sera potentiellement impactée négativement par le changement climatique, y compris la question de son accès mais aussi l'exploitation et la stabilité des prix.
S'exprimant lors du Groupe Afrique de Négociateurs, le ministre éthiopien de l'Environnement et des Forêts, M. Belete Tafere a rappelé les terribles avertissements du GIEC et a exhorté les négociateurs délégués en présence d'être ambitieux et concentrés afin de presser les grands pollueurs à s'engager de façon contraignantes à réduire les émissions. En outre, le ministre a conseillé les négociateurs à donner la priorité également à l'atténuation comme stratégie visant à démontrer la contribution du continent à une solution globale. Il a passé en revue les investissements en énergies renouvelables, les pratiques agricoles mais aussi le reboisement en cours en Ethiopie, autant d'initiatives visant à la concrétisation de l'ambition du pays en matière d'atténuation et d'adaptation au changement climatique.
Dans son allocution d'ouverture, Mme Fatima Denton , Directrice de la Division des Initiatives Spéciales de la CEA , a souligné que tout d'abord et avant tout, l'Afrique se doit de protéger les faibles et les plus vulnérables à travers des programmes de réduction de la pauvreté , dont l'un des trajectoires est d'exploiter les opportunités existantes au sein des secteurs interdépendants de l'agriculture, de l'eau, de la foresterie et de l'énergie dans le contexte du changement climatique. Elle a noté que les défis peuvent en effet se transformer en opportunités qui laissent des choix aux collectivités. Mme Fatima a réitéré la disponibilité continue du CAPC pour répondre aux besoins des négociateurs, y compris pour jouer un rôle de premier plan dans la mobilisation d'un partenariat pour appuyer le groupe.
Dans son intervention lors de la cérémonie d'ouverture, le Président du GAN, M. Nagmeldin Goutbi Elhassan, a donné le ton de la réunion en pointant du doigt l'accord post 2015 attendu à Paris en tant que cible pour l'équipe de négociateurs. L'accord doit en effet intégrer les exigences de la plate-forme de Durban pour combler l'écart des émissions.
Les négociateurs retiendront à partir de l'atelier que les parties discutent de plus en plus leurs positions en dehors des instances formelles à cet effet. En l'occurrence, l'Afrique doit s'apprêter à s'engager sur ces diverses plates-formes pour rester dans le coup.
Les participants se sont accordés sur le fait que les dispositions de l'Afrique à faire face au changement climatique, y compris l'accès aux fonds climatiques, la mise en œuvre des projets et l'élaboration de politiques, continuent d'être entravées par le manque de capacités. Bien que la CCNUCC englobe un programme de renforcement de capacités et garde des traces d'activités en Afrique, peu de changements restent perceptibles sur le terrain.
En conclusion, le groupe de négociateurs a demandé au CAPC de forger un partenariat pour l'utilisation de l'expertise des (jeunes) avocats africains dans le processus de négociations. De même, il a été invité à procéder à un récapitulatif de la participation et des décisions de l'Afrique qui soient pertinentes pour le continent, à l'instar de ce qui a été fait par la Conférence des Parties (CdP) au processus de la CCNUCC, depuis Kyoto en 1997 jusqu'à Paris en 2015.