Sénégal: 75 milliards de F Cfa sollicités sur le marché régional pour des infrastructures

7 Novembre 2014

Le Sénégal a présenté, ce jeudi 6 novembre à Dakar, aux investisseurs, son emprunt obligataire par appel public à l’épargne. Cette opération dénommée « État du Sénégal 6,50% 2014-2021 » et portant sur 75 milliards de F Cfa, va servir à financer de grands projets devant participer à réduire le déficit infrastructurel du pays.

L’État du Sénégal veut lever 75 milliards de F Cfa sur le marché financier sous-régional pour financer certains de ses grands projets d’infrastructure. C’est dans ce cadre que le ministre délégué auprès du Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, chargé du Budget du Sénégal, M. Birima Mangara a procédé à la souscription officielle de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne. Allant du 27 octobre au 20 novembre 2014, cette opération dénommée « Etat du Sénégal 6,50% 2014-2021 », offre un taux d’intérêt de 6,50% par an. Elle va durer sept ans dont deux de différé. Sa structuration et son placement portant sur 75 milliards de F Cfa ont été confiés au Consortium formé par des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI) comme Impaxis Securites, CGF Bourse, BICIBourse et Actibourse.

Le porte-parole du consortium, M. Patrick Brochet, par ailleurs, directeur général d’Impaxis, rassure sur la rentabilité et la liquidité de l’emprunt du fait de sa cotation à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). A l’en croire, les ressources levées dans le cadre de la présente opération sont destinées à financer des projets d’investissements au titre du budget 2014 de l’État du Sénégal.

%

A travers lui, le Consortium informe que l’objectif principal des grands projets de l’Etat est de faire du Sénégal un pôle d’attraction de l’investissement en accord avec une économie dynamique et moderne. C’est ainsi que l’argent recherché sur le marché devra permettre la réalisation du Programme de construction du chemin de fer Dakar-Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) pour 20 milliards de F Cfa, le Projet de construction de la Voie de Dégagement Nord (VDN) pour le même montant, le Projet de construction de pistes de production rurale pour 15 milliards de F Cfa.

Le reste de la manne devra aider au Prolongement de l’autoroute à péage Diamniadio-AIBD (10 milliards de F Cfa), les Travaux de réhabilitation du tronçon Dialocoto-Mako (8 milliards de F Cfa), les Travaux d’aménagement et de bitumage de la route Dinguiraye - Nioro – Keur Ayip (4,5 milliards de F Cfa), le Projet d’aménagement et de bitumage de la route Joal – Samba Dia – Djifer (5 milliards de F Cfa), les Travaux de réhabilitation de la route Linguère – Matam (2,6 milliards de F Cfa) et le Service Universel de l’Energie, Programme d’urgence d’électrification rural.

Mobilisation de ressources complémentaires

Cette option prise est suffisante pour que les observateurs se demandent si le Sénégal a pris conscience de son déficit infrastructurel et entrepris un programme intensif de modernisation et de renforcement des infrastructures et d’aménagement du territoire ? Une vision que certains logent dans une politique de relance de l’économie à travers laquelle le gouvernement, par des plans triennaux et quinquennaux, ambitionne l’émergence à l’horion 2035.

Pour se faire, l’État a établi un programme de mobilisation de ressources complémentaires à moyen et long terme sur l’année 2014 à travers le marché financier pour atteindre les objectifs déclinés dans le Plan Sénégal Émergent (PSE). Les autorités de signaler que le gouvernement mettra en œuvre des politiques sectorielles adéquates et des réformes structurelles appropriées pour rattraper le déficit d’infrastructures, d’énergie, de santé et d’éducation.

Le ministre délégué en charge du Budget de rappeler qu’au titre de l’année 2014, le programme d’émission de titres de créances de l’État du Sénégal porte sur un montant global de près de 616 milliards de F Cfa, dont 175 milliards de F Cfa à lever par appel public à l’épargne, 250 milliards de F Cfa par Eurobond et près de 191 milliards de F Cfa à mobiliser par adjudication d’obligations et de bons du Trésor.

Un acteur régulier des marchés monétaire et financier

Le Sénégal semble prendre goût au marché financier. Le pays est réputé comme étant un acteur régulier des marchés monétaire et financier sur lesquels il lève fréquemment des ressources. Le Consortium confie que l’État du Sénégal est un émetteur de référence qui respecte tous ses engagements sur le marché. En plus de cela, le pays bénéficie de bonnes notations auprès des Agences comme Moody’s et Standard and Poor’s.

Bénéficiant d’une telle confiance, le Sénégal avait collecté en juin 2013, à travers un emprunt obligataire par appel public à l’épargne, 66,9 milliards de F Cfa pour le financement d’un certain nombre de projets. En 2014, sur un programme d’émission de titres publics de 676 milliards de F Cfa, l’État du Sénégal a sollicité les marchés monétaire et financier à hauteur de 595 milliards de F Cfa dont 170 milliards de F Cfa sur le marché monétaire, 250 sur le marché international, 175 milliards de F Cfa sur le marché financier notamment par l’émission de Sukuk à hauteur de 100 milliards de F Cfa et la présente émission pour 75 milliards de F Cfa.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.