Addis-Abeba — Ce lundi a été marqué par l'ouverture, au siège de l'Union africaine, à Addis-Abeba, de la réunion d'experts de trois jours; une réunion en marge de la 9ème session ordinaire de la Conférence de l'Union africaine des ministres du commerce prévue pour les 4 et 5 décembre 2014.
Les experts délibèrent actuellement sur les implications des accords commerciaux régionaux et tendances actuelles d'investissement dans le cadre de l'engagement de l'Afrique aux efforts de développement de son intégration économique. Les discussions sont particulièrement d'une importance capitale compte tenu que les négociations sur la Zone de libre-échange continentale (CFTA) débutent en 2015.
Dans son allocution d'ouverture, Treasure Maphanga, Directrice pour le commerce et l'industrie, à la Commission de l'Union africaine, fait savoir aux experts que pendant que l'Afrique se réunit pour discuter de l'avancement de son programme d'intégration régionale, les autres régions passent aussi des accords. Elle donne en exemple les négociations mondiales en cours, telles que les accords de partenariat transatlantique sur le commerce et l'investissement (TTIP) entre l'Union européenne et les États-Unis; les négociations de partenariat transpacifique entre les États-Unis et les pays du Pacifique; ainsi que la Zone de libre-échange en cours de négociation entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
Elle souligne que la ZLEC est une occasion importante pour développer et harmoniser les règlements dans un certain nombre de secteurs de services liés au commerce qui soutiendront le processus d'industrialisation.
Elle dit: «Lorsque vous considérez les projets de textes pour les négociations de ZLEC, nous gardons tous à l'esprit que le continent a une plus grande vision que des négociations tripartites. Nous cherchons à élaborer un accord qui permette une véritable intégration entre tous les pays africains, avec pour objectif de promouvoir le commerce intra-africain et mettre en œuvre le plan d'action qui englobe les infrastructures liées au commerce, la capacité de production et la facilitation du commerce».
Stephen Karingi qui s'adressait au nom de Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), fait remarquer que la solide croissance économique connue par l'Afrique, au cours de la dernière décennie et entraînée par les prix élevés de produits de base n'a pu guère éradiquer la pauvreté et modifier les structures économiques.
Le directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce de la CEA, souligne que si le monde des affaires continue d'évoluer dans le bon sens, la croissance en Afrique se confirmerait mais n'aurait aucune incidence dans le contexte de pauvreté généralisée et de structures économiques probablement inchangées, et une transformation de l'Afrique qui ne commencerait jamais, et le risque d'être pris dans la spirale du revenu intermédiaire deviendrait réalité.
L'espoir de M. Karingi est de voir les débats s'orienter vers une plus grande perspective en matière de durabilité et de transformation structurelle de nos économies.
La création de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) a été décidée à Addis-Abeba, en Éthiopie lors de la 18èmesession ordinaire de l'Assemblée des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, en janvier 2012. La décision réunira les cinquante-quatre pays africains avec une population totale de plus d'un milliard d'individus et un produit intérieur brut de plus de 1200 milliards de dollars.
La CUA et la CEA soulignent toutes deux qu'il était opportun d'avoir cette réunion étant donné l'importance de l'industrialisation; selon un rapport conjoint de 2014 par les deux partenaires, l'industrialisation est une condition préalable pour que l'Afrique réalise une croissance économique inclusive et durable.