Dakar — Les dirigeants africains ont adopté le programme d'action de Dakar pour le financement des partenariats public-privé en vue de la transformation des infrastructures et d'accélérer la mise en œuvre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique. Le programme d'action de Dakar a été le principal résultat du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique qui s'est tenu à Dakar, les 14 et 15 juin 2014 et organisé par Macky Sall, Président de la République du Sénégal et président du Comité d'orientation des chefs d'État et de gouvernement du NEPAD. D'autres chefs d'État tels que Goodluck Jonathan, de la République fédérale du Nigéria, Ibrahim Boubacar Keita de la République du Mali, et Yayi Boni de la République du Bénin ont pris part au Sommet. Les chefs des principales organisations continentales de l'Afrique, à savoir, Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique; Nkosazana Dlamini-Zuma, Président de la Commission de l'Union africaine, et Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de développement ont joué un rôle actif dans les délibérations du Sommet.
Prenant la parole à cette occasion, M. Lopes dit que l'importance des infrastructures pour la transformation économique a été bien établie, tout en faisant savoir que combler les lacunes en matière d'infrastructures en Afrique augmenterait la croissance économique du continent de 2 pour cent par an et augmenterait la productivité des entreprises de 40 pour cent. M. Lopes, qui a également présidé un panel de haut niveau sur le thème «Un environnement favorable pour améliorer la politique d'investissement dans les infrastructures et la faisabilité bancaire, a exhorté les délégués de voir le manque de volonté politique comme une contrainte à la réalisation du projet. Il leur a demandé de concentrer le débat, au contraire, sur l'attractivité des projets, ce qui est primordial pour la participation du secteur privé et la «volonté politique» qui démontre une approche orientée vers plus d'action pour relever les défis des infrastructures en Afrique.
Le débat du panel de haut niveau part d'une étude de la CEA sur les cadres réglementaires pour l'investissement dans les infrastructures au Nigéria, en Côte d'Ivoire, Egypte et Afrique du Sud. En ce qui concerne le renforcement des capacités, M. Lopes a souligné le paradoxe du manque de capacités à développer et mettre en œuvre des projets en Afrique avec les dépenses du continent d'un montant, estimé à 4 milliards de dollars par an pour employer plus de 100 000 experts non africains pour ses projets quand il y a plus de 300 000 Africains de la diaspora hautement qualifiés, avec un maximum de 30 000 d'entre eux ayant un diplôme de doctorat.
Dans l'ensemble, un certain nombre de messages clés parmi d'autres qui sont ressortis du Sommet visait à présenter 16 projets d'infrastructures prioritaires du NEPAD.
Tout d'abord, la préparation du projet est le principal obstacle au progrès dans le cycle de développement du projet. À cet égard, l'Afrique continue de manquer de capacités techniques nécessaires à la préparation des projets à des niveaux qui les rendent bancables et attrayants pour le secteur privé.
Deuxièmement, le secteur privé n'est généralement pas favorable au financement de la préparation du projet et cherche des garanties pour protéger ses investissements dans les infrastructures - cela est lié, en partie, à la perception du contrat de fréquentes renégociations en Afrique. Par conséquent, les gouvernements doivent assumer la responsabilité de la préparation du projet, avec l'aide des institutions financières et des partenaires de développement. À cet égard, des efforts doivent être faits pour tirer pleinement parti des installations de préparation de projets existants et minimiser les risques pour le secteur privé. Le Président Macky Sall a demandé à la BAD d'utiliser le Fonds50 pour l'Afrique en vue de financer la préparation des 16 projets présentés lors du Sommet.
Troisièmement, la nécessité d'améliorer l'environnement juridique et réglementaire de l'investissement dans les infrastructures est primordiale. En particulier, la transparence dans les processus de passation des marchés et d'appels d'offres pour des projets d'infrastructures doit être améliorée car cela réduit les coûts du projet et sert d'incitation aux investisseurs.
Les recommandations du programme d'action de Dakar couvrent les domaines de la préparation du projet; segmentation du projet; participation accrue du secteur privé; du Fonds de la diaspora; d'un environnement politique favorable; et des fonds de la richesse nationale.
Les faits saillants des recommandations comprennent:
- Les pays devraient adopter des lois visant à faciliter la participation du secteur privé dans les projets;
- Le gouvernement et les institutions publiques doivent se concentrer sur le financement de la phase de préparation des projets;
- Les pays devraient promouvoir la participation du secteur privé local dans le développement des infrastructures en Afrique, notamment par le biais de lois nationales favorables et d'apports de possibilités de renforcement des capacités; et
- Harmoniser les cadres réglementaires régionaux pour le développement des infrastructures afin de réduire les disparités dans les règles et règlements, y compris sur les partenariats public-privé.