Antananarivo — La réunion de quatre jours qui a commencé le 2 mars à l'Hôtel Carlton de Madagascar est la 19ème session du Comité intergouvernemental d'experts de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA), le bureau de l'Afrique de l'Est. Elle a comme thème: Valoriser l'Economie Bleue pour le développement de l'Afrique de l'Est.
La réunion se penche sur des nombreuses opportunités offertes par les eaux, les mers et les océans afin d'accélérer la transformation structurelle des pays de l'Afrique de l'Est.
Antonio Pedro, le directeur de l'UNECA en Afrique de l'Est dit que l'économie bleue est un cadre opportun pour coordonner la politique d'action dans de nombreux secteurs et institue des plans intégrés de développement. «L'économie bleue englobe entre autres: l'exploitation minière, les ressources énergétiques, la pêche et la vie marine, le tourisme et le transport maritime; ainsi que le commerce et plusieurs autres secteurs de développement" a-t-il affirmé.
Selon le vice-président des Seychelles, Danny Faure, «L'économie bleue est l'avenir de l'Afrique».
Dans l'Agenda de l'Union Africaine pour 2063, il est affirmé que "l'Economie Bleue de l'Afrique représente trois fois la taille de sa masse terrestre, et devrait être le contributeur majeur à la transformation et la croissance du continent".
UNECA affirme que la productivité provenant des secteurs liés directement ou indirectement à l'économie bleue en Afrique de l'Est est souvent plus élevée que la moyenne de l'ensemble de l'économie.
Par exemple, le secteur de la pêche est 26% plus productifs que la moyenne générale en Tanzanie, environ 150% en Ouganda, et plus de 500% à Madagascar. Cela donne la possibilité de relier les secteurs de l'Economie Bleue, à fort potentiel de productivité, et accélérer la transformation structurelle, surtout dans les régions côtières et les États insulaires.
Les participants à la réunion d'Antananarivo abordent différents axes de l'Economie Bleue notamment la capacité régionale à patrouiller ses eaux de manière efficace et de rester loin des pratiques des pêches illégales ou la surpêche. Ils vont également évoquer la capacité pour les États d'Afrique de l'Est d'exploiter l'immense réservoir d'énergie et des ressources marines cachées dans les océans, ainsi que la gestion appropriée du transport et du commerce maritime, qui représente un aspect de grand intérêt pour les pays sans littoral et les pays côtiers. (Plus de 90% du commerce mondial est entrepris par ce mode).
Ce rassemblement réunit plus de 200 représentants des quatorze États membres de l'UNECA dans le bureau Afrique de l'Est, des experts des Communautés économiques régionales (CER) et les organisations intergouvernementales (OIG) et des membres de médias nationaux et internationaux, centres de recherche, des universités et d'autres parties prenantes.
La formulation de la charte qui prend en consideration un ensemble de principes clés sur l'économie bleu sera l'un des résultats de la réunion
Note à la rédaction
L'Afrique de l'Est est un bloc de 14 pays incluant: Burundi, Comores, République Démocratique du Congo, Djibouti, l'Ethiopie, l'Erythrée, le Kenya, Madagascar, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l'Ouganda.
Durant la dernière décennie, cette région a été parmi les régions les plus dynamiques en Afrique. Le PIB réel de la région a augmenté à un montant estimé à 6,6% au cours de la période de 2009 à 2014. Ceci est 3,7% plus rapide que la moyenne africaine et trois fois plus vite que la moyenne mondiale de 2%.