Sénégal: Y'en A Marre lance une plateforme web consacrée à la gouvernance participative

23 Juin 2014

Le mouvement citoyen Y’en A Marre veut donner aux populations, surtout les jeunes, l’opportunité de contribuer à la gestion de l’action publique. Pour cela il vient de lancer une plateforme dénommée le « Site web du monitoring » à travers leyenamriste.com par laquelle tous les Sénégalais peuvent témoigner, ou participer d’une manière citoyenne à n’importe quel sujet lié à la gestion de la cité.

Après son apport significatif dans la bataille du 23 Juin ayant abouti à l’instauration de la deuxième alternance politique au Sénégal, avec la conscientisation de la frange jeune, le mouvement citoyen Y’en A Marre continue sa démarche consistant à mettre le peuple au centre de la chose publique. Il a lancé officiellement sa plateforme de gouvernance participative dénommée « Le site web du monitoring ». Un site internet qui donne la possibilité aux Sénégalais notamment les jeunes, de témoigner ou de s’exprimer sur la gestion des affaires publiques ou des faits qui affectent la société.

Cette démarche colle au contexte du développement et à l’accès à internet et aux téléphones mobiles qui offre de nombreux exemples de bonnes pratiques d’utilisation des outils informatiques au service du renforcement de l’action citoyenne. Pour le mouvement Y’en A Marre, les réseaux sociaux, les plateformes interactives et la communication via le SMS ont beaucoup contribué à la mobilisation des citoyens autour de ses programmes. C’est dans la continuité de cette dynamique qu’il a développé une plateforme web consacrée à la gouvernance participative. Avec le site du monitoring, le mouvement Y’en A Marre pense que les citoyens auront la possibilité de consulter les informations relatives à la gouvernance du pays, mais aussi de témoigner de la gouvernance de leur localité par l’envoi de SMS, par Twitter et sur la plateforme www.leyenamarriste.org/doxaksagox.

La plateforme de monitoring est lancée alors que le Sénégal entre dans l’ère de l’Acte III de la décentralisation. Un dispositif qui rend les communes de plus en plus autonomes et nécessite une meilleure participation des populations à la gestion des collectivités. Devant cet état de fait, une formation des jeunes s’impose sur la gouvernance locale, la gestion du foncier, les démarches administratives. Une manière pour Y’en A Marre de permettre aux jeunes de participer dans l’édification du projet démocratique en menant un contrôle citoyen.

A travers cet outil, ce mouvement veut mettre à la disposition des populations le maximum d’informations pour leur permettre d’apprécier toutes les situations. Selon le coordonnateur de Y’en A Marre, Cheikh Fadel Barro, les gens se rendent souvent au siège de leur organisation pour faire un témoignage par rapport à la gestion des affaires publiques, des faits avérés de corruption ou pour faire porter leur combat ou dénoncer des actes qu’ils jugent injustes. « Devant le flux observé, nous avons développé la plateforme leyenamariste.org pour permettre aux populations de se prononcer ou faire la promotion des bonnes pratiques. Nous avons développé cet outil pour donner à chaque Sénégalais l’opportunité de témoigner de la gouvernance globale et locale ».

Cette plateforme va ainsi permettre aux citoyens de monitorer l’action des gouvernants mais aussi d’obtenir de l’information institutionnelle à la fois sur la marche du pays, les rapports publics, les activités de Y’en A Marre….

Le site veut être accessible à toutes les catégories de population en utilisant les outils de communication les plus disponibles pour donner la chance à tous de s’exprimer ou de témoigner. « Les populations qui n’ont pas la possibilité d’utiliser ces outils peuvent faire répercuter leur témoignage à travers les bureaux Y’en A Marre installés à travers le pays », souligne Cheikh Fadel Barro.

Un dispositif de suivi sera mis en place pour la remontée des informations répertoriées. Y’en A Marre a récemment organisé « la foire aux problèmes » qui est une manière de permettre aux citoyens de s’exprimer librement sur des questions de gouvernance publique. Cet événement est aussi un moyen de poser le débat entre acteurs afin d’entrevoir des solutions. « Le fait de diffuser les informations règle un problème à moitié. S’il y a un fait avéré qui mérite d’être suivi, Y’en A Marre s’engage à aller jusqu’à l’atteinte des objectifs en saisissant les tribunaux, en organisant des mobilisations citoyennes mais aussi par la dénonciation ».

Sur cette lancée, Aliou Sané, responsable de la communication de Y’en A Marre ajoute qu’avec l’option géolocalisation de la plateforme, les représentations du mouvement qui sont dans les localités auront la possibilité de faire le premier travail de vérification avant la publication de toute information sur le site. Et de préciser qu’en plus de la dénonciation, le site va permettre de promouvoir les bonnes pratiques notées dans les localités.

Dans un souci de ratisser large, le Mouvement Y’en A Marre n’écarte pas la possibilité de traduire la plateforme de monitoring dans les langues nationales pour donner la possibilité aux populations qui ne sont pas alphabétisées en français de participer eux aussi au contrôle citoyen.

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