Sénégal: Quatre projets pour le début de l'incubateur d'entreprises du CESAG

Une des nombreuses activités de la semaine de l'entrepreneurship week 2014 au Sénégal
19 Novembre 2014

Le Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion en partenariat avec Jokkolabs a lancé le mardi 18 novembre à Dakar, son incubateur d’entreprises. Ceci pour inculquer aux jeunes étudiants toutes les qualités d’un chef d’entreprise et développer l’auto-emploi.

Dans le cadre la semaine mondiale de l’entrepreneuriat que Jokkolabs Sénégal organise du 14 au 24 novembre 2014 au Sénégal, le Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion a lancé son incubateur d’entreprises. L’objectif principal visé est de stimuler l’esprit d’entreprise, d’accompagner les porteurs de projet, former les étudiants au métier de chef d’entreprise afin de leur faciliter leur insertion dans le monde du travail. Il s’agira pour le corps professoral et partenaires du CESAG de former « les grands entrepreneurs de demain devant porter au pinacle le développement de l’économie africaine ».

L’incubateur du CESAG est financé par la Commission de l’UEMOA à travers son programme d’excellence. Il sera accompagné par des partenaires comme le CTIC et Jokkolab. Sur un total de 25 projets en compétition, les quatre « meilleurs » ont été sélectionnés pour un démarrage de l’incubateur. Il s’agit de MOPO Graphism, un projet de graphisme et audiovisuel, initié par quatre étudiants en finances et comptabilité. Dans leur élan de développement, ces « futurs entrepreneurs » estiment être inspirés par les créateurs de Google, le milliardaire nigérian Aliko Dangoté, l’Africaine la plus riche, la Nigériane Folorunsho Alakija, le PDG de Not Before Tea, Henry Patterson qui a créé sa boite à l’âge de 10 ans, Bagoré Bathily des Mamelles Ndiabot productrice du lait Dolima au Sénégal… Créé en février 2014, MOPO Graphism qui ambitionne de s’étendre à travers l’Afrique s’inscrit dans l’infographie, l’audiovisuel, l’animation 2D et 3D.

Sur la même lancée, figure le projet CARAFRIQUE qui est un système d’aide aux voyageurs. Initié par quatre autres étudiants du CESAG qui disent être animés par trois valeurs à savoir la foi, l’audace et la persévérance, ce projet compte faire comprendre que « le combat de l’Afrique n’est pas d’ordre militaire mais d’innovations ». Ces initiateurs veulent mettre à la dispo des voyageurs des pays de la CEDEAO, des informations utiles, améliorer la visibilité des compagnies de transport, développer des outils de vente et distribution de ticket.
Le même engouement est noté pour K’NEL COMMUNICATION, spécialisée dans la communication et l’événementiel. Ses jeunes initiateurs nourrissent le souhait de titiller, dans le futur, les grandes entreprises de communication au Sénégal et en Afrique. Avec ses produits, ce projet cible PME, Ecoles, personnes physiques et personnes morales.

Dans le registre des projets choisis figure WAHOU AFRICA ! Une structure d’événementiel dont la vision première est de permettre aux étudiants de s’intégrer par le brassage culture et promouvoir l’intégration sous-régionale. Créé en août 2013, les initiateurs du projet sont à l’origine du Festival de Grillade ou Dibi Choo, la Soirée du rire, le Festival NAGADEF SCHOOL DABP. A travers l’incubateur CESAG, WAHOU AFRICA souhaite se positionner sur le segment de l’événementiel et s’imposer en Afrique en développant des filiales dans la sous-région.

Selon le Directeur général du CESAG, le Pr Boubacar Baydari, l’ambition à travers cet incubateur est de participer à l’émergence de talents au service de l’Afrique. Pour lui, le but visé est de faire de sorte que l’action des étudiants impacte positivement sur le développement du continent. D’où la pertinence du choix portée sur le développement de l’entreprenariat de la jeunesse.

Cette initiative du CESAG galvanise les incubateurs qui, selon M. Yann Le Beux du CTIC, se sont sentis seul à parler d’entrepreneuriat et accompagner des entrepreneurs. « Il est encourageant de voir des écoles aller dans le même sens ». Il estime que le défi d’un pays comme le Sénégal ce n’est pas la création d’entreprise mais de les faire grandir. A son avis, « la chaine de l’entrepreneuriat c’est tout un écosystème à construire. C’est tout une chaine qui va de l’école primaire à la création d’entreprise jusqu’à l’entrée à bourse ». Et de souligner : « Le but d’un incubateur d’universitaire ce n’est pas d’être viable dans deux ans mais être un élément d’accompagnement ».

Des pistes de financement pour les projets innovants

La problématique du financement des projets innovants. C’est le thématique de la table ronde ayant succédé le lancement de l’incubateur CESAG et qui entre dans le cadre la semaine de l’entreprenariat. Un débat qui continue d’être posé à cause du fait que les financements classiques ne répondent pas toujours aux besoins des entreprises, avec les banques qui réclament des garanties insoutenables.
Devant cet état de fait, le cofondateur de Jokkolabs, M. Moustapha Diop, recommande aux porteurs de projets de lancer leur dévolu sur une démarche de solidarité à l’image de la tontine qui colle plus avec nos réalités. « C’est bien de voir grand mais c’est plus importants de développer des démarches de solidarité ».

Sur la même lancée, M. Diop y ajoute le Crowdfunding qui consiste à mettre en place une plateforme où il est déposé des projets pour permettre aux potentiels investisseurs de mettre leur argent. Une idée qui, selon M. Diop, s’explique par la nécessité de développer une synergie entre les valeurs africaines et les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies.

A cela, Moustapha Diop y greffe, la finance islamique qui, d’après lui, partage les risques avec le porteur de projet. Pour lui, « le financement pose un problème mais il faut aller vers les palliatifs afin de créer un écosystème pour permettre à nos projets de se développer ». Avant de préciser au parterre d’étudiants qu’il n’y a pas de formule miracle et tout dépend de la nature du projet. « Si le porteur de projet est assez ouvert il a beaucoup plus de chance de se faire accompagner par des investisseurs potentiels et mettre l’accent sur le marché ».

Dans la même dynamique, le directeur de l’incubateur INODEV, M. Kébé, considère ainsi que l’absence de capital risque est lié à une question d’articulation et d’organisation. Face à une kyrielle d’acteurs, la mise en place d’un guichet bien défini et à qui il est affecté des fonds. Ce qui, selon lui, va faciliter l’accès au financement des incubateurs et maîtriser le risque. M. Kébé de lancer : « Aux Etats-Unis, le premier capital risque c’est la famille qui met ses billes pour le démarrage d’une entreprise ». Face à la rareté des ressources, le directeur d’INODEV juge essentiel, pour les porteurs de projet, de s’approcher des incubateurs qui les accompagnent et les aident à rendre bancable leur projet.

Aux jeunes étudiants, M. Yann Le Beux du CTIC, de lancer : « il est essentiel de tenter, s’associer avec des gens et bénéficier des réseaux de confiance que constituent les écoles ».

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