Addis-Abeba — Les experts participant à la Conférence inaugurale sur les politiques foncières en Afrique ont déclaré que les Principes directeurs relatifs aux investissements fonciers à grande échelle doivent servir en tant que « plan pour l'amélioration de la gouvernance foncière sur le continent, et être contextualisé et opérationnalisé dans leurs pays respectifs. »
La Conférence a réuni plus de 300 représentants de la jeunesse, des milieux universitaires, des gouvernements, des chefs traditionnels, des diplomates, des défenseurs des droits des femmes, du secteur privé, de la société civile et des médias, qui se sont engagés pendant quatre jours dans des discussions approfondies, des présentations de résultats de recherche, et dans un partage des meilleures pratiques sur l'acquisition, l'utilisation, la gestion et de l'administration des terres, au siège de l'Union africaine, à Addis Abeba, en Éthiopie.
Prenant la parole à une table ronde sur les leçons à retenir, Mme Bernadette Mushashu, membre du Parlement de la Tanzanie et du Parlement panafricain, a affirmé que les Principes directeurs devraient être domestiqués par les pays et intégrés dans les lois nationales. «Voilà notre point de départ : les gouvernements devraient donner un sens à ces Principes pour leurs transactions foncières», a-t-elle affirmé.
Alkaya Aligo Samson, représentant du Ministère du logement, des terres et des services publics du Soudan du Sud, a affirmé que son pays a reflété les cadres fonciers de l'Union africaine dans l'élaboration de sa propre politique foncière. « Nous avons eu beaucoup de succès. Le Conseil de ministres a adopté le projet de politique foncière avec des amendements minimes, et maintenant il est dirigé vers l'Assemblée législative nationale pour avis," a-t-il dit.
Dans la majorité de l'Afrique subsaharienne, la terre dans les zones rurales soit appartient à l'État soit la propriété est basée sur les droits coutumiers, plutôt que sur le titre officiel. Les Principes directeurs appellent les pays africains à formaliser leurs politiques foncières d'une manière inclusive, tout en reconnaissant l'importance des droits coutumiers et des femmes.
Naomi Kabanda, représentante du Ministère des terres, du logement, et du développement urbain de l'Ouganda, et qui dirige le Secrétariat national pour la mise en œuvre de la politique foncière, a déclaré que, bien que beaucoup de travail reste à faire dans ce domaine dans son pays, la formulation des Principes directeurs marquera une étape notable dans le processus de réorganiser les institutions et les politiques pour une gouvernance foncière efficace.
Le Secrétaire permanent du Code Rural du Niger, M Alhou Abey Bazou, a souligné les avantages d'intégrer les Principes directeurs dans les processus fonciers nationaux. M Bazou a estimé que les gouvernements auraient une meilleure capacité de négocier des accords fonciers lucratifs avec les investisseurs, et en même les processus fonciers prenaient mieux en considération les droits et les besoins des groupes pastoraux, des femmes et des communautés pauvres.
Les experts participants à la Conférence sur les politiques foncières en Afrique ont exprimé leur optimisme et la volonté d'adopter et d'opérationnaliser les Principes directeurs relatifs aux investissements fonciers à grande échelle à travers le continent. Selon Joan Kagwanja, chef de l'Initiative sur les politiques foncières, une série de formations pour renforcer les capacités des responsables, des parlementaires, des magistrats et d'autres professionnels spécialisés dans les questions foncières seront organisées partout en Afrique, dans le but d'accompagner les pays dans leurs efforts d'arrêter l'accaparement des terres.