Addis Abeba — Le premier Forum africain sur les entreprises et les droits de l'homme s'est conclu aujourd'hui par un appel pressant à l'action pour faire des entreprises une force permettant d'améliorer les droits de l'homme en Afrique. Au cours de la réunion, les hauts fonctionnaires et experts ont souligné que l'Union africaine et les Nations Unies vont unir leurs forces pour soutenir les pratiques commerciales responsables dans le respect des normes fondamentales des droits de l'homme.
«Dans le contexte d'une croissance économique rapide et des nouveaux investissements dans les ressources naturelles et le foncier, il y a une prise de conscience accrue sur la nécessité d'intégrerles droits de l'homme dans les stratégies et les opérations commerciales», a déclaré Michael K. Addo, président du Groupe de travail des Nations unies sur les entreprises et les droits de l'homme.
«Non seulement c'est la seule façon d'assurer l'intérêt et le bien-être des populations d'Afrique, mais c'est également bénéfique pour les affaires et crucial pour la durabilité des investissements," a ajouté AbdallaHamdok, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.
Le Forum régional africain, qui s'est tenu du 16 au 18 Septembre à Addis-Abeba, a réuni 200 représentants de gouvernements, d'entreprises, de la société civile et des institutions nationales des droits de l'homme pour débattre des défis majeurs actuels en Afrique.
Les Principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l'homme, en tant que norme mondiale faisant autorité pour prévenir et contrer les effets préjudiciables de l'activité commerciale sur les droits de l'homme, étaient au cœur des discussions.
«Trop souvent, les préoccupations relatives aux droits de l'homme sont éludées dans la course aux investissements étrangers. Nous devons vraiment briser cette logique et faire en sorte que l'entreprise et le respect des droits de l'homme aillent de pair", a déclaré la commissaire de l'UA chargé des affaires politiques, AishaAbdullahi.
«Les Principes directeurs des Nations Unies fournissent une norme globale convenue à l'échelle mondiale sur la façon de faire avancer ensemble les entreprises et les droits de l'homme. Il est nécessaire maintenant de traduire ces normes en plans d'action concrets et outils de mise en œuvre adaptés aux réalités des pays africains ", a-t-elle ajouté
Le Forum régional a été organisé par le Groupe de travail des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l'homme, avec le soutien de la Commission de l'Union africaine, de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique et du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.
Les participants de toute l'Afrique ont appelé à des pratiques commerciales responsables qui respectent les droits de l'homme, fournissent des garanties suffisantes pour protéger ces droits contre les violations des entreprises, et permettent aux victimes de demander réparation.
Les plans nationaux d'action ont été identifiés comme un outil important pour faire avancer la question des entreprises et des droits de l'homme. Ces plans doivent être développés à travers des processus consultatifsfédérant tous les acteurs afin d'identifier les problèmes et de trouver des solutions.
Lors du Forum régional, la Commission de l'UA et le Groupe de travail des Nations Unies se sont engagés à travailler de concert pour faire avancer la question des entreprises et des droits de l'homme. Les mesures spécifiques comprennent le développement d'outils pratiques adaptés aux réalités des pays africains pour la mise en œuvre des principes directeurs des Nations Unies.
Le Forum africain contribuera au prochain Forum mondial de l'ONU sur les entreprises et les droits de l'homme - le plus grand dialogue sur les entreprises et les droits de l'homme au monde - qui se tiendra à Genève du 1er au 3 Décembre 2014.
Le Groupe de travail sur la question des droits de l'homme et des sociétés transnationales et autres entreprises a été créé par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en Juin 2011. Ses cinq membres sont: Michael Addo (actuel président-rapporteur), Mme Margaret Jungk (vice-présidente), M. Pavel Sulyandziga, Mme Alexandra Guáqueta et M. PuvanSelvanathan. Le Groupe de travail est indépendant de tout gouvernement ou organisation. Il rend compte au Conseil des droits de l'homme et à l'Assemblée générale de l'ONU. Connectez-vous: http://www.ohchr.org/EN/Issues/Business/Pages/WGHRandtransnationalcorporationsandotherbusiness.aspx