La mise en œuvre de réformes foncières stables et adéquates déclencherait la transformation de l'Afrique

Rwandan landscape.
12 Novembre 2014
communiqué de presse

Addis-Abeba — ouverture ce mardi (soir), au siège de l'Union africaine, en Éthiopie, de la conférence inaugurale sur les réformes foncières en Afrique; une ouverture marquée par un fort appel pour une gouvernance foncière solide plus accrue sur le continent et œuvrer davantage pour un cadre d'orientation et réglementaire qui promeuve à grande échelle, la production et la productivité agricoles. La conférence actuelle qui est organisée autour du thème: «Orientations de la politique foncière en Afrique au cours de la prochaine décennie: Assurer le développement agricole et la croissance inclusive», est en ligne avec le thème de l'Union africaine, 2014 étant l'année de l'agriculture et de la sécurité alimentaire.

Le Commissaire de l'Union africaine en charge de l'économie rurale et l'agriculture, Rhoda Tumusiime, a souligné que l'agriculture reste un moteur clé de la transformation économique de l'Afrique, avec pour responsabilité première de pourvoir des opportunités d'emploi pour une population principalement jeune en croissance rapide, moyens de subsistance durables et réduire la pauvreté.

Elle ajoute: «Nous sommes fiers de savoir que l'Afrique est le seul continent à avoir défini son propre programme de réformes foncières. Cette conférence arrive à point nommé et nous permet de suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Déclaration de l'UA sur le foncier».

Selon M. Tefera Debrew, Ministre éthiopien de l'Agriculture qui s'adressait aux gouvernements africains, dit qu'il est inacceptable que l'Afrique se trouve dans une situation de faible productivité et sécurité alimentaire compte tenu d'importantes ressources en terre. Il fait savoir aux États membres de l'UA qu'une mise en œuvre rapide des cadres continentaux de l'Union africaine et des principes directeurs pourrait renverser la situation.

Dans son allocution, Stephen Karingi, Directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce à la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a souligné la nécessité d'améliorer la gouvernance des ressources foncières sur le continent. Selon lui, les droits de propriété doivent être clarifiés, les droits fonciers des peuples africains, les droits des femmes et des communautés pastorales doivent être garantis et l'Afrique doit renforcer sa planification de l'aménagement territoriale et la gestion de ces terres de manière durable.

Karingi a appelé les gouvernements africains et autres institutions sur le continent à promouvoir des systèmes d'administration foncière efficaces et performants basés sur la bonne gouvernance des ressources foncières. Des exemples d'ailleurs, où l'aménagement territorial a permis aux pays de se doter d'une agriculture plus productive, assurer la sécurité alimentaire et même exporter de la nourriture ont également été pourvus.

Kafui Afiwa Kuwonu de l'Organisation Femmes, droit et développement en Afrique (WILDAF) a clairement énoncé comment les organisations de la société civile ont l'intention d'utiliser la plate-forme fournie à cette conférence pour partager les expériences et remettre en question les décideurs politiques, mais aussi inciter les participants à aller de l'avant avec la mise en œuvre et faire partie de la solution. Elle s'engage à diffuser des informations sur la politique foncière, participer aux efforts et partager les meilleures pratiques.

Joséphine Ngure, Représentant résident de la Banque africaine de développement, en Éthiopie, réitère que le développement des reformes foncières et les cadres politiques d'accompagnement sont indispensables à la transformation de l'Afrique.

«La perception de la terre en Afrique n'est pas uniquement un atout économique et environnemental, mais aussi, une ressource sociale, culturelle, spirituelle et une identité sociale.» Elle rappelle que les problèmes fonciers doivent être abordés, si l'Afrique veut réaliser son développement durable.

Pour sa part, Aisa Kirabo Kacyira, Secrétaire exécutive adjointe d'ONU-Habitat déclare que le leadership est nécessaire, alors que le bien commun est en conflit avec le bien privé - et le foncier est un domaine qui exige un leadership. Elle dit que les engagements lors de cette conférence, entre décideurs politiques, praticiens, universitaires et société civile, sont cruciaux pour le renforcement de ce leadership.

L'ambassadeur Gary Quince, Chef de délégation de l'Union européenne, en Éthiopie et auprès de l'Union africaine, souligne l'importance du partenariat et de la collaboration établis entre l'UE et l'UA, avec l'UE apportant actuellement son appui dans les programmes fonciers dans dix pays. Quince fait remarquer que, depuis l'adoption, il y a cinq ans, de la Déclaration de l'UA, l'Afrique a connu une croissance économique soutenue, et l'agriculture en est la cause. Elle souligne toutefois la nécessité de se pencher sur les nouveaux défis, tels que la recrudescence des conflits à travers l'Afrique qui résulte au déplacement de plusieurs milliers de personnes de leurs terres et moyens de subsistance.

La conférence est organisée par l'Initiative sur les politiques foncières, un consortium tripartite composé de la Commission économique pour l'Afrique, la Commission de l'Union africaine et la Banque africaine de développement.

Note aux rédacteurs:

Les moyens de subsistance et revenus d'environ 60 pour cent de la population africaine proviennent de l'agriculture, élevage, pêche et aquaculture, agrosylviculture et autres activités liées à l'agriculture. Pour l'avenir, si l'Afrique veut relever le défi de nourrir 1,6 milliard de personnes de plus d'ici 2050, une approche intégrée pour résoudre les problèmes fonciers, ainsi que d'autres défis qui ont des répercussions négatives dans le secteur agricole est essentielle.

Le mercredi 12 novembre, deuxième jour de la conférence, verra le lancement officiel des principes directeurs des investissements fonciers à grande échelle, approuvés par les chefs d'État, en avril 2014.

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