Planification pour le développement de l'Afrique

Le commerce sur le continent africain
5 Mars 2015
communiqué de presse

La planification du développement est un processus important pour le développement économique et pendant de nombreux siècles, les pays, quel que soit leur niveau de développement, se sont engagés dans une forme ou une autre de planification.

Pour certains pays africains, la planification du développement est antérieure à la période de l'indépendance, et a évolué au fil du temps, sous l'influence d'un certain nombre de modèles et stratégies de développement, y compris celle axée sur la planification centrale de style soviétique.

Aujourd'hui, la plupart des pays africains ont opté pour une approche d'économie mixte de la planification. Des programmes mondiaux de développement tels que les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les stratégies de réduction de la pauvreté ont également influencé les priorités de développement des pays en développement, en mettant l'accent sur le développement social et l'éradication de l'extrême pauvreté.

La plupart des plans de développement en Afrique visent à réaliser la transformation structurelle des économies. Cependant, les pays en sont encore au stade d'élaboration de leur vision d'une telle transformation, ceci indépendamment des phases de planification et des stratégies adoptées. La période de planification post-indépendance (années 1960 au milieu des années 1980) a connu une croissance économique impressionnante en Afrique, mais les chocs extérieurs et la faiblesse de la gestion économique ont entraîné une instabilité macroéconomique et une accumulation de la dette, contraignant plusieurs pays africains à adhérer aux programmes d'ajustement structurel (PAS) de la Banque mondiale et du FMI.

Au cours de la période des PAS (années 1970 à 1990), la planification a été reléguée au second plan et le rôle de l'État dans le développement socio-économique a été réduit. Cela s'est traduit par une baisse de la croissance et une aggravation de la pauvreté, et en un processus de désindustrialisation dans la plupart des pays. En réponse aux coûts sociaux des programmes d'ajustement structurel, les stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) ont été introduites dans les années 1990 comme une condition préalable à l'allégement de la dette au titre de l'initiative des pays pauvres très endettés (PPTE). La planification du développement a ressurgi dans les années 1990, mettant l'accent sur le développement social et la réduction de l'extrême pauvreté comme objectifs prioritaires. Bien que cette période ait été associée à une amélioration de la stabilité macroéconomique et de la croissance, doublée d'une réduction de la pauvreté, la transformation structurelle est restée embryonnaire pour ne pas dire insaisissable.

Un premier signe encourageant est que la planification du développement est en train d'évoluer transcendant les objectifs de réduction de la pauvreté pour viser un objectif beaucoup plus ambitieux vers une croissance inclusive soutenue par la transformation économique structurelle. Cependant, la réalisation de cet objectif nécessitera une approche plus inclusive à la planification, des mécanismes plus efficaces de mise en œuvre et des systèmes robustes de suivi évaluation des progrès accomplis ; ce qui permettra d'élaborer des mesures correctives pour améliorer la mise en œuvre du plan.

Les expériences des pays africains et asiatiques dans la planification du développement diffèrent. Par exemple, la planification a joué un rôle crucial dans la transformation des tigres asiatiques, tandis que dans les pays africains, la planification a rarement été associée à la croissance soutenue. Cela souligne l'utilité de la planification du développement, mais soulève aussi des questions sur les conditions dans lesquelles les initiatives de planification parviennent ou pas à atteindre les objectifs fixés par un pays. Les expériences africaines et asiatiques fournissent des enseignements précieux qui peuvent influencer le processus de planification du développement de l'Afrique, en particulier dans le contexte du programme de développement pour l'après-2015 et des objectifs de développement durable (ODD). L'atteinte des objectifs de ce nouveau programme dépendra largement de la capacité des planificateurs à concevoir, mettre en œuvre et assurer le suivi des plans de développement. Quelques enseignements à tirer du processus de planification du développement en Afrique et en Asie sont les suivants:

La planification du développement est impérative pour les pays en développement parce que la « main invisible » du marché ne peut assumer la tâche de remédier aux défaillances du marché.

Il n'y a pas de substitut à un leadership fort et engagé pour guider la planification du développement en Afrique. Un tel leadership doit garantir un développement inclusif de sorte qu'aucun groupe ne soit laissé de côté. En outre, l'engagement et l'appropriation sont les concepts clés d'un bon leadership.

Il n'existe pas une approche unique à la planification du développement. Les approches qui marchent pour un pays peuvent ne pas fonctionner pour un autre. En outre, pour un pays donné, des stratégies qui fonctionnent à un moment donné peuvent ne pas convenir à un autre moment.

La stabilité est essentielle pour assurer le succès de la planification ; les interruptions y compris celles causées par les changements de régime constitutionnel et inconstitutionnel ont contribué à des défaillances de mise en œuvre en Afrique.

L'engagement politique est essentiel pour soutenir un organisme de planification central fort. Dans les premiers stades du processus de planification, l'efficacité de l'organisme central de planification dépend d'un engagement politique capable de le nourrir et de le soutenir.

Un pays peut compter sur l'aide au développement tout en s'appropriant et diriger son processus de développement à travers: i) la conception d'un plan de développement robuste avec un ensemble de priorités clairement défis; ii) l'attribution de secteurs spécifiques de développement aux bailleurs de fonds; et iii) un engagement fort envers les objectifs de développement définis.

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