Addis Abeba — L'Afrique doit définir un cadre qui tienne plus compte de la transformation dans le but de provoquer le changement rapide souhaité dans la vie des femmes et filles; une attention particulière sur l'investissement dans l'éducation des femmes, santé, droits de propriété, accès et contrôle des ressources financières, connaissances et information est requise.
M. Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), lors de son discours d'ouverture à la réunion ministérielle de la Conférence régionale sur l'examen du Programme d'action de Beijing 20 ans après son lancement, déclare que le temps de faire les mêmes allusions sur l'autonomisation des femmes et l'égalité hommes-femmes est révolu. «Il aurait mieux valu agir dès le départ, mais malheureusement, les discours ont trop perduré. La chance pour faire une réelle différence nous est donnée. Nous appuyant sur ce qui a été réalisé, rechargeons nos batteries pour continuer la lutte.
M. Lopes a ajouté que la CEA avec le soutien de la Commission de l'Union africaine mettait en œuvre une initiative à l'échelle continentale sur l'égalité hommes-femmes et l'autonomisation des femmes; une initiative qui avait été approuvée en mars dernier, à Abuja, par les deux organisations lors de la Conférence conjointe des ministres de finances et du développement économique.
La nouvelle initiative s'appuie sur les trois volets interdépendants, l'autonomisation économique, les droits des femmes et le secteur social. Le domaine d'interventions apportera un appui au programme de transformation structurelle de l'Afrique, en particulier le pouvoir de négociation des femmes sous l'aspect socio-économique et leur participation à la transformation structurelle par une recherche, des données et analyses plus approfondies.
M. Lopes dit que les questions en instance nous exigent de mettre à profit les résultats enregistrés au cours des 20 dernières années. Nous ne pouvons construire de pays africains dynamiques, tant que les femmes et filles, qui constituent la majorité de la population, restent marginalisées ou exclues. Nous avons encore beaucoup à faire en ce qui concerne l'égalité hommes-femmes et l'autonomisation des femmes malgré certains progrès réalisés. L'Afrique peut et se doit de faire mieux.
Dr. Nkozasana Dlamini-Zuma, Présidente de la CUA, s'est adressée par liaison vidéo aux participants; elle dit que malgré les progrès réalisés au cours des 20 dernières années dans ce domaine, l'Afrique doit se préparer et agir plus. Pour ce qui est de l'avenir, les 20 à 50 prochaines années seront déterminantes dans nos efforts pour construire une Afrique intégrée, non sexiste et prospère.
Mme Geraldine Fraser-Moleketi, envoyée spéciale en charge des questions sexospécifiques de la Banque africaine de développement (BAD) dit que l'Afrique a atteint un point où une action décisive doit être prise pour le programme de transformation initié par l'UA pour que celui commence à avoir un impact réel. Nous devons nous assurer d'atteindre le point déterminant où la croissance devienne inclusive. Nous ne voulons pas être des spectateurs impuissants mais plutôt des participants actifs d'un changement qui se déroule actuellement.
Elle a également cité le Président de la BAD, Donald Kaberuka et dit : «La dimension genre n'est pas en annexe».
Depuis son adoption, il y a près de 20 ans, le Programme d'action de Beijing, un des cadres normatifs les plus audacieux et progressistes jamais adopté pour accélérer la promotion des femmes et l'égalité hommes-femmes en Afrique, a contribué aux progrès dans des domaines de la parité entre les sexes, en matière de scolarisation, santé, représentation des femmes dans les processus de prise de décision, etc.
Cependant, l'Afrique est toujours en retard pour atteindre ses objectifs de développement, malgré une croissance économique et des améliorations sociales encourageantes. Une action décisive doit être prise pour accélérer une transformation solide des réalités économiques du Continent.