Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique, Carlos Lopes, à l'ouverture du Sommet sur le financement à Dakar pour les infrastructures en Afrique, a souligné la nécessité de renforcer les défis des infrastructures de l'Afrique en s'attaquant déjà à la divergence existant dans les systèmes juridiques; il faut harmoniser les politiques et exploiter les centaines de milliers d'Africains qualifiés de la diaspora.
Le sommet de deux jours a pour but de donner une impulsion aux efforts dans l’objectif de mobiliser des ressources et de commencer la mise en œuvre des quelques 16 projets régionaux d'infrastructures clés qui reflètent les besoins du continent dans les domaines suivants: énergie, transports et technologies de l'information et de la communication.
Dans son discours liminaire, Lopes a déclaré que l'absence de systèmes juridiques harmonisés au niveau régional «a des implications sur le financement et le développement des infrastructures», et que les questions de transparence dans le processus de passation des marchés doivent être traitées car elles ont un effet dissuasif pour les investisseurs étrangers.
Le Secrétaire exécutif déplore la perte de la capacité de ces personnes d’entreprendre de gros projets d'ingénierie. Il déclare: «Les estimations montrent que l'Afrique dépense 4 milliards de dollars par an pour employer plus de 100 000 experts non africains pour ses projets quand il y a plus de 300 000 Africains hautement qualifiés de la diaspora, avec un maximum de 30 000 d'entre eux ayant un diplôme de doctorat».
Il appelle les participants de la réunion, experts en infrastructures, représentants gouvernementaux et secteur privé de répondre au besoin de solides dispositifs régionaux pour coordonner et harmoniser les politiques afin de mobiliser de façon efficace les ressources pour le développement des infrastructures.
Selon Lopes, un bon point de départ serait d'identifier les problèmes et adopter des règles, y compris les partenariats public-privé, la déréglementation et la rationalisation des procédures administratives et la simplification des procédures connexes.
Il ajoute: «La clé à cela, un système de règlement des différends intégré est aussi une exigence primordiale».
On estime que rattraper les retards dans les infrastructures permettra d’augmenter la croissance économique par habitant du continent de 2 pour cent par an et augmenter la productivité des entreprises de près de 40 pour cent. Selon Lopes, stimuler les investissements dans les infrastructures est essentielle à la réussite de la transformation économique de l'Afrique qui est articulé dans le Programme «UA 2063».
La réunion abordera 16 des 51grands projets d'infrastructures qui ont été pré-sélectionnés dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique - PIDA. La sélection a été faite lors d'une réunion du groupe d'experts du COMESA récente, tenue à Lusaka. PIDA est le plan de développement global à long terme de l'Afrique pour le développement de ses infrastructures et sert de plate-forme cohérente d'action au niveau national, en plus de l'engagement avec le secteur privé et les partenaires au développement.
Selon Lopes, les pays africains financent une part importante de leurs projets d'infrastructures, avec des ressources nationales représentant près de la moitié du total des 90 milliards de dollars consacrés aux projets d'infrastructures en Afrique.
Il dit que le Cap-Vert consacre 44% de ses ressources propres pour financer ses infrastructures. Alors que la Namibie, l'Ouganda et l'Afrique du Sud y consacrent respectivement 39%, 28%, et 24%. M. Lopes a souligné le samedi que bien que les besoins, la vision et les plans en infrastructures de l'Afrique soient évidents, nous avons encore besoin d'attirer les investissements, ainsi que les constructeurs et les exploitants dans le domaine des infrastructures. Les options à l’étude comprennent l’utilisation des emprunts obligataires pour les infrastructures et la diaspora, les fonds de pension et richesse nationale et les reserves de change. En outre, la réunion examinera le Fonds50 pour l’Afrique proposé de la Banque africaine de développement.
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