Afrique: Motorola Solutions vend le concept « villes plus sûres » à Dakar

19 Juin 2014

Des « Villes plus sûres » c'est le concept que Motorola Solutions veut vendre à l'Afrique. La multinationale a présenté, le mardi 17 juin 2014 à Dakar les solutions technologiques développées qui sont destinées à la sécurité publique des villes africaines.

L'Afrique de l'Ouest est aujourd'hui caractérisée par des difficultés sécuritaires qui augmentent et qui peuvent déstabiliser la région. Le contexte sécuritaire se dégrade d'une manière générale avec le développement de la piraterie dans le Golf de Guinée, le trafic de drogue transnationale, le terrorisme au Nord Mali, au Nigeria avec Boko Haram…

A cela, s'ajoutent de nouveaux risques qui apparaissent notamment au niveau industriel, technologique, économique avec des crises alimentaires à répétition, le désastre naturel, le cyber attaque. Un état de fait qui met les autorités de sécurité publique dans une situation très complexe.

Cette situation semble se présenter comme une opportunité pour les entreprises évoluant dans le secteur de la conception des outils technologiques destinés à la sécurité. En tout cas, Motorola Solutions veut saisir l'opportunité qu'offre le marché africain, jusque-là désert dans ce domaine, alors que les potentialités sont énormes. Son équipe estime que face à ces difficultés que traverse la région ouest-africaine, l'une des solutions est de faire appel aux technologies pour la sécurité.

A cet effet, la multinationale a développé le concept « Safer City » ou « Villes plus sûres » qui est constitué d'un ensemble de solutions technologiques qui vise une sécurité accrue des citoyens. Ce concept anglo-saxon existe depuis 15 ans aux Etats-Unis et en Europe. Il est constitué de trois étapes dont la collecte de données qui se fait par opposition aux modèles traditionnels. M. Arthur Melet, analyste du cabinet américain IDC Energy Insights, Moyen Orient et Afrique souligne : « Avant c'étaient des policiers qui collectaient des données sur le terrain. Avec Safer City, le développement des objets connectés comme l'ascenseur intelligent, les caméras automatisées, les radios intelligentes, les voitures connectées avec système de reconnaissance des plaques minéralogiques, la collecte de données via les médias sociaux dont facebook, twitter, ce sont les citoyens qui donnent des informations aux autorités en temps réel ».

Le traitement des données venant de sources différentes est le deuxième fondement du processus Villes plus sûres. « Le chalenge c'est de les mettre ensemble, de les intégrer et de les transformer en information ». Comme dernière étape, il convient de transmettre ces informations en temps réel au policier, agent de sécurité, ambulancier ou infirmier pour agir rapidement dans le but d'assurer une bonne assistance aux populations.

Le coût de la solution face aux moyens limités de nos villes

Après l'exposé de ces solutions destinées à assurer plus de sécurité aux populations, l'aspect coût est l'équation qui risque de se poser en premier face à des villes africaines aux budgets généralement étriqués.

Interpellée sur cette question, Peter Goulding, spécialiste en chef de la sécurité publique chez Motorola Solutions et un des anciens responsables de la police métropolitaine de Londres souligne que le coût dépendra du besoin exprimé par la ville.

Se voulant plus rassurant, Arthur Melet précise que les solutions de Safer City ne sont pas des technologies nouvelles. Elles sont déjà matures et disponibles sur le marché. A son avis, l'investissement n'est pas si important devant la demande des populations. « Cette demande existe en Afrique de l'Ouest particulièrement au Sénégal avec des populations qui veulent avoir plus de sécurité et être plus à l'aise dans leur ville sans pour autant que cela ne crée des impôts de plus à payer».

Le directeur de l'Agence de la police de proximité du Sénégal, M. Pape Khaly Niang renseigne qu'« On a besoin de pareille solution pour avoir une cartographie claire de la délinquance avec des moyens plus performants et plus surs. On a toujours affronté ce fléau de manière frontale au Sénégal mais sans une grande visibilité ».

Cape Town, une ville pionnière en Afrique

Le sujet est encore nouveau en Afrique mais plusieurs pays auraient déjà manifesté un intérêt accrue notamment en Afrique du Sud ou le projet existe déjà. Le Directeur des ventes pour l'Afrique subsaharienne chez Motorola Solutions, M. Boaz Or-Shraga, affirme qu'à Cape Town, la solution intégrale démontrera une meilleure prise de conscience des situations qui permet des réponses plus proactives, elles-mêmes à l'origine de décisions plus intelligentes et plus sûres. En plus d'Afrique du Sud, certains pays d'Afrique du Nord ont également posé des jalons dans ce sens.

M. Arthur Melet pense que malgré le fait qu'il n'y ait pas encore de projets implémentés dans la région ouest africaine, il est « heureux » de constater que les solutions innovantes pénètrent rapidement cette région notamment la mobilité, le Cloud Computing (un ensemble de processus qui consiste à utiliser la puissance de calcul et/ou de stockage, Ndlr). « Des pays de l'Afrique de l'Ouest font des bonds technologiques extrêmement rapides en se fondant sur les retours d'expérience d'autres pays. C'est le cas des caméras de surveillance. Un sujet sur lequel la France travaille depuis 15 ans sans trouver un compromis définitif là-dessus alors qu'il y a des pays de la sous-région qui commencent à avoir des projets complets en l'espace de deux ans. Ils rattrapent le retard technologique dans un temps record car l'Afrique de l'Ouest est devenue une région innovante et dynamique en matière technologique ».

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