Addis-Abeba — Les parlementaires africains du Parlement panafricain (PAP), des assemblées législatives régionales et des assemblées nationales jouent un rôle essentiel dans le développement, la mise en œuvre et le suivi des cadres juridiques et législatives appropriées qui permettraient que les pays africains bénéficient pleinement de leurs ressources foncières.
Ce fut l'une des principales conclusions d'une discussion portée sur "Le rôle des parlements dans le renforcement de la gouvernance foncière," qui a eu lieu le deuxième jour de la Conférence sur les politiques foncières en Afrique. La séance, animée par Mme Joan Kagwanja, Chef de l'Initiative sur les politiques foncières, a réuni quatre parlementaires: Abdoulie K. Jawla (Gambie), Bernadeta Mushashu (Tanzanie), Patrick Mayombe (RDC), et Priscah Mupfumira (Zimbabwe).
La discussion a souligné les expériences et les défis des pays à traiter les questions de gouvernance foncière, surtout ceux liés à des investissements fonciers à grande échelle, l'accès inadéquat à la terre par les femmes, et les injustices historiques. Il a été noté que si ces défis ne sont dûment pris en compte, les pays africains ne peuvent pas réaliser leur transformation économique dans laquelle la terre a un rôle vital à jouer.
La parlementaire tanzanienne, l'hon. Mushashu a souligné la nécessité de transparence, des techniques de négociation, et de responsabilité afin que les communautés tirent des avantages tangibles des acquisitions foncières au niveau local. «La terre est la seule vraie valeur que nos pauvres Africains possèdent», a-t-elle ajouté.
Dans la même veine, l'hon. Jawla a noté que les parlementaires devraient s'engager dans un dialogue sincère avec leurs circonscriptions et le leadership des pays, en vue d'un alignement plus que nécessaire des lois foncières coutumières et statutaires. Il a en outre souligné la nécessité d'harmoniser les décisions et les directives continentales avec les lois nationales.
La domestication des engagements régionaux et continentaux dans certains pays a été soulignée comme une priorité par l'hon. Mayombe, ainsi que la nécessité pour les scientifiques, les chercheurs et les parlementaires de travailler en étroite collaboration. Cela permettrait aux assemblées nationales à élaborer et à adopter des lois mieux ancrées dans des données solides de solides informations et des données, de sorte qu'ils offrent des solutions plus viables aux enjeux fonciers.
Hon. Mupfumira décrit les défis que son pays, le Zimbabwe, a rencontrés dans l'articulation de la réforme agraire dans le contexte des injustices historiques attribués à la domination coloniale. Elle a noté que, compte tenu de la nouvelle Constitution adoptée par le pays, les réformes agraires peuvent soutenir le retour du Zimbabwe à son "rôle de grenier de l'Afrique australe." L'hon. Mupfumira a souligné que «la terre est l'économie, et l'économie est la terre", un écho à la conviction que la bonne gouvernance foncière est essentielle à la transformation économique.