Dar es Salaam — Le continent africain a besoin de dirigeants stratégiques, inclusifs et capables de gérer la diversité de manière à réaliser les défis de la transformation.
Telle fut la conclusion des participants du premier Forum africain sur le leadership qui se tenait, vendredi 1er août, à Dar-es-Salaam; un Forum organisé par l'ancien Président, Benjamin Mkapa, de la République de Tanzanie et l'Institut Uongozi, sous le thème «Relever les défis de la transformation de l'Afrique».
Le Forum a souligné que l'Afrique ne manque ni de visions ni d'idées; en revanche, un type particulier de leadership qui apporterait le changement.
L'ancien Président du Nigéria, Olusegen Obasanjo déclare: «Nous devons faire les choses différemment, nous passons notre temps à faire sans cesse les mêmes choses et attendons des résultats différents, c'est de la folie», et ajoute que les dirigeants africains doivent travailler ensemble et de manière stratégique et mettre en avant les intérêts du continent d'abord.
S'exprimant lors du Forum, le Secrétaire exécutif de la CEA, M. Carlos Lopes a déclaré que la gestion de la diversité est le premier problème de la gouvernance sur le continent.
Il dit que l'Afrique doit accepter sa diversité et non la voir comme une malédiction. «Nous avons besoin de dirigeants capables de gérer la diversité et pratiquer la cohésion sociale»; Dr Lopes ajoute que les questions de gouvernance en Afrique doivent être abordées en détail.
Dr Lopes déclare que malgré les nombreux enjeux rencontrés par l'Afrique, le continent a affiché de bons résultats au cours de la dernière décennie, y compris doublé son PIB. M. Lopes ajoute en plus que l'Afrique a inversé le cours du taux d'infection du VIH/sida et réduit de moitié celui de la mortalité parmi beaucoup d'autres réalisations. «Nous faisons mieux que l'Amérique latine et même l'Asie» déclare-t-il. Et ajoute que nous avons parfois tendance à nous donner une image négative et cela influence énormément la façon dont nous voyons les possibilités de changement.
Dr Lopes ne manque pas de rappeler qu'avec la population la plus importante dans le monde, l'Afrique devrait se presser davantage de rencontrer sa destinée. «Nos populations veulent voir le changement maintenant, et non demain», dit-il.
L'ancien Président de l'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, déclare pour sa part que l'UA a besoin d'inclure un élément d'évaluation de la performance des dirigeants au sein de son Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) comme un moyen de combler le fossé de leadership existant.
Il ajoute: «Nous devons renforcer les capacités de nos dirigeants afin qu'ils soient en mesure de répondre aux attentes de leur peuple».
Le Président Mkapa a déclaré que ledit Forum n'est pas une occasion pour blâmer qui que ce soit mais pour discuter des responsabilités pratiques individuelle et collective pour s'assurer que le continent avance.
Le Président Mkapa déclare que son espoir est de voir ce Forum analyser les questions, faire des recommandations et suivre les progrès différemment.
Le forum a réuni des hommes politiques, des universitaires, le secteur privé, les membres du corps diplomatique, des représentants des organisations internationales, des représentants du gouvernement et les médias.