UA - Appel à un rôle accru de l'agriculture dans la transformation de l'Afrique et hommage à l'initiative Africa50 de la BAD

1 Juillet 2014
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Les dirigeants africains ont appelé à un rôle accru de l'agriculture dans la transformation de l'Afrique, se faisant ainsi l'écho des directions stratégiques que la Banque africaine de développement (BAD) a adoptées dans sa Stratégie 2013-2022.

S'exprimant lors du 23e Sommet de l'Union africaine des chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Malabo, en Guinée équatoriale, les 26 et 27 juin 2014 - un sommet dédié à l'agriculture et à la sécurité alimentaire -, la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, a souligné que l'agriculture était fondamentale dans la transformation de l'Afrique.

Abondant dans le même sens, le président de l'Union africaine, le président mauritanien Mohamed Ould Adel Aziz, a salué la création du Fonds Africa50 de la BAD, y voyant un nouveau vecteur, innovant et crédible, à même de concrétiser l'idée et les objectifs de la Vision 2063 pour l'Afrique.

De fait, l'aide publique au développement (APD) pour l'agriculture est restée constante, à 4% du total de l'APD enregistrée au cours des deux dernières décennies. Le besoin urgent d'investissements privés dans le secteur se fait cruellement sentir, tous les regards se tournant vers les institutions financières de développement (IFD) dont l'on attend qu'elles soutiennent ces investissements. Entre 1998 et 2008, les IFD ont investi quelque 12 milliards de dollars EU dans l'agriculture, sous la forme d'investissements dans le secteur privé. La BAD domine le groupe des IFD en Afrique avec près de 1 milliard de dollars EU investis - soit 7% du total des investissements des IFD dans l'agriculture sur le continent. Et le Fonds Africa50 est susceptible d'apporter une contribution importante en ce domaine.

La transformation de l'Afrique, grâce à l'amélioration de l'agriculture, est au cœur de la stratégie décennale de la BAD pour 2013-2022.

Aly Abou-Sabaa, vice-président de la BAD chargé de l'agriculture, de l'eau, du développement humain, de la gouvernance et des ressources naturelles, en est convaincu : la Banque a mis en place le cadre approprié pour mettre en œuvre la plupart des engagements de l'Union africaine en faveur d'une croissance accélérée de l'agriculture africaine et de ses objectifs de transformation 2025.

Aperçu sur l'Agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique.

S'exprimant en marge du débat de haut niveau de l'UA sur le thème « Transformer l'agriculture africaine pour une prospérité partagée et l'amélioration des moyens de subsistance, à travers les opportunités de croissance inclusive et de développement durable », Aly Abou-Sabaa a esquissé une série de recommandations, en vue d'assurer la transformation à long terme de l'agriculture africaine, pour une prospérité partagée et l'amélioration des revenus des agriculteurs.

Transformer l'agriculture africaine pour une prospérité partagée et des moyens d'existence améliorés : les recommandations de la BAD.

Ces recommandations comptent neuf grands axes :

Considérer l'agriculture comme un business, et non plus comme une activité de développement.

La nécessité de stimuler la recherche et les technologies agricoles.

Poursuivre les investissements dans les infrastructures agricoles, y compris la transformation des produits agricoles, et la nécessité d'instaurer une approche de chaîne de valeur.

Engager impérativement des réformes pour accompagner l'accès aux marchés agricoles et les activités de transformation.

Porter une plus grande attention dans la sélection des sites de transformation des produits agricoles afin de rapprocher les fermes de l'industrie.

Investir dans les femmes, puisque celles-ci représentent la majorité des agriculteurs africains.

Répondre à l'impact du changement climatique sur l'agriculture.

Améliorer d'urgence la productivité dans l'agriculture et l'agro-industrie pour attirer plus de jeunes.

La nécessité de pérenniser la pêche et une aquaculture durables pour assurer une plus grande sécurité alimentaire et une meilleure nutrition.

Pour appuyer la transformation de l'agriculture de l'Afrique, la BAD a commencé d'y répondre en recourant à plusieurs leviers.

La transformation de l'agriculture africaine pour une prospérité partagée et des moyens d'existence améliorés : la réponse de la BAD.

Tout d'abord, la nouvelle stratégie du secteur agricole de la BAD pour 2015-2019 incarnera une approche de chaîne de valeur qui s'inscrit dans la droite ligne de sa stratégie décennale pour 2013-2022, qui entend promouvoir une croissance inclusive sur le continent.

La BAD soutiendra des technologies innovantes, à même d'aider au développement des chaînes de valeur dans le secteur et à au commerce agricole. Elle favorisera également les échanges de produits agricoles et améliorera l'accès au financement pour les PME du secteur. Sa stratégie permettra par ailleurs de renforcer les capacités, grâce à une formation professionnelle spécifique pour les agriculteurs et les négociants en produits agricoles. La BAD encouragera, en outre, les services d'information mobiles, qui permettent aux agriculteurs d'avoir accès à de précieuses données (prix de vente, météo, etc.). De plus, elle fera la promotion des meilleures pratiques existantes en matière d'investissements fonciers, de manière à ce que les investissements privés soient bénéfiques aux collectivités rurales. Enfin, la BAD accordera une plus grande attention à l'intégration de la promotion des femmes dans ses opérations.

D'autre part, la BAD s'appuiera sur son engagement, à travers la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, pour atteindre une croissance agricole inclusive et extraire 50 millions d'Africain(e)s de la pauvreté au cours des dix prochaines années.

La BAD jouera un rôle dans l'augmentation des flux de capitaux en faveur du financement de l'agriculture en Afrique, par des financements qui lui seront propres ou en nouant des partenariats stratégiques.

Enfin, la BAD poursuivra également ses efforts pour améliorer la productivité, les revenus et les bénéfices des petits exploitants agricoles - notamment les femmes -, en facilitant leur accès aux marchés.

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