Au chevet de l'agriculture africaine

6 Octobre 2014
communiqué de presse

Environ 500 décideurs politiques, universitaires, chercheurs, praticiens et autres parties prenantes du domaine de l'agriculture et du changement climatique se réuniront dès le 8 octobre à Marrakech au Maroc, au chevet de l'agriculture africaine, qui devra cesser de subir les affres du changement climatique, mais profiter de ses opportunités pour un développement plus harmonieux du continent.

A l'invitation du programme « Clim Dev Afrique », les participants à la quatrième Conférence sur le changement climatique et le développement de l'Afrique (CCDA-IV) dont le thème cette année porte sur: « L'Afrique peut désormais nourrir l'Afrique : traduire les connaissances sur le climat en actions » se pencheront en priorité sur l'agriculture, que toutes les recherches s'accordent à identifier comme le principal moteur de croissance économique en Afrique.

Bien que contribuant pour près de 30% du PIB, 50% du total des exportations, et emploie plus de 70% de la population dans la plupart des pays africains non-exportateurs de pétrole, l'Agriculture, l'un des secteurs les plus importants en Afrique, continue de dépendre essentiellement des pluies et reste donc vulnérable au changement climatique.

Selon plusieurs études, les effets du changement climatique sont plus sévères en Afrique, dans la mesure où le continent a une capacité d'adaptation plus faible résultant d'une capacité institutionnelle, économique et financière tout aussi faible. Il est crucial de comprendre les effets potentiels du changement climatique actuel et prévisible sur l'agriculture africaine et d'identifier les voies et moyens d'adaptation et de mitigation de ses effets nuisibles, afin d'améliorer la performance et la durabilité de l'agriculture.

A Marrakech, les participants ne s'attarderont pas à l'état des lieux et aux effets néfastes du changement climatique sur l'agriculture africaine, ces données ont été assez ressassées pour continuer de l'être. Ils devront passer à l'action et fournir au continent une feuille de route claire sur les moyens à mettre en œuvre pour que l'agriculture africaine jouisse enfin des opportunités du changement climatique.

A cet effet, la coordonnatrice de Clim-Dev Afrique, Dr Fatima Denton a annoncé les couleurs en martelant :

"L'Afrique doit voir dans quelle mesure utiliser le changement climatique non comme un problème, mais comme une ressource pour transformer certains secteurs sensibles dont ceux de l'agriculture, de l'énergie et de l'eau".

"Nous avons beaucoup d'acquis et il nous faut voir comment tourner le changement climatique en notre faveur. Le résultat, c'est de voir les opportunités qui existent dans ces différents secteurs », a-t-elle souligné.

Pour le programme « Clim-Dev Afrique », initiatrice de la rencontre, il est important de comprendre le rôle des écosystèmes, du capital naturel et la gestion efficiente des ressources en eau agricoles en vue d'améliorer la productivité agricole.

Pour ce faire, les pays africains doivent adopter et développer des politiques agricoles tendant à renforcer la gestion des ressources hydriques agricoles tout en tenant compte des besoins des écosystèmes, afin de rendre l'agriculture inclusive et capable d'absorber les prévisions d'impacts du changement climatique.

Ces dernières années, rappelle-t-on, l'accent à été mis à juste titre sur l'amélioration des données et informations climatologiques en Afrique par la mise à niveau des réseaux d'observations, le sauvetage des anciennes archives et par le rapprochement des rares observations aux produits télédétectés et à ré-analyser.

Ces données et informations climatologiques plus affinées pourraient être à nouveau analysées et conditionnées selon les normes de référence de la climatologie, des bases de connaissance et des instruments d'appui à la prise de décision spécifiques aux conditions climatiques prévalant en Afrique.

Entre autres pistes, le conditionnement et la traduction des données climatologiques disponibles en informations utiles, les rendre d'accès facile aux usagers finaux et la mise à niveau des services pour contribuer de manière significative à la réduction des risques et des incertitudes inhérentes au changement climatique.

L'affinage des informations climatologiques induira une meilleure gestion des ressources hydriques de l'agriculture, la semence et la récolte au bon moment, le stockage, la transformation et le transport vers les marchés. Les bases de connaissance sur le climat et les instruments d'appui à la décision fournissent des preuves scientifiques sur le climat et qui contribuent à l'élaboration de politiques et à la prise de décision dans les secteurs agricoles et autres secteurs de développement ainsi que sur les options d'adaptation plausibles et les voies alternatives de développement résistantes au climat en Afrique, soulignent les documents de base de la conférence.

L'année 2014 étant dédiée à l'agriculture, ce sous thème inscrit en priorité aux débats de Marrakech contribuera à évaluer les implications des tendances récentes des effets du climat sur la production agricole de l'Afrique et à encourager l'utilisation de telles informations pour éclairer les décideurs politiques sur les priorités en matière d'investissement.

Les discussions permettront d'encourager le meilleur usage possible des opportunités induites par le changement climatique, pour adapter l'agriculture africaine à la variabilité et au changement climatique et relever la performance agricole de sorte, qu'à terme, l'Afrique puisse se nourrir elle-même.

A Marrakech, il sera analysé avec plus de doigté, les possibilités de mettre, en temps opportun, les informations climatologiques à la disposition des utilisateurs finaux notamment le paysan local, les voies et moyens de réduire le fossé actuel entre zone rurale et zone urbaine, le renforcement des liens à travers la chaine de valeur agricole et l'impact de l'exode sur la production et la sécurité alimentaires.

La CCDA qui se tient pour la première fois hors d'Addis-Abeba (Ethiopie), est rappelle-t-on, l'espace unique où les parties prenantes se réunissent pour discuter des relations entre le changement climatique et le développement, avec l'Afrique comme objectif principal.

L'édition précédente de la conférence (CCDA-III) qui s'est tenue en octobre 2013 à Addis-Abeba, sous le thème "L'Afrique en croissance: les opportunités du changement climatique peuvent-elles conduire le continent vers un développement transformatif? » a mis en évidence l'urgence d'intégrer le changement climatique dans la planification, la programmation et la mise en oeuvre des politiques.

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