Addis-Abeba — Une table ronde historique de responsables économiques comprenant des PDG d'un éventail de secteurs tels que les banques, les télécommunications, les mines, l'énergie, les services et la production se sont joints à l'Union africaine, la Banque africaine de développement et la Commission économique pour l'Afrique pour créer et apporter un soutien au dispositif de financement d'urgence pour faire face à l'épidémie et les conséquences d'Ébola. Les chefs d'entreprise présents se sont engagés à verser plus de 28 millions de dollars pour lancer le fonds.
Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la CEA déclare: «Nous devons mettre un terme à la perception de l'infection avec la même détermination avec laquelle nous nous préparons à faire face à l'infection du virus» et souligne qu'elles sont toutes deux mortelles - l'un tue les gens et l'autre tue l'espoir.
Cette première vague de promesses servira à soutenir la logistique et les contributions en nature, telles que le soutien à un corps médical composé de médecins, infirmières et techniciens de laboratoire africains pour soigner ceux infectés du virus. Une attention sera aussi accordée au renforcement des capacités de services de santé locaux et centres de traitement du virus Ébola pour le personnel au Libéria, en Sierra Leone et Guinée.
Dans un communiqué publié à la fin de la réunion, il est question que dans le cadre du soutien de l'Union africaine à l'épidémie Ébola en Afrique de l'Ouest, ces ressources seront déployées, en étroite coordination avec les groupes de travail nationaux dans les pays touchés par Ébola et la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ébola.
M. Lopes a exhorté la communauté économique de ne pas écarter le bassin du fleuve Mano - un des plus riches du continent en soulignant que les fondamentaux de la région peuvent être secoués mais les perspectives restent intactes. Il dit que ceux qui sont prompts au désespoir peuvent regretter une fois le retournement de situation engagé.
Les PDG se sont également engagés à consacrer une partie de leurs ressources et capacités à aider à galvaniser l'action citoyenne autour d'une campagne «Unis contre le virus Ébola» et offrir aux personnes à travers l'Afrique et dans le monde la possibilité de contribuer. Il est prévu que ces efforts fassent partie d'un programme à plus long terme de renforcement de capacités de l'Afrique à faire face à ces épidémies à l'avenir. Des contributions supplémentaires sont attendues dans les jours et semaines à venir comme chaque représentant consulte sa structure de gouvernance.
Parlant au nom des représentants des milieux économiques, M. Efforcez Masiwa, ECONET International déclare: «Ceci est une riposte venant de sociétés africaines et entreprises mondiales présentes en Afrique. Le secteur africain Telecom a convenu de mettre en place un dispositif spécial qui sera en vigueur au début décembre pour permettre à tous les abonnés de contribuer chacun 1 dollar de façon volontaire pour soutenir la réponse».
Il dit que ce serait la première fois qu'un tel effort par le secteur est mis en place dans les réseaux de télécommunications. Il dit: «Nous ne sommes pas uniquement après l'argent mais soucieux des Africains ordinaires qui participent à cette riposte». Il fait remarquer que la Suède, Bati Airtel (Inde) ont exprimé leur intérêt à apporter leur soutien aux efforts. Masiwa déclare: «Ébola n'est pas qu'un problème africain, c'est un problème mondial».
Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, Président de l'Union africaine, M. Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de développement, ont aussi fait des déclarations salué par la même occasion les efforts et la participation du secteur privé. Strive Masiwa, Econet Wireless International, Patrice Mosephe, ARM minéraux, Peter Moyo, Vodacom, Bob Collymore, Safaricom et des représentants du Groupe Dangote, MTN et la Fondation Olusegun Obasanjo étaient présents à la réunion; y compris les ambassadeurs des trois pays concernés.
Le virus Ébola a touché plus de 13700 personnes et tué plus de 4900. Bien que l'intervention mondiale à la crise se soit accrue au cours des dernières semaines, un besoin critique de compétences supplémentaires de soins aux personnes infectées, renforcement de systèmes locaux sains et prévention de la propagation de la maladie se fait ressentir.
Tout en présentant un point de vue économique de la situation, M. Lopes dit qu'une étude des conséquences faite par la CEA souligne que la sous-région de l'Afrique de l'Ouest représente près d'un tiers du PIB de l'Afrique, alors que les trois pays concernés ne réalisent que moins de 1%. Il déclare que si ces trois pays devaient enregistrer une croissance de zéro, cela n'affecterait seulement le PIB du continent dans son ensemble que de 0,19%.