Les capitaux privés, les flux financiers illicites, la mobilisation de ressources nationales, les nouveaux partenariats et le financement climatique en Afrique sont en tête de l'ordre du jour de l'événement phare de la CEA
Le Président de la Côte d'Ivoire, M. Alassane Ouattara, le Président du Sénégal, M. Macky Sall, ainsi que le premier ministre du Cap-Vert, M. José Maria Neves, aux côtés du Secrétaire exécutif de la CEA et du premier ministre du Maroc, ont officiellement ouvert le 9e Forum pour le développement de l'Afrique, un événement organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) - la première cellule de réflexion et le premier organe consultatif politique pour l'Afrique.
Accueillant les invités, le premier ministre du Maroc, M. Abdelilah Benkirane, s'est réjoui que le neuvième Forum pour le développement de l'Afrique ait été organisé au Maroc. Mme Zeineb Bedawi présentatrice de la BBC, l'a rejoint en disant que le Maroc est peut-être en Afrique du Nord, mais qu'il avait démontré que ses engagements s'ancraient au cœur de l'Afrique. Le premier ministre, lisant un message du roi, Sa Majesté Mohamed VI, a ajouté que l'Afrique émerge en tant que nouveau pôle de croissance mondiale. « Cette tendance doit encore se confirmer, cependant, nous devons faire en sorte qu'il y ait une refonte des économies africaines, avec une nette transition vers les activités ultra-techniques à haute valeur ajoutée. Pour relever ce défi, l'aspect financier revêt une grande importance. »
Le Secrétaire exécutif de la CEA, le Dr Lopes, a remarqué l'émergence d'une mentalité nouvelle et bénéfique, et d'un nouveau type de leadership positif en termes de pensée et pragmatique en termes d'actions. Saluant ses invités d'honneur, il a souligné « l'émergence de cette nouvelle tendance en Afrique où les penseurs et décideurs politiques ne font plus qu'un. Nous constatons un changement considérable dans les attitudes et les mentalités : les dirigeants sont des réformateurs, et les praticiens sont des rêveurs.
En se concentrant sur les thèmes du Forum, il a reconnu que les gouvernements africains ont joué un rôle actif dans l'évolution du paysage de l'investissement, faisant remarquer que ce changement est associé à des politiques fondées sur des preuves. Depuis qu'il a pris la tête de la Cour des comptes, il a mis l'accent sur la démonstration de données plus concrètes et plus significatives pour aider à orienter les conseils stratégiques.
Parmi les thématiques du Forum de cette année, notons les nouvelles formes de partenariats, un point repris par le premier ministre du Cap-Vert, M. Neves. « L'aide au développement ne suffit pas et nous devons donc mobiliser des ressources financières pour mettre en œuvre nos politiques économiques. »
Cela a été réaffirmé par M. Sall, Président du Sénégal, qui a indiqué : « Les solutions traditionnelles pour le financement du développement ne sont plus adaptées aux besoins du continent. Les Africains aspirent non seulement à lutter contre la pauvreté mais aussi à favoriser une croissance durable qui créera de l'emploi et la prospérité... Ce qui est possible sur tous les autres continents est également possible en Afrique ».
M. Ouattara, Président de la Côte d'Ivoire, a ajouté qu'il était nécessaire d'avoir plus de responsabilité et de transparence dans les flux de capitaux internationaux. « Je suis très heureux de participer à ce Forum. L'Afrique est en voie de devenir le prochain continent émergent dans le monde. Toutefois, je suis préoccupé par certaines questions. Un trop grand nombre de transactions se déroulent en dehors du système fiscal. Une réponse doit être apportée à ces questions. »
Cette année le Forum se concentre sur les financements innovants pour la transformation de l'Afrique. Plus précisément, le forum se penchera sur les moyens de mobiliser les ressources nationales. Un rapport de la Cour des comptes a déclaré que plus de 200 milliards USD dormaient au sein de la réserve de la Banque centrale, dont une grande partie pourrait être utilisée pour tirer parti du capital afin de stimuler l'investissement. Il y a davantage de pertes dues aux flux financiers illicites que de d'apports des programmes internationaux d'aide au développement.
Les discussions doivent permettre d'élaborer et d'encourager les politiques. On a particulièrement insisté auprès des organisateurs pour s'assurer que les conclusions et les recommandations du Forum permettent aux décideurs et aux responsables gouvernementaux d'œuvrer pour trouver un moyen plus efficace de recueillir des fonds et d'identifier les nouvelles voies de financement pour les infrastructures, la santé et l'éducation, qui sont le moteur de la croissance tant économique que sociale.
Les réflexions latérales, les moyens de contrôle plus adaptés pour la perception des impôts et des politiques plus intelligentes pour faciliter l'investissement ont été encouragés pour débloquer le capital, mais aussi pour générer plus de responsabilité et de transparence.
NOTES À L'ATTENTION DES RÉDACTEURS
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Le Forum de l'ADF est un évènement biennal phare de la Commission économique pour l'Afrique, qui offre une plate-forme à plusieurs parties prenantes pour débattre, discuter et adopter des stratégies concrètes pour le développement de l'Afrique. Le Forum cherche à établir un programme de développement piloté par les pays africains qui reflète un consensus et conduise à des programmes spécifiques de mise en œuvre.
Le thème de cette année est « Des modes de financement innovants pour la transformation de l'Afrique », en mettant l'accent sur les domaines thématiques suivants :
(a) Mobilisation des ressources nationales
(b) Flux financiers illicites ;
(c) Capitaux privés ;
(d) Nouveaux types de partenariat.
(e) Les problèmes du financement climatique.