Marrakesh — "Près de 300 millions de personnes souf-frent de la faim en Afrique. En dépit du potentiel naturel et humain dont regorge le continent, les gouvernements dépensent en-tre 40 et 50 milliards de dollars chaque année, pour l'importation des produits agricoles".
Abdalla Hamdok, le Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) l'a révélé ce mardi 08 octobre 2014 dans sa déclaration, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de la 4ème conférence annuelle sur le changement climatique et le développement de l'Afrique. Il déclare que de toutes les régions du monde, l'Afrique reste la plus affamée, ne produisant que 10% de la production agricole mondiale.
Le secteur reste vulnérable à la vari-abilité et aux changements climatiques, car il dépend essentiellement des pluies. En outre, les modèles de circulation générale prédisent une augmentation de la température en Afrique, qui ne manquera pas d'avoir des effets néga-tifs sur la production agricole du continent. Les effets des changements climatiques sont donc particulièrement graves en Afrique, en raison de sa faible capacité d'adaptation, due à ses limites institutionnelles, économiques et finan-cières.
Paradoxalement, Abdalla Hamdok remarque que l'agriculture demeure le secteur le plus im-portant dans de nombreux pays africains, et représente au moins 30% des revenus nationaux. Elle constitue près de 50 % du total des expor-tations, et emploie plus de 70% de la population dans la plupart des pays africains non exportateurs de pétrole.
Cependant, tout cela reste précaire selon Ha-kima El Haite, la Ministre déléguée auprès du ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, chargé de l'environnement au Maroc. Selon elle, l'Afrique est aujourd'hui con-frontée à des défis exceptionnels. Pour qu'elle puisse se nourrir maintenant et dans le futur, elle doit davantage investir sur la recherche en changements climatiques, en biotechnologie et en innovation.
Il s'avère par ailleurs impératif pour le continent de rendre la technologie accessible aux agriculteurs, et surtout de multiplier les opportu-nités d'accès au financement et à l'assurance agri-cole. Les échanges et l'accès aux marchés doivent également être facilités à tous les niveaux, et des conditions propices aux investissements du secteur privé dans la chaîne de valeur agricoles doivent être créées.
Toutefois selon Hakima El Haite, la performance agricole ne saurait s'améliorer, sans un investissement sérieux dans les énergies pro-pres. Elle déclare qu'il est crucial de comprendre les effets potentiels du changement climatique actuel et prévisible sur l'agriculture africaine, et d'identifier les voies et moyens d'adaptation et de mitigation de ses effets nuisibles, afin d'améliorer la performance et la durabilité de l'agriculture. Il est également important de comprendre le rôle des écosystèmes, du capital naturel et la gestion ef-ficiente des ressources en eau, en vue d'améliorer la productivité agricole.
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